MOTOSPORTS
Verstappen-Norris, une lutte pour le titre en six Grands Prix
Entre alliés, pièges et adversaires
Actuellement avec une Red Bull en difficulté, Max Verstappen tentera de résister aux assauts de Lando Norris lors des six derniers Grands Prix de la saison.
Le Britannique, au volant d’une McLaren en constante progression depuis mai, a un écart de 52 points à combler. De son côté, Verstappen devra défendre son avance avec détermination, car même si le Britannique a un certain retard, il dispose de l’une des voitures les plus performantes pour rattraper cet écart. La bataille pour le titre se jouera principalement entre les deux hommes : ce seront avant tout leurs performances individuelles et leurs éventuels exploits ou erreurs qui feront la différence. Cependant, dans une fin de saison aussi serrée, chaque détail compte, même le plus minime. Des courses sprint aux tours les plus rapides, en passant par le rôle de leurs coéquipiers et la présence d’autres pilotes, voici une analyse des facteurs susceptibles d’influencer cette lutte pour le titre.
Les courses sprint
Trois des six derniers Grands Prix de la saison se dérouleront sous le format sprint. Ces « courses courtes », qui se disputent le samedi, avec un parcours de 100 kilomètres sans obligation de ravitaillement, pourraient jouer un rôle crucial dans la lutte pour le championnat. La victoire dans une course sprint permet de marquer 8 points, 7 pour la deuxième place, et ainsi de suite jusqu’à la huitième position. Ainsi, même si Verstappen et Norris terminent leur sprint respective dans des positions élevées, les points gagnés ou perdus entre eux ne seront pas forcément décisifs. En revanche, ces trois sprints offrent aussi trois départs supplémentaires et, en général, davantage de situations à risque, où des erreurs peuvent survenir, tant de la part des pilotes que des autres concurrents. En somme, au-delà des points à gagner, ce sont surtout ceux à perdre qu’il faudra surveiller de près. Les trois dernières sprint auront lieu au Texas ce week-end, au Brésil et au Qatar.
Les tours rapides
Lors des Grands Prix traditionnels, réaliser le tour rapide permet de marquer un point supplémentaire, à condition de terminer dans les dix premiers. Lors du dernier Grand Prix de Singapour, le meilleur temps enregistré par Daniel Ricciardo en fin de course a provoqué quelques polémiques, car l’Australien était pilote pour RB Visa CashApp, une équipe du groupe Red Bull. Dans une lutte aussi serrée, chaque point peut s’avérer déterminant. Il ne faut pas oublier les risques associés : rechercher le tour rapide implique souvent de pousser les limites, ce qui peut accroître les risques d’erreurs.
Les coéquipiers
Les rôles des coéquipiers pourraient également avoir une grande importance dans cette bataille, notamment Sergio Pérez et Oscar Piastri, respectivement coéquipiers de Verstappen et Norris. Le Mexicain avait déjà aidé Max en 2021, en ralentissant Lewis Hamilton lors du dernier GP de la saison à Abu Dhabi. Mais ces dernières années, Checo a rencontré des difficultés, non seulement à suivre le rythme de Verstappen, mais aussi face aux autres concurrents des équipes de tête. Cela pourrait constituer un problème pour Verstappen, qui se retrouvera souvent seul face aux deux McLaren de Norris et Piastri. Ce dernier, en revanche, n’a pas particulièrement fait d’effort pour aider son coéquipier. Vainqueur à Silverstone et à Bakou, l’Australien s’est montré régulièrement plus rapide que Norris, et chaque fois qu’il en a eu l’opportunité, il n’a pas hésité à le dépasser. En Hongrie et à Monza, Piastri n’a pas laissé passer sa chance d’attaquer Norris, malgré les ambitions de ce dernier pour le titre. Les performances et les choix de Pérez et Piastri pourraient donc influencer de manière significative le dénouement de la saison pour leurs coéquipiers et leurs équipes. Avoir deux seconds pilotes compétitifs et disposés à se sacrifier pourrait en effet permettre aux écuries d’affiner leurs stratégies, le choix des gommes et des réglages, autant d’éléments essentiels dans ce contexte si tendu.
Les autres pilotes
Outre Red Bull et McLaren, Ferrari et Mercedes ont également remporté des Grands Prix cette saison, trois chacun. Les équipes de Maranello et de Brackley ne se contenteront donc pas d’observer la lutte pour le titre : elles chercheront à ajouter de nouveaux succès à leur compteur et à continuer leur progression. Il s’agit d’une question de prestige, mais aussi d’une manière de se préparer pour 2025, la dernière année de ce cycle avant l’arrivée des nouveaux règlements en 2026. Les pilotes de la Scuderia, Charles Leclerc et Carlos Sainz, ainsi que ceux de Mercedes, Lewis Hamilton et George Russell, pourraient ainsi jouer un rôle dans la lutte pour le championnat, bien qu’ils ne soient pas directement impliqués. Cela représente donc une, voire quatre, préoccupations supplémentaires à ne pas sous-estimer pour Norris, et surtout pour Verstappen, qui dispose d’une monoplace moins compétitive que celle de son rival.
Amayas LAAZIB