MOTOSPORTS
Newey sur les règlements de 2026 : « Inquiet pour le spectacle »
Alors qu’il rejoindra Aston Martin à partir du 1er mars 2025
Adrian Newey n’est pas convaincu par les règlements de la F1 qui seront introduits en 2026, aussi bien sur le plan des unités de puissance que sur celui de l’aérodynamique. Adrian Newey a déjà la tête tournée vers 2026, l’année où la première Aston Martin entièrement conçue et « signée » par lui fera ses débuts en piste. Un pari que l’ingénieur britannique a décidé de relever pour couronner une carrière inégalable, avec l’objectif de hisser une quatrième écurie au sommet de la F1 après Williams, McLaren et Red Bull. Cependant, pour que la mission de Lawrence Stroll aboutisse, le seul talent de Newey ne suffira pas : 2026 marquera également une révolution réglementaire, tant sur le plan aérodynamique que motoriste. Une transformation qui ne convainc pas entièrement le génial concepteur, inquiet à la fois par les nouveaux moteurs, qu’il estime peu spectaculaires, et par un ensemble de règles trop strictes qui risquent de brider les équipes et d’uniformiser rapidement les voitures.
Les propos de Newey
« L’idée initiale de la FIA était de 400 kilowatts pour l’unité de puissance et 400 kilowatts pour la partie hybride. Puis ils ont réalisé que cette valeur pour la partie électrique était trop élevée pour être durable, ils ont donc réduit à 350 », a expliqué Newey lors du podcast Autocar. « Mais même maintenant, la puissance des PU reste encore trop élevée et il y a toujours cette crainte que les voitures soient beaucoup plus lentes en fin de ligne droite qu’au début, car elles auront épuisé leur batterie. Ce règlement a été introduit, je pense, principalement pour conserver les constructeurs existants et en attirer de nouveaux. Et dans ce sens, on peut dire que c’est un succès, car Audi va entrer en jeu et Honda a changé d’avis et restera. Mais je pense que cela pourrait poser problème pour le spectacle. » « C’est un changement immense. Cela a probablement déjà eu lieu dans un passé lointain, mais je ne me souviens pas de la dernière fois où nous avons eu un nouveau règlement complet à la fois pour les unités de puissance et pour le châssis », a-t-il poursuivi. « En réalité, les règlements sur les moteurs, parce que leur développement prend beaucoup plus de temps que celui des châssis, ont été fixés il y a quelques années sans considérer correctement les règlements nécessaires pour les châssis. La FIA, avec le soutien des équipes, lutte encore contre ce problème. Et il n’est pas encore clair comment cela va se terminer. Honnêtement, j’aurais fait les choses différemment. Je pense que la chose la plus importante pour la Formule 1, c’est l’individualité des voitures : si les règles, notamment aérodynamiques, deviennent trop restrictives, toutes les voitures vont se ressembler. Si vous regardez d’autres catégories qui sont devenues des monomarques, l’IndyCar est probablement le meilleur exemple : elle est passée d’une série très populaire avec de nombreux constructeurs, jusqu’au milieu des années 90, à un constructeur unique, Dallara. Tout le monde court avec la même voiture et l’intérêt du public a diminué.»
Amayas LAAZIB