« La FIA ne recevra jamais le crédit qu’elle mérite pour son travail, seulement des critiques »
Ben Sulayem : Le président de la FIA s’exprime concernant l’image de l’instance mondiale
Entre les ailerons flexibles et la « censure » imposée aux pilotes, ce n’est pas une période facile pour ceux qui régulent la F1. Des applaudissements pour Liberty, mais des tomates et des œufs pourris pour la FIA. À travers cette métaphore théâtrale – certes exagérée – on peut résumer le coup de gueule du président de la Fédération Internationale de l’Automobile, Mohammed Ben Sulayem. « La FIA ne recevra jamais le crédit qu’elle mérite pour son travail, seulement des critiques », a-t-il déclaré dans une interview au média Autosport. Récemment, la FIA a pris certaines décisions qui n’ont pas fait l’unanimité. Si certaines critiques sont discutables, d’autres semblent avoir été provoquées par la Fédération elle-même. On parle notamment du cas des ailerons flexibles et de l’interdiction faite aux pilotes d’utiliser des gros mots en conférence de presse. Concernant ce dernier point, la réaction de la FIA a mené à un véritable spectacle orchestré par Max Verstappen à Singapour. Le triple champion du monde a répondu aux questions des médias de la FIA de manière provocante, avec des réponses brèves, parfois monosyllabiques, alors qu’il était beaucoup plus loquace lors des interviews non supervisées par la FIA.
Le cas des ailerons flexibles est plus complexe. Comme souvent, les équipes de F1 parviennent à avoir une longueur d’avance sur la FIA dans certaines zones grises du règlement. Corriger ces situations n’est jamais facile, et dans le cas de l’aileron modifié de McLaren, il était déjà trop tard. Cet aileron n’aurait de toute façon été utilisé qu’à Las Vegas, lors des six dernières courses du calendrier. Cependant, les propos de Ben Sulayem ne se limitent pas à ces affaires particulières. « Tout le monde fait de l’argent grâce à la FIA, mais pas la FIA. Tout le monde reçoit des éloges, sauf la FIA », a-t-il déclaré. « Quand j’ai pris mes fonctions, la Fédération avait un déficit de 20 millions d’euros. Si je pouvais revenir deux ans en arrière, je m’assurerais que la FIA reçoive le double de la reconnaissance accordée à Liberty Media. Liberty est un promoteur fantastique, qui fait un excellent travail, c’est le meilleur. Mais les règlements et la gouvernance sont l’œuvre de la FIA. Les pilotes s’amusent, ils courent en toute sécurité et gagnent de l’argent, tout comme les écuries et laissons les directeurs d’équipes en faire, et ils en font. Mais la FIA ne recevra jamais le crédit pour tout cela, c’est impossible. »
Amayas LAAZIB