Football Algérien

La face cachée du foot chez les jeunes

Des petits verts pas assez mûrs

L’équipe algérienne des moins de 17 ans a subi sa troisième défaite en autant de rencontres lors du 2e tournoi de Développement des talents FIFA, qui se déroule actuellement en Côte d’Ivoire du 3 au 9 septembre. Les jeunes algériens ont encaissé 12 buts en trois matchs, soit une moyenne de quatre buts par rencontre. Après avoir essuyé un 7-4 contre l’Afrique du Sud, ils ont encore échoué face au pays hôte, la Côte d’Ivoire 1-0. Les jeunes protégés d’Aziz Lahoussine ont concédé un autre revers, hier, pour le compte de la troisième sortie, contre la Zambie, 4-1. Un autre score lourd de conséquences. Car au-delà des défaites humiliantes, les scores ont mis à nu la différence de niveau entre le travail effectué au niveau des clubs algériens où les critères de sélection des jeunes aidés par des parents nantis financièrement sont, en toute évidence, privilégiés au détriment des autres, dont le talent est indéniablement avéré, mais qui, faute de moyens, n’iront pas plus loin de l’équipe réserve. Beaucoup d’entre eux, se retrouvent pas la suite dans les divisions inférieures, tandis que d’autres sont carrément jetés à la rue.

La mafia du foot impose son diktat
Les nombreuses raclées enregistrées ces dernières années reflètent parfaitement le bricolage et le népotisme qui polluent le foot national d’une manière générale, notamment chez les jeunes catégories. Des pseudo-entraîneurs avec la complicité de DTS, de présidents et de managers sans scrupules sont à l’origine de cette gabegie. Car avec des pratiques mafieuses, ils font la pluie et le beau temps. Les échecs à répétition chez les jeunes sont là pour faire montre de toute l’étendue du désordre imposé par une certaine frange de décideurs qui détiennent le pouvoir. Jadis, le pays qui respire le foot, a enfanté des centaines de génies toutes générations confondues. Avant l’indépendance déjà, des joueurs algériens issus des milieux défavorables comme Ibrir, Maouche, les frères Soukhane, Zitouni, Oudjani et Mekhloufi entre autres, sont parvenus à porter les couleurs de prestigieuses formations de l’Hexagone et même le maillot tricolore, à l’instar de l’O de Marseille, l’AS Saint-Etienne, l’AS Monaco, le Havre AC, le SCO d’Angers et Nîmes Olympiques pour ne citer que ceux-là. Pour exemple, le nombre d’Algériens professionnels en France était de 15 joueurs en 1948 et 33 en 1956-57. D’autres éléments bien encadrés par des éducateurs de la première heure ont vu éclore leur talent en Algérie avant de s’exiler en Europe, à l’image de Rabah Madjer, Moussa Saïb, Djamel Tlemçani, Mahmoud Guendouz, Djamel Menad, Hakim Medane et bien d’autres. Aujourd’hui, à l’exception d’Islam Slimani et de Mohamed Amoura, seule l’académie du Paradou arrive à exporter ses jeunes. L’Algérie ne produit plus de stars, et ce n’est pas la pâte qui fait défaut, mais plutôt la qualité des entraîneurs sans formation et cupides qui en est la principale raison. Avec ces débâcles, l’intervention des pouvoirs publics s’impose d’elle-même, car des nations comme la Mauritanie et la Libye par exemple sont en train de travailler et former des futures stars.

Djamel ABED

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