Depuis quelques semaines, un nouvel entraîneur dirige l’Étoile sportive sétifienne de volley-ball messieurs. Il s’agit d’Abdelbaki Dif. Un grand nom de la discipline ayant écrit son nom en lettres d’or en tant que joueur et aussi sur le banc de touche. Une carrière au cours de laquelle il a étoffé son palmarès avec d’autres titres, dont 12 titres entre championnat et Coupe d’Algérie rien qu’avec le NRBBA. Dans cet entretien, il revient sur son retour à l’Étoile, la préparation de l’avant-saison ainsi que sur ses objectifs futurs.
Entretien réalisé par Farès Rouibah
Tout d’abord, peut-on savoir comment se déroule la préparation de votre équipe à quelques semaines de l’entame de la nouvelle saison 2024-2025 ?
Cela fait un peu plus de deux semaines que nous avons entamé les préparatifs. Tout se passe dans les normes. On est en train de travailler tous les aspects afin que le groupe soit fin prêt d’ici la reprise de la compétition officielle. Nous nous entraînons dans un cadre idéal, à l’École nationale des sports olympiques d’El-Bez. Je ne vous cache pas que j’ai un groupe très jeune où il y a de la qualité, mais qui manque d’expérience. On aura donc besoin de temps pour pouvoir former une équipe compétitive capable de dire son mot à l’avenir.
Comment s’est fait votre retour à l’Étoile sportive sétifienne après plus de dix ans depuis votre dernier passage ?
Le plus normalement du monde. J’étais à l’arrêt au cours de l’année dernière où je me suis uniquement occupé à entraîner de jeunes catégories. Et puis, l’Étoile est un club que je connais assez bien. J’ai déjà eu l’honneur de diriger cette équipe par le passé. Il n’y a pas eu beaucoup de formalités pour que j’accepte de prendre en charge cette équipe une fois de plus. Je ne vous cache pas que les discussions avec le président Mohamed Kharchi ont vite abouti. Il m’a proposé un projet intéressant qui est celui de former une équipe capable d’aller chercher des titres dans deux ou trois années. On n’a donc trouvé aucun problème pour conclure. Le plus important, c’est que je sois à la hauteur de la cette confiance et réussir convenablement la mission qui m’a été confiée. C’est un défi pour lequel je me suis engagé et je souhaite y parvenir, avec l’aide de tous, bien sûr.
Quel est l’objectif principal qu’on vous a assigné pour la saison prochaine ?
Comme je viens de vous le dire, j’ai entre les mains un groupe composé de jeunes joueurs qui ont encore besoin de temps pour s’affirmer. J’ai également dans mon effectif quelques éléments chevronnés et d’expérience sur lesquels je compte beaucoup afin qu’ils encadrent ces jeunes, en l’occurrence Nabil El-Hadj et Walid Zouaï. Ce sont deux joueurs qui vont beaucoup m’aider et sur lesquels je vais m’appuyer pour composer mon équipe. Je les connais assez bien pour les avoir eus sous ma coupe à de nombreuses reprises. Ils seront très utiles pour l’équipe sur tous les plans, et ce, grâce à leur expérience et à leur savoir-faire.
Vous n’avez pas répondu à la question…
Concernant mon objectif premier, c’est-à-dire à court terme, la priorité, c’est de former une équipe compétitive et faire le meilleur parcours possible en assurant le maintien à la fin de cette saison. Avec le travail et le sérieux, on visera haut dans deux ou trois années InachAllah. C’est le projet que j’ai mis en place avec le président Mohamed Kharchi et on espère, ensemble, aller jusqu’au bout.
Vous avez passé presque une décennie à Bordj Bou-Arréridj, avec le NRBBA, club avec lequel vous avez remporté plusieurs titres…
Tout à fait. J’ai dirigé le NRBBA durant dix ans. Un parcours couronné par plusieurs titres. On a gagné 12 consécrations entre championnat et Coupe d’Algérie. Ce fut sincèrement un passage important dans ma carrière d’entraîneur. J’ai aussi remporté un titre de champion d’Algérie avec l’ESS. Je ne vous cache pas que mes ambitions futures, c’est que le volley-ball à Sétif retrouve la place qu’il occupait dans la vie sportive locale. C’était pratiquement le deuxième sport le plus réputé et le plus titré, après l’équipe de football de l’ESS.
Justement, contrairement aux années 1980 et 1990, on constate qu’il y a un changement dans la balance, avec des « petits clubs » qui dominent les compétitions nationales, alors qu’à votre époque, c’étaient des clubs comme le MCA, l’ESS (ex-EPS), le DNC, le POC et d’autres comme le CAC. Cela est dû à quoi, d’après vous ?
Il y a plusieurs facteurs. Si je reviens à l’époque que vous avez évoquée, oui, c’est vrai que les titres ont été partagés entre les clubs que vous venez de citer. Ils formaient également les équipes nationales dans toutes les catégories. C’était l’État, à travers les sociétés étatiques, telles que la Sonatrach, Naftal, Sonelgaz, qui prenait en charge la gestion de cette discipline. Ceci a donné également des résultats extraordinaires sur le plan international, avec plusieurs titres continentaux et arabes, des médailles aux Jeux africains et aux Jeux méditerranéens et des participations aux Championnats du monde et aux Jeux olympiques.
Donc, le grand problème reste le nerf de la guerre, c’est-à-dire l’argent ?
Et comment ! On ne donne plus aux clubs de volley-ball le budget des années passées. Ceci a, bien entendu, donné un grand coup à cette discipline et à d’autres sports collectifs et individuels. On a même vu des équipes disparaître complètement de la circulation en raison des problèmes financiers. À Sétif, il n’y a pas que le volley-ball qui souffre du manque de moyens financiers. Des clubs de handball et de basket-ball, à titre d’exemple, éprouvent toutes les peines du monde pour gérer leur quotidien. Cela dit, il faut reconnaître, à l’opposé, que les petits clubs dont vous avez parlé sont pris en charge par des gens ou par de grands sponsors privés, sans oublier que lesdits clubs ont misé aussi sur la formation. C’est là peut-être où réside toute la différence.