Ancien tennisman, Zinnedine Brahim a été formé par le regretté Hocine Mezdad, doyen du tennis oranais, et par Dalil Bekri, deux grands noms de la discipline, et ne tarde pas à acquérir une certaine réputation. Il mettra fin prématurément à sa carrière d’athlète pour explorer d’autres horizons.
Ce dernier quittera le pays pour la France, où il rencontre de grands entraîneurs qui l’accueillent à bras ouverts dans leur club. Il deviendra entraîneur du club ION TIRIAC ET VILAS (France) de 1984 à 2001 et côtoiera de grands champions, entre autres Boris Becker, Henri Leconte, Monica Seles et Gabriela Sabatini. À son retour au pays, il prend en charge des champions auxquels il donnera une bonne stature. Il intègre par la suite le club CSUO pour encadrer les jeunes. Il est désigné entraîneur national en 2013, mais il quittera ce poste deux années plus tard. Aujourd’hui, il encadre des jeunes talents à titre privé et ne cache pas sa déception, eu égard à la dégringolade du tennis à Oran. Il nous ouvre son cœur.
Faites-vous connaître à nos lecteurs…
J’ai débuté la pratique sportive à l’âge de 10 ans. C’est mon père, alors directeur du complexe sportif ASPTT Oran durant les années 70, qui m’avait orienté vers le tennis. A 13 ans, je suis repéré par le regretté Hocine Mezdad, qui m’a pris en charge avec Dalil Bekri. J’ai énormément appris et commencé à décrocher mes premiers titres en étant mimine et je n’ai cessé d’engranger des titres en cadets et en juniors. J’ai eu l’opportunité d’être sélectionné en cadets en équipe nationale et ayant participé à des stages dont celui de Strasbourg en France en 1974.
En 1978, vous mettez fin à votre carrière d’athlète et vous quittez le pays pour la France, quelles sont les raisons ?
J’ai mis fin à ma carrière sportive en 1978, pour poursuivre mes études. En 1983, j’ai commencé à travailler en tant que technicien supérieur en télécoms, tout en donnant des cours particuliers de tennis. Cela a duré jusqu’à octobre 1984, date à laquelle, j’ai décidé de quitter le pays pour la France, où, j’ai eu l’opportunité de rencontrer deux coachs de renom, Tiriac, le Roumain et Vilas, qui travaillaient au club de tennis ‘’VITIS’’ à Puteaux. Tiriac, m’a alors formé et permis de décrocher par la suite des diplômes d’éducateur1. On m’avait confié l’école de tennis et j’ai même servi comme Sparring Partner à plusieurs champions dont Monica Seles. J’ai poursuivi mon travail au sein de ce club, jusqu’à sa fermeture en 2001.
A votre retour au pays, qu’avez-vous entrepris ?
A mon retour en Algérie en septembre 2001, je n’ai trouvé aucune opportunité pour transmettre mon expérience acquise en France. En septembre 2002, j’ai encadré de grands espoirs du tennis. Il s’agit de Ghizlène Doballah et Imene Maloufi et par la suite, Sara Meghoufel. Deux années après, un ami me contact, pour encadrer sa fille, mais l’ex gérant du complexe ASPTT, avait entravé mon travail, ce qui m’a contraint à mettre un autre temps d’arrêt d’une année.
En 2008, vous reprenez du service, une explication ?
Certes, suite aux encouragements de Djilali Tahraoui, alors président du club universitaire SCUO pour encadrer les jeunes. J’ai donc repris du service au sein de ce club, réalisé de bons résultats et œuvré pour l’émergence de bons jeunes talents, dont les trois sœurs Benkaddour, Slimane Kitchou et bien d’autres comme Adnane Tahraoui, 2 fois champions d’Algérie en benjamins et juniors ainsi que Lekhal Walid. Mes meilleurs résultats, étaient avec Lynda Benkaddour, qui avait décroché le titre de championne arabe et championne d’Afrique inter zonal en minimes.
En 2013 vous êtes désigné entraîneur national, un mot à ce sujet ?
J’ai encadré la Sélection nationale de tennis juniors, en prévision de la 3e édition des Jeux de la solidarité islamique, qui se sont déroulés à Palembang, en Indonésie, en 2013. J’ai également encadré la sélection nationale au Kenya, lors des championnats d’Afrique. En 2016, j’ai dû quitter la sélection nationale en raison de désaccords avec la fédération. Le Covid a aggravé les choses avec la fermeture des infrastructures sportives. Quand on nous a autorisés à reprendre du service, malheureusement je n’avais plus de joueurs sous la main, ce qui m’a contraint à quitter le CSUO. Aujourd’hui, Je m’occupe d’un jeune talent âgé de 12 ans, nommé Aymen Djellouli, qui a remporté le régional et qu’il va falloir suivre de près.
*Un dernier mot pour conclure…
Aujourd’hui, le tennis oranais traverse de mauvais moments. Malheureusement, mon expérience et mes compétences, n’auront servi à rien, alors que la pâte existe. C’est bien dommage, les clubs, athlètes et entraineurs, souffrent en raison d’entraves et problèmes, notamment des couts excessifs des moyens dont les raquettes, cordages, balles sans parler des entrainements. Il serait temps, pour que tous les responsables du tennis, se mettent autour d’une table, pour résoudre les problèmes et surtout regarder dans la même direction.
Propos recueillis par : Sadek BELKHEIR