À Monza, le voile s’est levé sur la nouvelle Formule 3, exactement un an après la présentation de la nouvelle Formule 2.
Ainsi se complète le renouvellement de l’ensemble de la pyramide des formules, selon les nouvelles lignes directrices établies par la FIA et la Formule 1. Les priorités : sécurité et recherche du spectacle grâce à une simplification aérodynamique, dont le succès pourra être évalué l’année prochaine.
La structure
La prochaine génération de Formule 3 continuera d’utiliser les châssis Dallara, améliorés sur le plan de la sécurité, notamment par le renforcement des structures d’impact. À l’instar des nouvelles Formule 2, la FIA a accordé une attention particulière à l’ergonomie de l’habitacle pour accueillir des pilotes de toutes tailles. Un autre objectif est de réduire l’effort physique nécessaire au volant sans compromettre les sensations transmises au pilote, afin de faciliter la compétitivité des pilotes moins athlétiques, y compris les nouvelles recrues féminines, sans aucun compromis sur le réglage de la voiture. À cet égard, les suspensions adoptent le schéma de type « pushrod » sur les deux essieux.
« Nous avons introduit deux nouvelles dimensions », résume Bruno Michel, PDG de la Formule 2 et de la Formule 3. « La première concerne l’inclusivité et l’ergonomie, pour s’assurer que tout pilote, quelle que soit sa taille ou sa force physique, puisse piloter cette voiture. La deuxième dimension est la durabilité, grâce à Aramco et Dallara, avec lesquels nous avons travaillé dur pour que cette voiture soit la plus durable possible. »
Côté moteur, les monoplaces seront équipées de moteurs à 6 cylindres atmosphériques Mecachrome de 3,4 litres, développant 380 chevaux. Ces mêmes propulseurs seront alimentés par de nouveaux carburants développés en collaboration avec Aramco, considérés comme 100% durables du point de vue environnemental, selon les normes de la FIA. Une autre nouveauté concerne les pneus, avec l’introduction de Pirelli de 16 pouces en remplacement des 14 pouces précédents, comme l’explique Mario Isola : « Ce qui est important pour moi, c’est de souligner que nous avons appliqué le même processus de conception que pour les pneus de Formule 1, en suivant évidemment les objectifs définis par la FIA et le promoteur pour favoriser un spectacle en piste. »
Préserver le spectacle
La FIA étend aux catégories inférieures le travail mené depuis quelques années en Formule 1, en agissant sur l’aérodynamique pour réduire la perte d’appui de la voiture suiveuse et ainsi favoriser les luttes rapprochées. La nouvelle Formule 3 ne fait pas exception, avec une aérodynamique étudiée pour réduire le sillage turbulent. L’aileron arrière est particulièrement marquant, très différent de celui proposé sur la nouvelle Formule 2, dont le design plus traditionnel s’est révélé meilleur en termes de compromis entre facilité de réglage et propreté du sillage.
Tatiana Calderon s’est chargée de la majeure partie du travail de développement sur piste, commencé avec le shakedown à Varano. La première voiture sera livrée aux équipes en décembre, tandis que les autres seront distribuées au début de l’année 2025, peu avant les premiers tests. La FIA ne se prononce pas sur l’impact de la nouvelle voiture sur la hiérarchie en piste, prévoyant tout de même une période d’adaptation nécessaire.
Amayas LAAZIB
