
Le tableau offert par Ferrari au Qatar est pour le moins consternant. Les propos de Lewis Hamilton et Charles Leclerc suffisent à mesurer l’ampleur du désastre. Hamilton résume : « Nous n’avons aucune stabilité. L’arrière glisse, la voiture rebondit, le sous-virage est énorme et tout devient incontrôlable. » Leclerc n’est pas plus tendre : « Sous-virage en milieu de virage, survirage à l’entrée et en sortie… Tenir la voiture en piste est déjà une prouesse ». Le Monégasque, en poussant au maximum, n’a pu faire mieux que dixième lors des essais qualificatifs. Malgré cela, John Elkann affirmait il y a vingt jours que la voiture avait « indéniablement progressé ».
Difficile à croire lorsque les mises à jour aérodynamiques ont été stoppées depuis avril, laissant pour seul développement une suspension arrière apparue tardivement. L’impression générale est celle d’une saison abandonnée en plein vol, maquillée derrière un discours de confiance perpétuellement repoussé de Grand Prix en Grand Prix. À Doha, même le simulateur a été mis en cause, Hamilton estimant que les orientations choisies étaient « totalement erronées ». Leclerc, habituellement optimiste, a finalement lâché les mots les plus forts : « Il n’y a zéro performance dans cette voiture ». Seule éclaircie : Ferrari a remporté le DHL Fastest Pit Stop Award. Un maigre lot de consolation pour une année que même Leclerc qualifie « d’incendie » et de « catastrophe ».
Djaffar KHODJA



