Petković a-t-il tourné la page Youcef Belaïli ?

Le sélectionneur de l’Algérie semble avoir pris une décision forte à l’approche de la CAN. Il est sans doute l’un des joueurs les plus fascinants et controversés du football algérien. Youcef Belaïli, adulé par une partie du public, agace tout autant par son tempérament imprévisible. Depuis la CAN-2019, où il avait brillé de mille feux, le natif d’Oran incarne à la fois le talent pur et l’instabilité chronique. L’arrivée de Vladimir Petković à la tête des Verts avait pourtant ravivé l’espoir d’une renaissance. Le technicien bosnien, connu pour sa rigueur et son calme, lui avait redonné sa chance en mars dernier, preuve qu’il n’avait pas fermé la porte à un retour durable.
Une absence qui en dit long
Mais le constat est implacable, le temps de l’indulgence semble révolu. Pour les deux matchs amicaux de novembre, face au Zimbabwe et à l’Arabie saoudite, le nom de Belaïli ne figure pas dans la liste. Une décision qui suscite de nombreux commentaires. Interrogé en conférence de presse, Petković a joué la carte de la diplomatie : « Je connais bien Belaïli. D’autres joueurs, que je connais moins, méritaient d’être vus avant la CAN. »
Un talent exceptionnel, mais difficile à canaliser
Ce n’est pas la première fois que l’enfant d’Oran se retrouve face à ce dilemme. Son parcours en Europe, entre Brest et Ajaccio, avait déjà montré les limites d’un joueur brillant mais souvent en décalage avec les exigences du haut niveau. Petković, lui, fonctionne à la fiabilité, il veut des joueurs constants, impliqués, et capables de s’intégrer dans un collectif structuré. En écartant Belaïli, le sélectionneur semble dire que personne n’est indispensable, et que la discipline primera sur le talent brut. Le public, partagé entre nostalgie et réalisme, devra sans doute s’y résoudre. Car si le génie de Belaïli continue d’enflammer les stades tunisiens avec l’Espérance, sa relation avec l’Équipe nationale semble plus fragile que jamais. Pour un joueur qui a souvent eu droit à une seconde chance, celle-ci pourrait bien être la dernière.
Djamel ABED



