MOTOSPORTS

Mercedes : pourquoi la nouvelle suspension a été abandonnée

Une évolution qui ne plaît pas

Le podium décroché par George Russell en Hongrie a mis fin à une série de résultats décevants pour Mercedes, entamée après la victoire au Grand Prix du Canada.

Si le regain de compétitivité des rivaux – McLaren et Ferrari en tête – a joué, l’écurie de Brackley a aussi payé les conséquences d’une évolution technique ratée : la nouvelle suspension arrière introduite à Imola sur la W16. À Budapest, le retour à l’ancienne version a immédiatement porté ses fruits, redonnant confiance aux pilotes, et plus encore à Kimi Antonelli. La Mercedes 2025 se distingue nettement de sa devancière, autrefois redoutable dans les courbes rapides mais limitée dans les virages lents et sujette à une surchauffe chronique des pneus arrière. La W16, elle, offre une meilleure traction à basse vitesse, mais moins d’efficacité dans les grandes courbes. Stable en début de saison, elle souffrait toutefois d’un sous-virage marqué. L’actualisation d’Imola, censée corriger ce défaut, a provoqué l’effet inverse : une instabilité prononcée en entrée de virage.

Visuellement, la nouvelle suspension se reconnaissait à un bras supérieur avancé et fixé plus bas sur la boîte de vitesses, pour optimiser l’appui et le comportement mécanique. Mais dès ses débuts, son exploitation s’est avérée complexe. « Certains aspects étaient meilleurs, mais dans les virages rapides, les pilotes manquaient de confiance pour attaquer », explique Andrew Shovlin, responsable ingénierie en piste. Antonelli a particulièrement souffert, avouant : « Je la rendais encore plus imprévisible. À chaque fois que j’essayais de pousser, elle me renvoyait des signaux inquiétants. » La victoire au Canada avec cette suspension fut trompeuse, favorisée par les conditions spécifiques du circuit. Après Spa, Mercedes a tranché : retour définitif à la configuration initiale en Hongrie. « L’auto lui donne plus de sensations. Ce week-end a été une transformation », confie Toto Wolff à propos d’Antonelli. Le rookie regrette toutefois de ne pas avoir opéré ce choix plus tôt : « Ce week-end, je me suis senti bien plus à l’aise. » Pour Shovlin, l’important est ailleurs : tirer les leçons pour concevoir la monoplace 2026, notamment au niveau des suspensions.

Djaffar KHODJA

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