Omnisport

TENNIS – L’Américaine Chris Evert, une légendaire joueuse : « Les petites filles rêvent d’être des championnes, pas des mannequins ou des stars de ciné »

Il y a trois jours, le site internet eurosport.com a donné la parole à l’une des plus éminentes championnes de l’histoire du tennis mondial. L’Américaine Chris Evert, titrée à 18 reprises en Grand Chelem et icône des années 70-80, livre son regard sur le tennis et plus généralement le sport féminin. Nous avons jugé utile pour nos lectrices de connaître l’avis d’une telle sommité du sport.

 

Par Larbi I. (eurosport.com)

 

Selon Cris Evert, les grandes figures d’aujourd’hui sont devenues des sources d’inspiration pour la jeunesse du monde entier. Chris Evert a été une icône. Immense championne mais aussi personnage emblématique du tennis féminin pendant une bonne quinzaine d’années, des années 70 aux années 80, elle n’est pas la moins bien placée pour juger de l’impact des plus illustres figures sur le sport féminin et parfois même au-delà, sur la société. 

Pour l’Américaine, qui s’est confiée à Eurosport lors de la journée internationale du droit des femmes, il y a celles qui gagnent, et celles qui, par leurs victoires, leur attitude ou leurs prises de positions, changent la donne. Selon « Chrissie », une des athlètes les plus importantes de l’histoire reste Billie Jean King, sa compatriote et ex-consœur sur le circuit WTA.

« Si on me demande quelle joueuse j’admire le plus, je dois dire Billie Jean King, nous explique-t-elle. C’est elle qui a tout déclenché. Elle a été la première à défendre l’égalité des droits et des chances pour les femmes, à promouvoir le tennis pour les femmes et à promouvoir les femmes athlètes en général. »

Au-delà du combat pour une forme d’égalité salariale, que les joueuses finiront par obtenir, BJK a aussi modifié le regard sur les sportives, pour Chris Evert : « Elle disait en substance qu’il n’y avait pas de mal à être athlétique, à avoir des muscles et à transpirer sur le court, alors qu’à l’époque, dans les années 60-70, il était mal vu pour une femme d’être ainsi. Elle a donc changé non seulement le sport qu’est le tennis, mais aussi l’image de ce que pouvait être une femme. »

 

« Aujourd’hui, elles transcendent leur sport »

Il y a bien des manières de laisser une trace. Ce que Chris Evert admire par-dessus tout, ce sont les femmes capables de devenir des sources d’inspiration, peu importe la manière. « Regardez ce que Naomi Osaka a fait en matière de santé mentale, relève l’ancienne numéro un mondiale. Elle a ouvert une boîte de Pandore et a ouvert la porte à la conversation, à l’empathie et à la prise de conscience que le problème existe et qu’il est endémique, non seulement chez les athlètes, mais aussi chez les personnes souffrant d’anxiété en général. »

 

L’influence d’Ons Jabeur dans le monde arabe

Parmi les joueuses actuelles, dans un autre registre, elle salue également la portée de la carrière d’une championne comme Ons Jabeur, double finaliste en Grand Chelem l’an dernier. « Pour l’influence qu’elle a dans le monde arabe et le monde africain, insiste-t-elle à propos de la Tunisienne. Elle a été un modèle pour les femmes de cette partie du monde qui n’ont pas eu les droits, la liberté et les ressources que nous avons eues ici aux Etats-Unis ou ailleurs. Il s’agit là d’une véritable transcendance du sport ! Elle a influencé une culture et une société qui avaient besoin d’un leader comme elle. Osaka, Jabeur, je dirais que ces deux jeunes femmes ont vraiment eu un impact significatif sur la société et le monde. »

De Billie Jean King à Naomi Osaka, et tant d’autres dans d’autres disciplines à l’instar de Mikaela Shiffrin, pour laquelle Chris Evert ne cache pas une profonde admiration, nombreuses sont celles qui se transmettent le flambeau. En un demi-siècle, soit depuis son apparition sur le circuit, beaucoup de choses ont changé, même si beaucoup reste à faire.

« Alors qu’elles n’étaient pas considérées comme telles il y a 40 ou 50 ans, je pense que les femmes athlètes sont aujourd’hui très respectées et admirées, et que les petites filles veulent grandir et devenir des athlètes, pas nécessairement des mannequins ou des stars de cinéma, juge-t-elle. Elles veulent aussi se donner les moyens d’agir. Aujourd’hui, elles transcendent leur sport. Elles deviennent des icônes. Elles utilisent leur tribune pour transmettre des informations très pertinentes et parler de questions importantes liées à la société. Et elles ont le courage de s’exprimer. »

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page