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HANDBALL – Invité au Forum d’Al- Fajr, il a dit ce qu’il pense de l’EN et du hand: Daoud Amirouche, ancien international : « Rabah Gharbi a fait une erreur en assumant la tâche d’entraîneur de l’EN »

L’ancien international de handball, Daoud Amirouche, était l’invité du Forum du journal Al-Fajr, mercredi 15 février 2023, à la Maison de la Presse « Tahar-Djaout », à Alger. Il a fait part de son mécontentement devant la gestion de l’EN et de la discipline.

Par Abdallah Guessoum

En effet, et sans l’ombre d’une hésitation, Daoud Amirouche, qui en avait, apparemment, gros sur le cœur, a exprimé son mécontentement face à la situation désastreuse que connaît le handball, deuxième sport le plus populaire en Algérie, et bien d’autres questions liées au fonctionnement et à la pratique du petit ballon dans notre pays.

« La fédération a une grande part de responsabilité »

Concernant le récent championnat du monde de handball, qui s’est déroulé en Suède et en Pologne du 11 au 29 janvier 2023, la participation de la sélection nationale est catastrophique, pour l’une des icônes de la petite balle algérienne. Daoud Amirouche, l’un des artisans de la dernière qualification de l’Equipe Nationale messieurs aux jeux Olympiques d’Atlanta en 1996, a exprimé son sentiment, sans détour, ni hostilité mal placée, sur la situation dans laquelle se retrouve l’équipe nationale des seniors messieurs. « La fédération algérienne de handball a une grande part de responsabilité dans la triste situation que vit le handball algérien. Je dirai tout juste ce que je pense dans le seul intérêt bien compris du handball algérien. Donc, qu’on soit clair, sans rancune aucune. Juste pour éclaircir beaucoup de choses qui ont mené notre handball dans le gouffre. Chacun devra assumer ses responsabilités dans cette catastrophe, et, désolé pour ma franchise qui peut éventuellement déranger les incompétents, les saboteurs et surtout les opportunistes. Comment voulez-vous que ce sport se développe, tant que la formation est quasi inexistante au sein de plusieurs clubs. Les jeunes catégories d’âge sont d’ailleurs soit évincées carrément de tout projet ou livrées à elles-mêmes sans aucune perspective d’avenir. Les Egyptiens, pour ne prendre que cet exemple seulement, ont beaucoup progressé pour arriver à participer régulièrement aux jeux Olympiques et aux championnats du monde de handball. C’est la récompense du sérieux et des sacrifices consentis, à mon humble avis, dans plusieurs domaines. D’autres nations africaines vont d’ailleurs semer prochainement les fruits de leur labeur. Les Egyptiens, par exemple, ont une équipe qui, à mon avis, va jouer les premiers rôles dès le prochain cycle olympique, celui de Pais- 2024. Les responsables égyptiens sont partis de la base de leur discipline pour préparer une équipe conquérante qui répondra à toutes leurs attentes. En revanche, de notre côté, nous avons malheureusement perdu beaucoup de temps depuis le championnat d’Afrique 2014. L’équipe nationale a été mise à l’arrêt, sans qu’il y ait un programme de travail pour le moyen terme et le long terme. Revenons sur les années de gloire de notre handball, il n’y avait pas de miracles dans les exploits de la discipline, à part le travail à long terme, ainsi que la compétence à tous les niveaux qui pouvaient mener à la réussite, un jour ou l’autre. Nous avions des regroupements durant chaque trêve du championnat d’Algérie. Nous n’avions pas la chance d’avoir les mêmes moyens qu’a eus la nouvelle génération. Mais il y avait une élite d’entraîneurs qui savaient comment faire de nous des professionnels et des joueurs complets dans tous les domaines. »

La « fuite » vers les pays du Golfe

Daoud Amirouche a tenu également à faire part de son sentiment au sujet de ce point sensible, malheureusement, qu’est la « fuite » d’une grande partie de l’élite algérienne vers les pays du Golfe, pour des tas de raisons, dont l’aspect financier auquel on ne peut rester insensible, ni occulter d’une manière ou d’une autre. Le cas de la star mondiale du football qu’est le Portugais Ronaldo, qui n’a pas réfléchi longtemps avant de donner son accord à la Fédération saoudienne de fooball est très explicite tant il parle de lui- même, qu’on le veuille ou pas. Daoud Amirouche dira aussi que « la saignée ne s’arrêtera pas tant que les anciens joueurs et entraîneurs ne seront pas estimés en Algérie, à leur juste valeur. La politique du bricolage produite par la fédération algérienne de ce sport, comme à son habitude, en s’appuyant sur des entraîneurs et des cadres extérieurs au secteur, est un autre problème auquel il faut remédier le plus tôt possible en y mettant un terme très rapidement, avant que le handball algérien ne sombre à tout jamais. Nous sommes arrivés à un stade où des présidents de clubs n’ont rien à voir avec le handball, mais avec d’autres disciplines. Il faudrait, à mon avis, que les anciens handballeurs président aux destinées des clubs. Ce sera la clé d’une amorce d’un développement au vrai sens du terme. Je suis prêt à aider les gardiens de but, je suis déterminé à mettre mon expérience au service des jeunes gardiens et gardiennes de but en Algérie. Beaucoup d’entraîneurs ne donnent pas d’importance à l’entraînement d’un gardien de but, c’est un élément qui constitue pourtant 80 % de l’équipe. Dans ce cadre précis, j’ai personnellement eu des propositions de travailler dans plusieurs clubs. Concernant les infrastructures sportives, l’Algérie a investi très fort dans le football, comme les stades du 5 Juillet, Nelson Mandela à Alger, Miloud Hadefi (Oran), et le stade de Tizi Ouzou, mais pour les sports collectifs on n’a pas de belles salles à même d’accueillir de grandes compétitions. La Coupole date de 1972, et la salle Harcha est « née » en 1975, et cela grâce au défunt président Houari- Boumediene, qui aimait le sport. Nous sommes en 2023, il nous faut une grande salle de 20.000 places au moins. Je rappellerai que lors de la finale du championnat d’Afrique qui s’est déroulée à Alger le mois de janvier 2014, la salle Harcha était archicomble. Les organisateurs ont été contraints de fermer les portes d’accès. Il y avait plus de deux mille personne à l’extérieur de la salle. C’était grandiose, splendide, pour nous. Nous regrettons vivement ce qui arrive au handball et la raison des résultats désastreux que j’impute aux responsables concernés à différents niveaux. Le football algérien a mobilisé toutes les capacités matérielles et morales pour cela, mais ceux qui en ont la charge ont échoué. Lors des qualifications pour la Coupe du monde, il aurait fallu un équipage composé d’entraîneurs qualifiés. A mon avis, nous devrions suivre le chemin de Madjid Bougherra, qui, grâce à ses assistants et au personnel travaillant avec lui, a pu obtenir des résultats positifs. Nous devrions suivre son approche, sinon le handball ne verra pas la lumière, ni le bout du tunnel. Et comme solution dans notre discipline, je suggérerai que les athlètes d’élite soient intégrés, que des pouvoirs soient donnés à des spécialistes et que les capacités matérielles soient mobilisées. La fédération ne peut pas sortir seule le handball de sa situation actuelle, ni résoudre tous les problèmes. Elle doit s’appuyer sur des spécialistes du domaine. »

Au sujet du Mondial 2023

Daoud Amirouche a également exprimé sa surprise face au choix de l’actuel entraîneur de l’équipe nationale, Rabah Gharbi, qui a accepté la tâche difficile de gérer l’EN. « Rabah Gharbi a fait une erreur en assumant la tâche d’entraîneur national, étant donné qu’il n’avait pas assez d’expérience. Il devrait quitter la sélection. S’il y a une bonne foi au départ pour stopper l’hémorragie, le handball pourra alors renaître un jour de ces cendres. »

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