Il aura fallu 15 ans, 239 Grands Prix et une infinité d’occasions manquées pour voir enfin Nico Hülkenberg goûter à la joie du podium. À Silverstone, le pilote allemand de la Sauber – surnommé depuis toujours « Hulk » – a offert au paddock et aux fans l’une des plus belles histoires de la saison : une remontée héroïque de la 19e à la 3e place, décrochant le tout premier podium de sa carrière. « C’était un peu irréel, je ne sais même pas comment j’ai fait », a-t-il confié, le sourire ému.
Longtemps détenteur du triste record de participations sans podium, Hülkenberg dépasse désormais cette malédiction qui l’a trop souvent relégué à des places d’honneur : trois fois 4e, dix fois 5e, 22 fois 6e… Un palmarès frustrant pour un pilote dont le talent n’a jamais été sérieusement mis en doute. Champion de F3 Euro Series en 2008 puis de GP2 en 2009 – comme Hamilton avant lui – il avait même tapé dans l’œil de la Scuderia à ses débuts, sous la houlette du célèbre manager Willi Weber. Mais le destin avait d’autres plans, et même une victoire aux 24 Heures du Mans en 2015 avec Porsche n’a pas suffi à lui offrir un volant stable en F1 après 2019. Il a fallu la persévérance, quelques piges impressionnantes, et peut-être aussi le sourire de sa fille Noemi Sky, qui l’a encouragé dans une vidéo devenue virale. Dimanche, elle l’a vu monter sur le podium. Et Nico, ému, a pointé du doigt une caméra. Juste à la bonne hauteur pour qu’elle sache : c’était pour elle.
Amayas LAAZIB
