Las Vegas, le paradoxe de Verstappen

Max Verstappen a décroché son quatrième titre mondial consécutif sur le circuit de Las Vegas. Ironie du sort, c’est cette même piste, dans cet environnement flamboyant, qu’il avait critiquée l’année dernière, se disant traité comme un « clown » dans une mise en scène grandiloquente et kitsch, typique de la capitale du Nevada. Verstappen avait alors dû composer avec une combinaison spéciale inspirée des costumes d’Elvis Presley, figure emblématique de Las Vegas. Malgré ces critiques, il avait remporté la course cette année-là. Cette fois, c’est George Russell qui a triomphé lors du Grand Prix, tandis que Max, hors du podium, a terminé cinquième, un résultat suffisant pour s’assurer un quatrième titre bien mérité. Ce sacre l’a conduit, sous les projecteurs du célèbre hôtel Bellagio, à livrer ses impressions. Lorsqu’un Jenson Button enthousiaste lui a lancé en interview : « Quel meilleur endroit pour remporter un titre que le cadre magnifique de Las Vegas ? », Verstappen, fidèle à son franc-parler, a répondu par un rire gêné avant de se couvrir la tête avec sa casquette, affirmant qu’il avait simplement très soif… . Comme une sorte de clin d’œil au destin, Verstappen s’est retrouvé, pour une nuit, prisonnier des lumières de Las Vegas.

Max, anticonformiste au succès mondial

Verstappen, a souvent dénoncé le calendrier surchargé de la F1 moderne, entre les Grands Prix et les courses sprint. Cette année encore, il s’est plaint de l’excès de courses, le contraignant à enchaîner les performances à travers le monde. De par ses mouvements provocants et ses excès, Verstappen a souvent défrayé la chronique en F1, notamment pour ses manœuvres défensives agressives. Cette année, il n’a pas échappé à quelques polémiques, dont des remontrances de la FIA pour des propos jugés inappropriés en conférence de presse, illustrant une intolérance qu’il a toujours trouvée irritante. Plus récemment, lors de l’annonce de l’évènement F1 75, qui aura lieu en février 2025, pour les 75 ans de la F1, où toutes les écuries dévoileront leurs livrées en même temps, et au même endroit, Max avait alors lancé « j’espère être malade ce jour-là » (pour ne pas faire partie de « la fête ».

La quatrième couronne

À seulement 27 ans, Verstappen a déjà affirmé qu’il ne poursuivrait pas sa carrière en F1 jusqu’à 40 ans. Ses interviews, souvent ponctuées de soupirs et d’agacements, traduisent son impatience face à certaines critiques qu’il juge infondées. Cependant, ses déclarations laissent aussi entrevoir son envie d’explorer d’autres horizons une fois sa carrière en F1 terminée, peut-être dès ses 30 ans. Si cela devait arriver, Verstappen resterait dans les mémoires comme un champion éternellement jeune. Pourtant, il est difficile d’imaginer que ce quatrième sacre soit le dernier. Max a encore faim de victoires et de titres, comme il l’a montré par sa prestation légendaire à Interlagos. Elvis, autre icône de Las Vegas chantait dans l’un de ses morceaux les plus célèbres : « A little less conversation, a little more action, please » (Un peu moins de bavardage, plus d’action s’il vous plait). Une phrase qui colle parfaitement au style de Verstappen, peu intéressé par les bavardages inutiles du paddock et davantage concentré sur l’action en piste.

Djaffar KHODJA