Jamal Murray (Denver Nuggets), une superstar de play-offs
Jamais nommé All-Star, ni par le public, ni par les coaches, Jamal Murray est un joueur différent une fois que les playoffscommencent. Le meneur des Denver Nuggetsdevient l’un des meilleurs joueurs de la ligue et il n’a rien à envier à d’autres arrières scoreurs comme Donovan Mitchell ou TyreseMaxey.
LeBron James et Anthony Davis. KawhiLeonard et Paul George ou James Harden. Kevin Durant et Devin Booker. Luka Doncicet Kyrie Irving. Jayson Tatum et JaylenBrown. Giannis Antetokounmpo et Damian Lillard. Il existe un paquet de duos incroyables en NBA. Et pourtant, aucun d’entre eux n’est aussi efficace, aussi bien rodé et donc aussi fort que celui formé par Nikola Jokic et Jamal Murray aux Denver Nuggets.
« Je pense que nous formons le meilleur duo », témoigne le meneur canadien, compagnon privilégié du pivot serbe sur le terrain dans le Colorado. « Il y a peut-être plus d’intérêt pour ce que font LeBron et AD dans un plus grand marché à Los Angeles ou à ce que Giannis et Dame pourraient devenir. Mais si l’on se concentre sur les tandems qui jouent le mieux ensemble et le plus l’un pour l’autre, alors je pense que Jokic et moi sommes les meilleurs sans aucune contestation possible. »
Il est possible d’aller encore plus loin. Si Jokic, 29 ans, et Murray, 27, continuent sur la lignée de leur campagne héroïque de 2023, quand ils ont mené leur franchise à son tout premier titre, alors ils figureront un jour parmi les meilleurs duos de l’Histoire au côté des légendes que sont Michael Jordan et ScottiePippen, Shaquille O’Neal et Kobe Bryant ou encore Magic Johnson et Kareem Abdul-Jabbar.
Ils n’y sont évidemment pas encore mais le simple fait de les mentionner parmi ces associations iconiques peut faire grincer des dents. Nikola Jokic a sa place parmi les plus grands. Il est un double MVP et est bien parti pour décrocher une troisième fois la plus prestigieuse des récompenses individuelles. Son niveau de jeu est celui de l’un des meilleurs joueurs de tous les temps. Mais les duos cités ci-dessus sont composés de deux Hall Of Famers.
Jamal Murray, faiseur de miracle
Le pedigree de Jamal Murray n’est pas aussi clinquant. Le septième choix de la draft 2016 n’a jamais été un All-Star et n’a jamais bouclé une saison à plus de 21 points par match. Mais peu importe. Parce qu’une fois les playoffsarrivés, il devient un autre homme. Un autre joueur. L’un des meilleurs de la ligue. Il est taillé pour les grands moments. Il est fait pour briller lorsque la tension se resserre et les muscles se crispent. La lumière des projecteurs ne lui fait pas peur. Il la cherche.
Il l’a encore montré lundi soir en changeant de visage entre les trois premiers quart-temps et le dernier du Game 2 contre les Los Angeles Lakers. Son équipe comptait encore 10 points de retard à l’entame des 12 dernières minutes avec un Murray à côté de la plaque et très maladroit. Il a raté 14 de ses 18 premières tentatives. Mais c’est exactement au moment où la situation exigeait qu’il passe un cap que le meneur des Nuggets s’est exécuté. Il a planté 5 de ses 6 derniers tirs. Dont celui pour la gagne, au buzzer, par-dessus un Anthony Davis tentaculaire.
Ce n’est pas un acte héroïque isolé. Jamal Murray a pris l’habitude de faire des cartons en playoffs, où il tourne à 25 points, 5 rebonds et plus de 6 passes en 54 matches sur l’ensemble de sa carrière. Des statistiques un peu plus adéquates avec le statut de superstar. Il avait par exemple sorti deux matches à 50 points lors de la série contre le Jazz au premier tour en 2020. Il a été étincelant tout au long au parcours victorieux de son équipe l’an passé.
Le tout en se reposant constamment sur son entente avec Nikola Jokic. Leur complémentarité rend leur jeu à deux quasiment indéfendable. Leur synergie encore plus. Ils se connaissent par cœur, ils se comprennent, ils se tirent vers le haut et se trouvent les yeux fermés. C’est le socle du succès des Nuggets, l’une des rares équipes à donner encore un peu de vie au ballon dans les moments les plus chauds. Avoir une superstar, c’est bien. Deux, c’est évidemment mieux. Denver en a deux. Mais plus fort encore, Denver en a deux qui ont appris à jouer ensemble comme aucune autre dans la ligue. Et c’est ce qui fait toute la différence.