L’Anglais de McLaren a enfin réussi à remporter sa première victoire en F1 : le pit stop effectué sous régime de Safety Car a été décisif. Verstappen, le leader actuel du Championnat du monde, termine deuxième, suivi de près par la Ferrari de Leclerc et la Red Bull de Perez. Premiers points pour Alpine cette saison.
Enfin Lando Norris ! L’Anglais de McLaren est entré de manière méritée dans le club exclusif des vainqueurs de Grand Prix de Formule 1 et s’est débarrassé du peu enviable record de 15 podiums sans victoire. Lando a réussi à Miami, lors de son 110e GP, la sixième course de ce Championnat du monde qui a vu Max Verstappen arriver deuxième contrairement à d’habitude. Cette fois-ci, il a été trahi par une voiture ne lui ayant pas permis de se battre contre l’Anglais qui s’est retrouvé en tête de la course grâce aussi à la chance d’une Safety Car sortie juste avant son unique arrêt aux stands. Une touche de bonne fortune qui n’enlève rien au mérite du talent anglais de 24 ans, enfin couronné roi d’un GP. Ferrari s’est bien battue, mais a dû se contenter de la troisième place avec Leclerc et de la quatrième avec Sainz ce dernier a finalement été pénalisé quelques heures après l’arrivée, perdant ainsi le bénéfice de sa position au profit de Pérez, Hamilton 6e, Tsunoda, Russell, Alonso et Ocon ont également marqué des points.
Un hasard ou peut-être pas
Cette course a toutefois montré que Red Bull n’est pas invincible, à en juger par le grand pas en avant fait par McLaren, l’équipe dirigée par Andrea Stella, qui apportait ici un important package de mises à jour. Celui que Ferrari aura également dans le prochain GP à Imola. Il est curieux que ce « renversement de situation » soit survenu lors du premier GP où Adrian Newey a fait ses adieux à Red Bull. Simple coïncidence ?
Au départ, le protagoniste négatif était Pérez. Le Mexicain ratant son premier freinage a failli emporter avec lui son chef de file, cette mauvaise manœuvre l’enverra faire du hors-piste, à son retour il se retrouve à la 5e place, lui qui était initialement parti 3e. Derrière, auteur d’un excellent départ, Piastri, très rapide pour se place en troisième position avec sa McLaren, avant de vite remonter à la seconde place derrière Verstappen. Ce dernier a commencé à imposer son rythme et derrière lui, Piastri, ne s’est pas laissé impressionner, et est resté au contact de la Red Bull, démontrant d’ores-et-déjà le potentiel de la McLaren sur ce circuit, en conditions de course.
Les premiers arrêts aux stands
Alors qu’Hamilton, parti en pneus durs, se battait durement avec Hulkenberg, Verstappen maintenait l’écart sur Piastri autour de 3 secondes, avec l’Australien suivi des deux Ferrari. Parmi les leaders, Pérez a été le premier à s’arrêter aux stands, au 18e tour : le Mexicain est revenu en piste en dixième position. Le pneu medium, prévu pour tenir au moins 21 tours, a incité Ferrari à décider du premier arrêt de Leclerc au 20e tour. Charles est revenu en piste en sixième position entre les deux Mercedes. Il n’a pas fallu longtemps à la Ferrari pour dépasser Hamilton avec assurance.
La Safety Car décisive
La course s’est animée au 22e tour avec l’erreur de Verstappen qui est parti trop loin dans un freinage et a heurté un cône de signalisation des chicanes. Virtual Safety Car pour permettre aux commissaires de piste de le retirer et arrêt de Verstappen au 24e tour : le Néerlandais est revenu en piste en quatrième position devant Leclerc. Tandis que Piastri, Sainz et Norris ont continué avec le pneu medium jusqu’au 28e tour, lorsque l’Australien et l’Espagnol sont entrés aux stands. Et dès leur retour en piste, voici le coup de théâtre de la Safety Car, entrée en piste après un accident entre Sargeant et Magnussen, coupable d’avoir percuté la Williams et donc pénalisé de 10 secondes. Une chance pour Norris, qui a pu effectuer son arrêt au 30e tour et rester ainsi en tête devant Verstappen.
Norris : « Dans le casque, je me disais ‘ne fais pas d’erreur’. Et je souriais »
L’Anglais de McLaren jubile pour sa première victoire en carrière, arrivée après 110 courses et aussi grâce à un timing chanceux de sortie de la Safety Car. En effet, Lando Norris peine à trouver les mots pour décrire ses émotions. Plus que compréhensible après avoir triomphé au Grand Prix de Miami et avoir enfin remporté sa première victoire en F1 après 110 courses disputées. L’Anglais, interviewé par Sky Sport F1, a tenté d’exprimer sa grande joie « Je n’ai pas de mots pour cette victoire – a déclaré Norris – lors des 10 derniers tours de la course, je ne savais même pas à quoi je pensais. J’essayais de penser à quelque chose, du genre ‘je suis heureux, je suis excité’. Beaucoup de choses me traversaient l’esprit, mais maintenant je souris. Je souriais même dans le casque, mais je me disais de ne pas faire d’erreur. J’ai travaillé dur et aujourd’hui (dimanche ndlr), j’ai récolté les fruits. Gagner aujourd’hui ? C’était une pensée audacieuse, mais déjà à la fin du premier relais, j’ai réalisé que j’avais le rythme le plus rapide de tous. Je voyais Max dans la ligne droite opposée et déjà le fait de le voir semblait être un bon signe. »
Stratégie et bonne fortune
Avec honnêteté, le n° 4 de McLaren a reconnu que le timing de l’entrée de la Safety Car l’a aidé, mais dans le monde impitoyable de la F1, cela compte aussi. « J’ai certainement eu un peu de chance – a admis Norris – je le reconnais et l’accepte, mais parfois cela dépend aussi de la stratégie. Vous espérez qu’une opportunité se présente et la semaine dernière, nous avons fait un bon
travail pour gérer les pneus afin de saisir des occasions comme celle d’aujourd’hui. Nous avons continué à pousser et le rythme a été excellent toute la course ».
« Voir tout le monde heureux pour moi est merveilleux – a conclu le 114e vainqueur de l’histoire de la F1 – c’est incroyable quand vous faites le tour de retour et que vous voyez tout le monde qui jubile, sourit et vous applaudit. C’est vraiment spécial, je ne peux pas bien décrire la sensation car je pense qu’il y a peu de choses au monde qui peuvent vous donner ces émotions. Je suis reconnaissant à toutes les personnes qui m’ont soutenu, qui sont derrière moi et qui m’ont aidé chaque jour. Cette victoire est pour eux. Mais c’est aussi bien de contredire toutes ces personnes qui n’avaient pas confiance en moi en montrant qu’elles avaient tort. Je suis aussi content pour cela. »
Amayas LAAZIB