AthlétismeOmnisport

Kahina Mebarki : « Inspirer la jeune génération »

Kahina Mebarki est une triathlète d’élite internationale qui rêve de participer aux Jeux olympiques d’été de Paris-2024, pour représenter son pays, Algérie. Un rêve, qui, en effet, se rapproche de la réalité, puisqu’elle occupe actuellement une place au sein de la prestigieuse liste des 55 athlètes alignées en juillet 2024. Pour connaître plus de détails sur la vie sportive de cette persévérante athlète, le quotidien sportif « Planète Sport » s’est entretenu avec elle.

Entretien réalisé par Mourad MELLAH

Planète Sport : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Kahina Mebarki : Volontiers ! Je suis Kahina Mebarki, 36 ans et originaire de Béjaïa. Je suis triathlète professionnelle représentant l’Algérie sur les courses internationales.

Voudriez-vous nous dire comment vous avez opté pour cette discipline de triathlon ?
Au début, j’étais nageuse à l’âge de 10 ans, depuis l’ouverture de la piscine olympique à Béjaïa en 1997, la période durant laquelle j’ai évolué au sein du Naceria Club Béjaïa jusqu’à mes 17 ans, où j’avais remporté quelques titres nationaux à mon actif en brasse et sprint ou 4 nages.
Je suis partie après cela en France pour poursuivre mes études supérieures. Toutefois, j’étais contrainte d’arrêter le sport de compétition, mais j’ai toujours continué à en pratiquer et en ai fait mon job étudiant en donnant des cours de natation aux enfants durant toute ma période estudiantine. Toujours active s’essayant à plusieurs autres activités, dont la course à pied de temps à autres mais aussi en vélo pour tous mes déplacements sur le campus universitaire. C’est alors en 2016 que je déménage aux Pays-Bas pour raison professionnelle pour commencer à travailler pour Medtronic à Maastricht, que j’ai décidé de rejoindre un club de triathlon pour continuer à rester active, découvrir une nouvelle activité et m’épanouir socialement.

Pourquoi le triathlon ?
Je suis de nature hyperactive (mes parents le confirmeraient à 100%) et la natation n’était pas suffisante. J’aime le changement et faire varier les plaisirs. Avec 3 sports en un, on a jamais le temps de s’ennuyer. J’adore !

Qui vous a découverte et forgée dans cette épreuve?
Le triathlon avait alors commencé par être une activité pour me sociabiliser et me faire un cercle d’amis dans cette nouvelle ville. Mais, mon esprit de compétition a vite repris le dessus ! Et j’ai voulu gagner des courses car la réussite me tenait vraiment à cœur. Dès lors, j’y ai rencontré mon futur coach personnel « Berry Moonen », qui a cru en moi et m’a boostée d’une manière efficace, n’ayant pas cessé de progresser durant ces années-là, surtout en vélo où j’avais un grand besoin pour l’améliorer. Avec mon passé de nageuse, je sortais souvent de l’eau en tête et puis je me faisais rattraper par toutes les néerlandaises, qui sont très bonnes à vélo.

Quel est votre premier club ?
Triathlon Club Maastricht en Hollande

Quels sont les championnats que vous avez gagnés, et où votre talent a brillé ?
Ça a commencé par quelques courses en 2eme division aux Pays-Bas. Puis les Championnats d’Algérie et les Championnats arabes où je me suis classée 2e en 2022 et gagné en 2023. J’ai occupé la 3e place aux Championnats d’Afrique à Maurice en 2023 et aussi aux Jeux africains au Ghana en mars 2024.

Quelles sont les difficultés qui entravent votre parcours sportif ?
Déjà c’est un sport où il faut s’investir 3 fois plus ! Je m’entraîne près de 20 à 25h par semaine entre les 3 sports et un peu de renforcement musculaire pour éviter les blessures et s’assurer de bien supporter la charge des 3 spécialités. Ensuite financièrement, s’équiper dans les 3 sports est très coûteux. De plus, pour aller courir à l’international, se déplacer, se loger demande un certain budget.
C’est un sport très récent (La première apparition fut en 2000 aux jeux de Sydney) et même la Fédération algérienne (FATri) l’a connu aussi nouvellement. C’est un sport peu prisé donc en Afrique et en Algérie. C’est alors une aventure en elle-même de motiver notre gouvernement à investir et m’aider à avancer à l’échelle internationale. (Je me rappelle encore qu’en 2019 pour notre première participation aux Jeux africains. On a failli ne pas y aller car l’Algérie ne connaissait pas trop ce sport encore).

Votre emploi du temps semble chargé, n’est-ce-pas ? Comment conciliez-vous le sport et les tâches quotidiennes (études et travail) ?
A vrai dire, depuis que je fais du triathlon, je travaille. Au début c’était très compliqué pour moi ! Je m’entraîne 2 à 3 fois par jour. Donc c’est avant, pendant (pause midi) et même après le boulot ! J’ai la chance d’être reconnue en tant qu’athlète d’élite dans mon entreprise et ils sont très flexibles avec moi quant aux horaires. Ceci dit, depuis que je suis sur mon projet de qualification aux JO de Paris, j’ai pris une mise en disponibilité et je me consacre à 100% au sport en ce moment.

Y-a-t-il des perspectives à l’horizon ?
En ce moment, je suis blessée au pied et je me concentre sur mon rétablissement. Une fois que je pourrais courir à nouveau, j’établirai un nouveau programme avec mon coach.

Peut-on savoir de quoi rêve Kahina ?
Mon rêve primordial c’est les JO-2024 de Paris. En gros depuis 2022, je cumule des points pour essayer de me qualifier à cette prestigieuse compétition planétaire de l’été prochain.

Vous avez traversé un parcours luisant jusque-là. Qui était donc derrière cette réussite ?
D’abord mes parents qui m’ont ouvert les portes du sport tout en me permettant de découvrir cet amour pour bouger et m’épanouir. Ensuite, toutes les personnes que j’ai rencontrées sur mon parcours sportif. Chacune d’entre elles a contribué d’une manière ou d’une autre à enrichir cette expérience de vie.

D’autres loisirs ?
Parmi mes loisirs, j’aime la plongée sous-marine (que j’ai un peu délaissée le temps de cette trêve élitiste en sport), la lecture, et les voyages, heureusement le sport m’aide aussi avec celle-ci.

Avant de conclure, nous vous souhaitons plein de succès à l’avenir et vous laissons le dernier mot…
D’abord, je vous remercie beaucoup pour l’intérêt que vous me portez. J’espère vraiment que je vais inspirer la jeune génération à s’épanouir dans le sport et vouloir aller représenter notre pays dans des sports nouveaux et que dans le triathlon y en aura ceux qui prendront la relève.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page