Déjà demi-finaliste à Anvers et Vienne fin octobre, Stefanos Tsitsipas s’est hissé dans un dernier carré pour la troisième fois de rang, cette fois au Rolex Paris Masters. Opposé en quart de finale à Karen Khachanov vendredi, le Grec semble enfin reprendre du poil de la bête, disposant de son adversaire après 2 sets (6-3, 6-4), au crépuscule d’une saison 2023 longtemps décevante. Le retour de son père à ses côtés n’y est pas anodin.
En général, une bonne nouvelle n’arrive jamais seule. Stefanos Tsitsipas en fait l’expérience depuis son entrée en lice au Rolex Paris Masters, cette semaine. Mercredi, à l’issue de son succès autoritaire face à Félix Auger-Aliassime (6-3, 7-6), l’organisation l’a félicité pour avoir décroché une 300e victoire sur le circuit principal. Un total toutefois légèrement gonflé par rapport au décompte officiel tenu par l’ATP (298). Jeudi, le 6e joueur mondial a dominé Alexander Zverev (7-6, 6-4) et a sécurisé, par la même occasion, sa place pour le Masters de Turin (12-19 novembre). Pour de vrai, cette fois.
Le Grec avance vent de dos, ce qui se lit tant au regard de son jeu – aérien et offensif, comme à l’accoutumée – que de ses récentes performances. Avant de débarquer à l’Accor Arena, il avait agrémenté son mois d’octobre de deux demi-finales, à Anvers et à Vienne. En venant à bout de Karen Khachanov ce vendredi, « Tsitsi » rallie un dernier carré pour la troisième semaine de rang, ce qui atteste d’une remarquable régularité. Étonnante, aussi, quand on se souvient de sa forme des mois précédents. « Je me sens mieux, clairement, a avoué l’intéressé devant la presse, jeudi. Pendant un long moment, je ne me sentais pas vraiment sûr de ce que j’étais en train de faire sur le court. » Le récent regain de forme du joueur de 25 ans ne doit en effet surtout pas duper qui que ce soit. Car si l’année 2023 avait démarré sous de prometteurs auspices, avec une inattendue finale à l’Open d’Australie, elle s’est ensuite sacrément assombrie. Transparent à Indian Wells et Miami au printemps, plus à son aise sur terre battue sans pour autant s’offrir de titre (une finale à Barcelone pour meilleur résultat), en difficulté sur herbe, Tsitsipas s’est certes imposé à Los Cabos. Mais sa tournée nord-américaine a viré au fiasco.
« Je ne jouais pas bien, pour être tout à fait honnête »
Éliminé d’entrée par Gaël Monfils à Toronto, sorti dès les huitièmes de finale à Cincinnati, l’Athénien avait surtout pris la porte au 2e tour à l’US Open, subissant la loi de Dominic Stricker. À cette époque, il était coaché par Mark Philippoussis et son père, le pourtant omniprésent Apostolos Tsitsipas, n’était pas dans les parages. « Pour moi, c’était vraiment étrange, et je savais que ce serait inhabituel de ne pas voir mon père au sein de mon équipe, dans mon emploi du temps quotidien, mes entraînements, tout ça », a soufflé le droitier d’1,93 m ce jeudi.
« Je ne jouais pas bien, pour être tout à fait honnête », a-t-il insisté. À tel point que le finaliste de Roland-Garros 2021 a décidé de se séparer de Philippoussis et d’opérer un retour aux sources en rappelant son père à ses côtés. « Quand la tournée chinoise a commencé, j’étais soulagé d’avoir de nouveau mon père avec moi », a affirmé Tsitsipas, qui préfère retenir le positif de ce passage délicat : « C’était une très bonne leçon de connaître ça dans ma carrière, pour comprendre comment mon entraînement fonctionne mieux et par quelles personnes il vaudrait mieux que je sois entouré. » Pour donner davantage de corps à ce retour de flamme – que l’on n’attendait presque plus – et monter en puissance dans l’optique du Masters, le Grec serait plutôt bien inspiré de pousser l’aventure aussi loin que possible à Bercy. Sa moitié de tableau, délestée de Carlos Alcaraz et de Daniil Medvedev, laisse penser qu’il a une jolie carte à jouer.