MOTOSPORTS

Dall’Igna : « Bagnaia, autorité d’un numéro 1, Márquez, champion retrouvé”

Le Directeur général de Ducati Corse a analysé la récente course de Jerez

Le grand spectacle offert par Francesco Bagnaia et Marc Márquez a définitivement mis en lumière la MotoGP, avec le champion italien qui a su contenir le fougueux rival espagnol et remporter une victoire qui peut avoir une importance capitale pour le Championnat du monde 2024 qui avait mal commencé. Le Directeur général de Ducati, Gigi Dall’Igna, a suivi la course depuis les stands avec une appréhension compréhensible et dans quelques semaines, il devra décider s’il promeut Marc Márquez dans l’équipe officielle aux côtés de Bagnaia, ou s’il confirme Enea Bastianini ou s’il se tourne vers Jorge Martín, le leader du championnat. Comme d’habitude, son analyse d’après-course, confiée au site de Ducati, a été riche en enseignements.
« A Jerez, une victoire merveilleuse, spectaculaire, à couper le souffle, pour laquelle il vaut la peine de se réjouir, oui ! Un chef-d’œuvre encadré dans un magnifique podium Ducati, avec 3 équipes différentes, et entouré par un cadre où 5 de nos motos scrutent les cinq premières positions. Ce sont des courses qui restent dans la mémoire et dans l’âme, qui comptent plus, si je puis dire, pour les équipes et les pilotes : elles vont au-delà de la joie pour la performance exceptionnelle, elles procurent une satisfaction pour le travail accompli et donnent de la force et de la confiance pour ce qui reste à faire. Le tour rapide en fin de course après une bataille sans répit résume un duel passionnant, d’un niveau technique très élevé entre deux champions qui ont tourné avec des temps record jusqu’au bout.
Un Pecco tout simplement stupéfiant
Dès le premier tour, exceptionnel, digne d’un manuel, il a apposé son sceau personnel sur une course difficile, incandescente, qui a exprimé toute la technique, l’intelligence et le caractère dont il est capable. Une réaction importante était nécessaire, d’autant plus après l’amertume de la sprint, et c’est ce qui s’est passé. Redresser la situation du week-end est désormais sa marque de fabrique : la force de trouver toujours de grandes motivations, de laisser tout derrière soi pour se concentrer uniquement sur la course en donnant le meilleur de soi-même, sans jamais se ménager, dans un corps à corps aussi spectaculaire que dangereux pour tous les risques qu’il comporte. En d’autres termes, il s’est imposé fièrement avec l’autorité de celui qui porte le numéro un sur sa carrosserie.
Tout cela grâce aussi à un Márquez obstiné et indomptable, un champion retrouvé qui rehausse encore plus la victoire de Pecco, tout en hissant son équipe et le travail acharné qu’ils accomplissent ensemble. Ce fut un affrontement dur mais correct, dans le respect mutuel, comme en témoigne le signe de grande sportivité entre les deux à la fin de la course, un geste que j’ai beaucoup apprécié et qui me satisfait particulièrement.
Comment ne pas parler de Martín et de sa glissade qui l’a poussé à l’abandon dans la deuxième partie de la course alors qu’il était en tête : sans cet incident, il aurait certainement été le protagoniste d’une fin de course spectaculaire, tant sa grande valeur et sa compétitivité ont déjà été démontrées lors de la victoire de samedi.
En plus de l’équipe Gresini, VR46 peut également se réjouir avec un très bon Bezzecchi, un podium qui redonne la bonne et méritée tonalité à l’équipe et à ses pilotes.
Ce sera un Championnat du monde long à tous les égards et pour tous les goûts, les erreurs et les accidents de course ne manqueront pas, cela vaut pour tous. Au-delà de l’aspect technique, il sera essentiel de bien gérer l’émotivité, entre joies et moments de découragement et de tension, de trouver un équilibre constant basé sur la conscience de toujours donner le meilleur de soi-même. »
Djaffar KHODJA

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