Dans un Monaco riche en bouleversements et en émotions, marqué par des contacts et des jeux d’équipe, ce sont finalement les voitures Jaguar qui ont triomphé. Juste le week-end de l’annonce de leur engagement en Formule E jusqu’en 2030, entamant ainsi l’ère GEN4, l’écurie britannique célèbre un doublé, avec la première place de Mitch Evans à Monte-Carlo et la deuxième position de Nick Cassidy, devant les deux DS Penske de Stoffel Vandoorne et Jean-Eric Vergne. Pascal Wehrlein échoue au pied du podium à la 5e place, suivi d’un Oliver Rowland agressif, capable d’une belle remontée depuis l’arrière du peloton. En revanche, le week-end est à oublier pour le champion du monde en titre, Jake Dennis, qui termine 20e après un contact avec Sergio Sette Camara.
Les stratégies entre coéquipiers
Wehrlein semblait pourtant en bonne voie pour remporter la victoire, comme en témoigne son excellent départ où il a réussi à garder la tête devant Vandoorne et les deux Jaguar d’Evans et Cassidy, avec Rowland parvenant également à remonter de deux places, tout comme Dennis. Le tournant de la course s’est cependant produit au 3e tour, lorsque l’Allemand de Porsche est devenu le premier à activer le mode attaque, glissant à la 5e place après un dépassement spectaculaire par Vergne à l’extérieur de la Nouvelle Chicane.
Dans une phase de la course marquée par de nombreux contacts, surtout au milieu du peloton, la voiture de sécurité est intervenue au 5e tour, en raison d’un mouvement risqué de Ticktum sur Mortara à l’entrée de la chicane Louis Chiron, avec un violent impact contre les barrières du pilote suisse. Dans cette situation, Vandoorne s’est retrouvé en tête devant Evans et Cassidy, mais au redémarrage (au 8e tour), le Belge a également activé le mode attaque, laissant ainsi la voie libre aux deux Jaguar. Cependant, contrairement aux pilotes précédents qui se sont retrouvés en tête du classement, Evans a réussi à creuser l’écart sur ses poursuivants, gardant la tête même après avoir utilisé le mode attaque. A ce moment-là, tout espoir de remontée de Dennis s’est évanoui, contraint de rentrer aux stands pour remplacer l’aileron avant après un contact avec Sette Camara, ce dernier écopant d’une pénalité de 5 secondes. L’avance accumulée par Evans a incité le Néo-Zélandais à utiliser le deuxième mode attaque, maintenant fermement la tête au 13e tour.
A mi-course, cependant, le n° 9 a cédé la tête à Cassidy pour mettre en œuvre un jeu d’équipe, le compatriote utilisant à son tour l’énergie supplémentaire. Derrière eux, une stratégie s’est également mise en place chez Porsche, Da Costa défendant Wehrlein contre le retour de Rowland, permettant au n° 94 de conserver la cinquième place. Une deuxième voiture de sécurité en fin de course, également en raison de l’impact contre les barrières de Müller, a vu la direction de course ajouter 2 tours aux 29 initialement prévus, mais la situation dans le Top 5 n’a pas changé : tandis qu’Evans passait en vainqueur sous le drapeau à damier, avec Jaguar réalisant ainsi un doublé avec la 2e place de Cassidy, Vandoorne a décroché le podium devant Vergne, habile à se défendre contre les attaques de Wehrlein. Rowland, finalement 6e, a gagné des points précieux pour rester en lice avec Wehrlein tout en prenant de l’avance sur Dennis.
Amayas LAAZIB
