L’aérodynamique active face à ses premières zones de turbulences

La Formule 1 s’apprête à entrer dans une nouvelle ère technique en 2026 avec l’introduction de l’aérodynamique active, appelée à remplacer le DRS. Pensé pour réduire la traînée de près de 50%, ce système repose sur deux configurations distinctes : un mode « droit » à faible traînée et un mode « virage » à forte charge aérodynamique. Mais derrière cette innovation ambitieuse, plusieurs inquiétudes émergent déjà. Le principal point sensible concerne la stabilité des monoplaces, notamment en conditions humides. En mode droit, la réduction simultanée de l’appui sur les ailes avant et arrière déplace le centre de pression vers l’arrière. Sur piste mouillée, où l’adhérence est naturellement dégradée, ce phénomène pourrait rendre les voitures plus instables et difficiles à contrôler, soulevant des questions de sécurité pour les pilotes.
À cela s’ajoutent des complications réglementaires. Lorsqu’une course est déclarée humide, la direction de course pourrait interdire l’utilisation du mode droit. Les équipes seraient alors contraintes d’évoluer en configuration à forte charge, augmentant le contact avec le sol. Ce scénario fait craindre une usure excessive du patin sous le fond plat, déjà très surveillée. Enfin, la gestion de l’énergie hybride devient plus délicate. Des monoplaces plus lourdes, privées de DRS et dépendantes de l’aérodynamique active, imposeront un équilibre fin entre performance, fiabilité et respect du règlement. Autant de défis qui montrent que la révolution 2026 est loin d’être totalement maîtrisée.
Amayas LAAZIB



