La McLaren double championne du monde Constructeurs en 2024 et 2025 n’a plus grand-chose à voir avec celle qui, en 2022, peinait à trouver sa voie avec Lando Norris et Daniel Ricciardo au volant. L’Australien, vainqueur à Monza l’année précédente, avait vécu une saison cauchemardesque, dominé course après course par Norris pour finir à 122 points contre 37, un gouffre difficilement justifiable pour un pilote de son calibre. La séparation, survenue malgré une année de contrat restante, fut retentissante : Ricciardo accepta une indemnité supérieure à 25 millions d’euros pour laisser sa place au jeune Oscar Piastri. Mais selon Zak Brown, invité du podcast officiel Beyond the Grid, la crise de performance du pilote n’était que la partie visible d’un problème bien plus profond.
« En 2022, toute l’attention était tournée vers les difficultés de Daniel, un gars formidable avec qui cela n’a simplement pas fonctionné », explique le CEO. « Mais ce que je voyais derrière me préoccupait davantage : la direction que prenait l’équipe, le manque de mentalité tournée vers l’amélioration continue, l’absence de cette culture de la quête permanente de perfection. » Le déclic est survenu lors du Grand Prix de France 2022, où un important package d’évolutions s’était avéré inefficace. « Tout le monde parlait des pilotes, mais pas du fait que notre mise à jour n’avait pas marché. Et la réponse de l’équipe n’a pas été à la hauteur. Le lundi, tout continuait comme si de rien n’était. » Cette prise de conscience a mené à plusieurs changements majeurs en interne, dont le départ du team principal Andreas Seidl, remplacé par Andrea Stella, l’artisan de la renaissance spectaculaire de McLaren.
Amayas LAAZIB
