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L’épée, le fleuret et le sabre en formation – L’escrime, un sport très académique

La Fédération internationale d’escrime (FIE) l’a compris depuis longtemps : le développement de la pratique, à tous les niveaux de la pyramide, passe par les entraîneurs. Les maîtres d’armes. Les pays traditionnels de la discipline, en Europe notamment, n’en manquent pas. Ailleurs, le constat est moins vrai.

Comment les former ? Et, surtout, les accompagner dans leur progression ? Au cours de la dernière olympiade, le FIE a apporté des réponses à ces questions en créant des académies dédiées à la formation et au perfectionnement des maîtres d’armes. En Europe, mais aussi sur le continent africain. Pour l’Europe, le choix s’est porté sur Budapest, capitale de la Hongrie. Une place forte de l’escrime, l’un de ses poumons. Un bastion de la discipline depuis plusieurs décennies. L’académie de la FIE a débuté ses activités en 2016, année des Jeux de Rio de Janeiro. La crise sanitaire l’a contrainte à une pause de deux ans, mais elle a relancé la mécanique l’an passé et retrouvé d’emblée sa vitesse de croisière. La cible ? Les entraîneurs du monde entier. La promotion 2022 en a recensé 24, venus de 19 pays, en Europe, Amérique et Asie. Près d’un tiers de femmes. Et, pour la grande majorité d’entre eux – 19 sur 24 – une expérience d’au moins cinq ans comme maître d’armes à un niveau national. Pour chacune des trois armes – épée, fleuret et sabre – la formation emprunte le même déroulé. Un cycle de douze semaines, à raison de 5 jours par semaine, six heures par jour. Les huit étudiants sabreurs ont ouvert l’année, entre janvier et avril (photo ci-dessus). Les huit épéistes ont suivi entre avril et juillet. Les fleurettistes, également au nombre de huit, ont bouclé l’exercice, entre août et novembre.

Au programme, de l’escrime et encore de l’escrime. Mais l’académie de Budapest a musclé la formation par des cours plus théoriques de psychologie, physiologie, biomécanique. Ils sont assurés par des enseignants de l’Université hongroise d’éducation physique, un établissement associé au programme de la FIE. Il est également prévu, dans le cadre d’un accord de partenariat, que l’université reconnaisse la formation dispensée et délivre des diplômes de niveau 2, reconnus au niveau international, aux étudiants ayant réussi l’examen final. Précision : les 24 étudiants de l’académie de Budapest formés l’an passé ont tous bouclé le programme avec leur diplôme en poche. Autre exemple : Johannesburg. La FIE a ouvert dans la métropole sud-africaine une académie en 2017. Elle a débuté ses activités l’année suivante. Sa zone d’influence : l’Afrique anglophone.

Sur un continent où le développement de l’escrime est ralenti par un manque d’enseignants, l’initiative de la FIE a très vite comblé un vide. L’académie de Johannesburg est organisée par l’ETA College. Les cours pratiques sont dispensés à l’école d’escrime Tyshler (TFS), du nom du maître d’armes Gennady Tyshler. A la différence de l’académie de Budapest, la formation dure près d’une année. Quarante semaines, entre février et novembre. Les trois armes sont rassemblées. Aux manettes, deux formateurs bénévoles : Jo Ann Saner et Novak Perovic. La promotion 2022, la cinquième depuis l’ouverture du centre, a compté sept étudiants maîtres d’armes, issus de cinq pays africains (Afrique du Sud, Angola, Botswana, Congo et Kenya).

L’académie de Johannesburg délivre deux diplômes : le certificat supérieur en sciences de l’entraînement, et le diplôme d’entraîneur de la FIE. Novak Perovic l’explique : « La plupart de nos diplômés sont des entraîneurs dans leur pays, certains d’entre eux le sont même en équipe nationale. Nous espérons qu’ils pourront contribuer au développement de l’escrime en Afrique, un continent en manque d’entraîneurs locaux. Les maîtres d’armes des autres régions du monde sont parfois réticents à venir entraîner dans des zones pauvres et sous-développées. Le développement passe donc par des entraîneurs locaux.«

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