Isack Hadjar : une polémique qui dérape

Pour sa première apparition en Formule 1, Isack Hadjar espérait marquer les esprits. Mais son Grand Prix d’Australie a tourné au cauchemar avant même le départ. Lors du tour de formation, le Franco-Algérien a perdu le contrôle de sa monoplace sur une piste piégeuse, endommageant irrémédiablement son aileron arrière et se retrouvant contraint à l’abandon avant même le feu vert. Submergé par l’émotion, il a quitté son baquet en larmes, soutenu par Anthony Hamilton, père de Lewis Hamilton.
Jacques Villeneuve et Helmut Marko enfoncent le clou
Déjà très affecté, Hadjar a ensuite essuyé les critiques virulentes de Jacques Villeneuve, consultant pour Canal+. Le champion du monde 1997 n’a pas mâché ses mots : « On arrive en F1, on est la star, le caïd, et il se remet tout de suite à sa place. ». Une déclaration cinglante qui a immédiatement suscité une vague d’indignation. Son collègue Julien Fébreau a tenté de nuancer : « C’est une erreur, rien de plus. D’autres pilotes bien plus expérimentés ont connu ce genre de mésaventure. » Cependant, la polémique ne s’est pas arrêtée là. Helmut Marko, conseiller Red Bull, a lui aussi réagi avec peu de compassion, déclarant à la chaîne autrichienne ORF : « Sa réaction était un véritable spectacle larmoyant. C’était un peu embarrassant. »
Un débat nauséabond sur les réseaux sociaux
Sur X (ex-Twitter), de nombreux internautes ont dénoncé le ton méprisant de Villeneuve, estimant qu’il manquait de respect à Hadjar. Mais au-delà des critiques sportives, certains ont dérivé sur des allusions tendancieuses liées aux origines algériennes du pilote, alimentant un débat qui n’avait pas lieu d’être. Il semblerait que ces dérapages verbaux soient pris au sérieux par l’encadrement de la F1 en général et de RedBull en particulier, qui craignent qu’une polémique avec des relents nauséabonds ne finissent par plomber le mental du jeune prodige. Ils vont même jusqu’à débattre sur le bien-fondé du choix de la nationalité sportive avec laquelle Hadjar concourt actuellement.
Un rebond attendu en Chine
Malgré cette tempête médiatique, Hadjar ne veut pas se laisser abattre. Le Grand Prix de Chine sera pour lui l’occasion de faire parler son talent et de répondre à ses détracteurs… sur la piste.
Djaffar KHODJA