Soucieux de renforcer son ossature avec de grands noms en vue de jouer sur tous les fronts, avec comme premier objectif ; atteindre le dernier carré en Ligue des champions africaine, après quatre tentatives infructueuses, la direction du Chabab n’a pas lésiné sur les moyens financiers lors de ce mercato d’été, en s’offrant de grosses pointures. Toutefois, l’argent risque de ne pas faire le bonheur des Rouge et Blanc, le spectre de revivre le scénario de la saison passée hante les esprits des spécialistes, celui d’un recrutement qui ne répond pas aux besoins réels du club. Et ce n’est pas l’arrivée de deux gardiens internationaux qui contredit la thèse d’un nouveau feuilleton.
En dépit d’un rendement loin de tout reproche du jeune Mâachou, qui a brillé lors du précédent exercice à chaque fois qu’on lui a accordé sa chance, avec une mémorable prestation en demi-finale de Coupe d’Algérie face à l’USMA, notamment lors de la fatidique série des tirs aux buts, la direction du club s’est mise à la recherche d’une doublure de valeur pour l’international Guendouz, au lieu de faire confiance à Mâachou pour relancer la concurrence. Le choix s’est porté sur l’ancien portier du vieux club algérois, Farid Châal, qui est rentré au pays après une courte expérience en Arabie Saoudite avec la formation d’Al Nejma. La concurrence s’annonçait d’ores et déjà rude entre Châal et Guendouz, lorsqu’on sait que les deux portiers ont pris part à la phase finale du CHAN sous la coupe du Magic. L’entraîneur des gardiens de but, Nassim Ousserir, n’allait pas avoir la mission facile, lorsqu’on sait que la saison passée, Guendouz avait demandé à partir juste après la signature de M’Bolhi, refusant d’être soumis à la concurrence. Toutefois, Guendouz a été contraint de rester du fait qu’il était soumis à la libération, et la direction du club refusait d’entendre parler de son départ. Fort heureusement pour lui, M’Bolhi n’étant pas qualifié pour le premier tour préliminaire de la LDC, l’ancien entraîneur Nabil El Kouki n’avait d’autre choix que d’aligner Guendouz, même en début de championnat pour préserver sa compétitivité. La suite, on la connaît : M’Bolhi n’a pas accepté à son tour d’être relégué au statut de remplaçant, finissant par s’absenter d’une manière presque fréquente, évoquant une blessure « diplomatique ». Et la direction a joué le jeu dans le seul souci d’éviter de se retrouver dans une situation embarrassante, face aux critiques dont elle a fait l’objet.
La direction n’apprend pas de ses erreurs
Au lieu d’apprendre et de tirer les enseignements nécessaires de cette mésaventure, Rabehi et ses pairs ont commis la même erreur en engageant Châal avant de tenir un langage franc à Guendouz, dont le contrat a expiré, pour le convaincre d’accepter la concurrence. En apprenant la signature de Châal, il n’a pas hésité à répondre favorablement à une offre du Persepolis FC, afin de monnayer son talent en Iran. Il était donc clair que Guendouz n’était pas prêt à l’idée de jouer sa place au CRB. À ce moment, on croyait bien que la direction du club allait se contenter du recrutement de Châal, positionner Mâachou en statut de second gardien, tout en faisant la promotion d’un jeune portier pour pallier toute mauvaise surprise. Contre toute attente, Rabehi n’a pas trouvé mieux que d’engager le portier de l’EN A, Mustapha Zeghba, qui a préféré rentrer à son tour au pays après cinq années d’exil. Fort de son statut d’international, que ce soit sous la coupe de Belmadi ou de Petkovic, il est évident qu’il n’est pas venu au Chabab pour faire banquette. Sachant que Châal, lui aussi, a quitté le MCA après avoir été relégué au banc des remplaçants par l’ancien entraîneur, Fawzi Benzarti, on se pose donc la question d’ores et déjà de savoir si Nassim Ousserir parviendra à gérer ces deux grands noms.
K.M
