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Verstappen gagne mais Red Bull ne domine pas

Grand Prix du Canada

Nouvelle victoire signée Max Verstappen au Canada, sur l’un des circuits les plus éprouvants pour Red Bull. Mercedes se distingue, mais des confirmations seront nécessaires.

Le Canada accueille la première course pluvieuse de l’année, condition dans laquelle Verstappen a toujours montré une sensibilité exceptionnelle. Pourtant, la victoire du champion du monde n’était pas acquise d’avance, la méritant autant sur la piste qu’aux stands avant de surpasser les excellentes McLaren et Mercedes. Ferrari, grande favorite à son arrivée au Canada, sombre en payant les erreurs de préparation et les limites persistantes de la SF-24.

Coup de maître pour Red Bull
Au terme d’une course animée et imprévisible, c’est l’unique Red Bull compétitive, celle de Max Verstappen, qui l’emporte, sans toutefois afficher un rythme supérieur à McLaren et Mercedes. En ce sens, Montréal confirme pour la troisième fois ce qui a déjà été observé à Miami et Imola, à savoir une Red Bull encore compétitive, mais qui, avec Verstappen, parvient à trouver ce sursaut nécessaire pour la victoire, sans pour autant dominer. Le champion du monde l’a lui-même souligné dans les interviews post-course : « Nous n’étions pas la voiture la plus rapide. » Le Néerlandais sécurise sa 60e victoire en s’échappant dans les dix derniers tours après la Safety Car, où la RB20 réaffirme sa rapidité dans les premières phases après un restart ou un changement de pneus. Cette victoire au Canada est significative pour Red Bull, car elle survient sur l’un des circuits les plus difficiles pour la voiture de Milton Keynes, toujours en difficulté sur les bordures et les irrégularités. Cela est devenu évident dans les différentes trajectoires appréciées lors du duel direct avec Lando Norris et confirmé par Verstappen à la radio : « La gestion des bordures est mauvaise, la suspension semble bloquée. » La bonne nouvelle pour les champions du monde est que les prochains circuits au calendrier seront moins sévères sur ce point, avec la perspective de creuser encore l’écart au championnat.

McLaren trouve des confirmations, Mercedes en cherche
Deuxième place douce-amère pour Lando Norris. Le Britannique regrette une victoire échappée aux stands lors de l’intervention de la voiture de sécurité, mais prend conscience de pouvoir compter sur une McLaren de plus en plus convaincante, compétitive également entre les mains d’Oscar Piastri. Ce constat est d’autant plus important si l’on considère les caractéristiques du circuit canadien, dominé par des lignes droites et des virages moyens-lents, domaines de difficulté en début de saison, mais que les mises à jour de Miami ont réussi à améliorer.
La nouveauté de la course de Montréal est surtout le rôle de protagoniste joué par Mercedes, qui avec George Russell, décroche une pole position et un podium, affichant également un rythme en ligne avec les meilleurs. L’espoir est que le déplacement canadien marque un nouveau départ pour les Flèches d’Argent, dont la compétitivité devra cependant être confirmée en Espagne et encore plus en Autriche. Le tracé de Montréal, avec ses virages similaires les uns aux autres, facilite la recherche de l’équilibre à différentes vitesses, grand défi de la Mercedes en début d’année. L’optimisme demeure cependant quant aux améliorations qui semblent élargir la fenêtre de fonctionnement de la W15, qui au Canada a été compétitive sur un tour rapide, en course, sur sol humide et sec.

Coup d’arrêt pour Ferrari
La course des deux Ferrari est tout simplement inévaluable, avec Leclerc ralenti par un problème électronique dans les contrôles du moteur et Sainz par un apparent dommage au fond-plat. Pour Ferrari, la chance dans la malchance est que le double zéro intervient lors d’un week-end où la SF-24 ne semblait de toute façon pas performante. Le Canada était un circuit qui, avec ses bordures élevées et son asphalte irrégulier, aurait dû récompenser la mécanique des suspensions de Maranello, mais dont les virages lents ont également accentué d’autres limites. À cela s’ajoutent les problèmes d’exploitation des pneus le samedi, également liés aux basses températures ambiantes. Le coup d’arrêt au classement pèse pour Maranello, mais l’échec du Canada peut devenir une opportunité pour mettre à nu les points faibles du package.

Regard vers l’avenir
Par une curieuse coïncidence, la première course pluvieuse de l’année se déroule le même week-end où la FIA présente l’ébauche des règlements 2026. Voir les voitures alignées, incapables de se dépasser sans le DRS, comme toujours désactivé par précaution sous la pluie, pousse à apprécier davantage la nouvelle modalité « override » pour l’unité de puissance, qui facilitera les dépassements par une augmentation temporaire de puissance pour l’attaquant. Cependant, dans le même contexte, on se demande ce qui se passera lorsque les voitures de 2026 devront ouvrir toutes les ailes sur tous les rectilignes pour économiser du carburant, sachant qu’actuellement, la direction de course est déjà obligée de désactiver le DRS, un outil bien moins puissant que l’aérodynamique active future. Les perplexités demeurent, posant de nombreuses questions encore en attente de réponse.

Amayas LAAZIB

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