Le rideau est tombé sur la 26e édition du Championnat d’Afrique de handball, avec le sacre logique de l’Egypte qui décroche, à domicile, son neuvième titre et le troisième consécutif, en battant en finale au Caire, son homologue algérienne (29-21), avec une sélection dont le rendement était exceptionnel dans son ensemble, aura marqué le retour de la petite balle algérienne au-devant de la scène continentale, après un long passage à vide qui aura duré une décennie.
Avec un remarquable et inattendu parcours au Caire : victoire face au Gabon (31-27), la Libye (34-19) et le Maroc (30-23), et la RD Congo (36-23) en quart de finale, puis en demi-finale face au Cap Vert (32-26), la sélection algérienne a réussi à déjouer tous les pronostics. « On a mis à la disposition de l’équipe les moyens que la Fédération avait. On avait besoin d’un déclic dans ce rendez-vous africain et les joueurs et staffs l’ont fait. Maintenant, il faut entourer cette sélection avec les moyens qu’il faut en prévision de sa participation au Championnat du monde en 2025 et le dernier tournoi qualificatif aux Jeux olympiques en mars prochain », a déclaré la présidente de la Fédération algérienne de handball (FAHB), Karima Taleb. Le handball africain reste depuis sa création en 1974 à ce jour, une chasse gardée du trio : Tunisie-Egypte-Algérie, qui a glané tous les titres mis en jeu, laissant aux autres pays quelques places d’honneur du podium. En effet, la Tunisie avec 10 sacres, l’Egypte (9) et l’Algérie (7) sont les seules nations à avoir inscrit leurs noms en lettres d’or du palmarès continental de la petite balle.
Mieux encore, ces trois pays nord-africains sont montés ensemble sur le podium 18 fois sur 26 possibles, dominant ainsi outrageusement le handball continental. Lors de l’édition-2024 en Egypte, les Pharaons ont dominé de la tête et des épaules cette compétition en décrochant leur 9e timbale, et surtout atteindre leur principal objectif à savoir, la qualification aux Jeux olympiques-2024 de Paris, alors que la Tunisie, l’autre grande favorite, s’est contentée de la 3e place, après avoir été éliminée en demi-finale par le pays hôte.
Finalement, c’est l’Algérie qui a surpris tous les observateurs en étant dauphin des Pharaons et en livrant sa 14e finale continentale, après celle de 2014 à Alger, année de son 7e et dernier sacre aux dépens de la Tunisie (25-21). Les Verts, rappelle-t-on, qui avaient écrasé le handball continental durant les années 80 (1981 – 1989) avec cinq titres consécutifs (série toujours en cours), ont connu une préparation perturbée pour le rendez-vous égyptien. En effet, diverses raisons ont contribué au déclin de la petite balle algérienne que d’aucuns imputent notamment au manque de préparation de la sélection, ajouté à cela, l’instabilité du staff technique, sans oublier l’exode de meilleurs joueurs vers l’étranger, dont Berkous, Ghodbane, Ayoub, et Hadj Sadok pour ne citer que ceux-là. Au moment où certaines sélections prennent part à des tournois de haut niveau en Europe, le Sept algérien s’est contenté ces derniers temps de stages de courte durée en Arabie saoudite, au Qatar et en Tunisie, durant lesquels la sélection a enregistré des résultats mitigés et irréguliers.
Le coach national, ancien international et sélectionneur des (U21), Farouk Dehili, fraîchement installé en remplacement de Salah Bouchekriou, a reconnu lors de la conférence de presse animée avant le tournoi continental que « la mission de son équipe sera ardue en présence des sélections plus aguerries dont l’Egypte (chez elle) et la Tunisie habituée aux podiums », mais restait optimiste pour son équipe. « Nous avons opté pour un groupe de 21 joueurs, formé en majorité par des cadres ayant une expérience avérée en plus de jeunes joueurs qui ont apporté le plus escompté au groupe. Je pense que c’est un effectif homogène composé de joueurs que je connais très bien puisqu’ils ont fait un passage sous ma conduite en tant que sélectionneur des U-21 », a indiqué Dehili. Selon les observateurs, le renouveau de la petite balle algérienne a été en effet amorcé au Caire, mais doit surtout constituer un « déclic » pour son redressement avec la mise en place d’un programme de formation à moyen et long terme, l’instauration d’une compétition nationale de haut niveau, et surtout adopter une politique de prospection au niveau des jeunes catégories. D’ailleurs, la première responsable de la FAHB, Karima Taleb n’a pas caché son espoir du renouveau du handball algérien en déclarant avant le tournoi d’Egypte : « Je suis très confiante quant à la possibilité de nos joueurs de provoquer le déclic attendu par tous les Algériens et amoureux du handball. Nous sommes en train de bâtir une sélection qui pourra gagner des titres, mais actuellement le plus important est la prise de confiance des joueurs avant de penser à l’avenir. ».
Par ailleurs, il convient de rappeler que la sélection algérienne de handball devra passer par un tournoi de qualification olympique en mars pour espérer prendre part aux Jeux olympiques Paris 2024. Avec six équipes déjà qualifiées aux JO 2024, il reste six places disponibles, qui seront décrochées en mars, lors des trois tournois de qualification olympique qui se dérouleront entre le 14 et le 17 mars. Les deux meilleures équipes de chaque tournoi, qui se joueront selon un format de tournoi à la ronde, scelleront leur billet pour les Jeux olympiques de Paris 2024.
APS