La magie continue d’opérer. Impressionnant depuis le début de la semaine, Grigor Dimitrov s’est qualifié pour la finale du Rolex Paris Masters en venant à bout, ce samedi, de Stefanos Tsitsipas. Le Bulgare a eu le dernier mot au terme de trois sets d’un niveau exceptionnel (6-3, 6-7, 7-6).
Une œuvre d’art peinte à deux. La première demi-finale du Rolex Paris Masters promettait un duel d’esthètes du revers à une main, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a été à la hauteur des espérances. Samedi, Grigor Dimitrov a pris le meilleur sur Stefanos Tsitsipas au bout du suspense en trois sets (6-3, 6-7, 7-6) et un peu plus de deux heures et demie de jeu (2h32 précisément) dans un match d’une rare qualité. Pour la première fois de sa carrière, le Bulgare sera en finale à Bercy, sa deuxième en Masters 1000 après Cincinnati en 2017.
D’un passing de revers court croisé d’école, il a conclu victorieusement sa symphonie. Dans la lignée de ses performances éblouissantes de la semaine face à Daniil Medvedev, Alexander Bublik ou encore Hubert Hurkacz, Grigor Dimitrov a encore sorti ses habits de lumière. Et pour le plus grand bonheur du public parisien, Stefanos Tsitsipas a relevé le défi en hissant son niveau de jeu après un début de partie délicat. Au terme d’un troisième set où ils se sont rendu coup pour coup, le 17e mondial a finalement triomphé avec la manière, ce qui en dit long sur sa solidité mentale.
Du Brio et du caractère jusqu’au bout
Car l’ancien Dimitrov, celui si agréable à voir jouer mais si friable dans les moments importants, aurait certainement craqué après la perte de la deuxième manche. Dominateur dès les premiers échanges (break d’entrée comme face à Alexander Bublik et Hubert Hurkacz) et surtout très au point tactiquement, le Bulgare avait la mainmise sur la partie. Il a ainsi notamment surpris Tsitsipas avec ses accélérations de revers le long de la ligne, le Grec ayant tendance à protéger excessivement son propre côté revers plus vulnérable et à même tourner autour. Mais en ne parvenant pas à concrétiser l’une de ses deux balles de break à 4-4 dans le deuxième acte, il n’a pas su se mettre à l’abri.
Irréprochable depuis le début de la partie, Dimitrov est alors passé à côté de son tie-break, rapidement remporté 7 points à 1 par Tsitsipas, tout heureux de recoller. Et le Grec a eu l’occasion d’enfoncer le clou en tout début de troisième set, obtenant ses quatre premières (et uniques) balles de break à 1-1. Mais le Bulgare a alors sorti le très grand jeu pour les écarter les unes après les autres : une merveille de revers long de ligne gagnant, une volée liftée bien maîtrisée et des premières de qualité l’ont maintenu à flot. Puis, les deux joueurs se sont montrés irréprochables sur leurs engagements jusqu’au jeu décisif final.
Un peu plus solide dans la diagonale revers, autant en slice que dans sa capacité à changer de rythme, Dimitrov a été aussi exceptionnel au filet (24 points marqués sur 26 montées, soit 92 % de réussite). Et il a fini la partie sur un véritable feu d’artifice : alors qu’il avait perdu les 6 premiers points du tie-break du deuxième acte, il s’est adjugé les 5 premiers de celui de la troisième, sortant de sa raquette des tours de magie au passing. Tsitsipas n’a pas eu grand-chose à se reprocher, tant lui aussi a su prendre la balle tôt et conclure à la volée. Mais cette semaine à Bercy, Dimitrov semble habité. Il lui reste un dernier effort pour conclure sa saison de la plus belle des manières.