Deux casse-têtes de freinage, mais aux causes bien différentes
Ferrari 2025 Après les soucis de freinage à Singapour

Tout au long de la saison 2025, la gestion du système de freinage a été l’un des principaux sujets de préoccupation à Maranello. Deux problèmes distincts se sont succédés sans pour autant être liés à un défaut des composants Brembo.
À Singapour, la Scuderia a été confrontée à une surchauffe critique des freins, obligeant ses pilotes à recourir à la stratégie du lift and coast — lever le pied de l’accélérateur quelques mètres avant le freinage — pour limiter les dégâts. Lewis Hamilton a vu ses disques et plaquettes s’effondrer en fin de course, tandis que Charles Leclerc a dû ménager son rythme tout au long du Grand Prix. En cause : des prises d’air trop petites, destinées à améliorer l’aérodynamisme mais insuffisantes pour refroidir correctement le système. Une erreur d’évaluation qui a contraint les pilotes à gérer une voiture instable et des freins surchauffés, perturbant l’équilibre général et la gestion des pneumatiques. Ce compromis entre performance aérodynamique et fiabilité mécanique est commun à toutes les équipes, mais Ferrari a clairement poussé le curseur trop loin à Marina Bay. Parallèlement, le début de saison avait été marqué par les difficultés de Hamilton au freinage, d’une nature toute autre.
Le Britannique, habitué depuis plus d’une décennie aux matériaux Carbon Industrie de Mercedes, a mis du temps à s’adapter aux caractéristiques des systèmes Brembo, à la rigidité du pédalier et au comportement de la SF-25 en phase de décélération. L’utilisation plus agressive du frein moteur, qui favorise la rotation mais compromet la stabilité, n’a pas facilité son acclimatation. Progressivement, le septuple champion du monde a trouvé ses marques, notamment grâce à l’introduction de nouvelles plaquettes arrière à Spa, qu’il a jugées plus adaptées à son style. De son côté, Leclerc, qui les utilisait déjà depuis le Canada, a confirmé leur efficacité. Ainsi, si Ferrari semble avoir surmonté les difficultés d’adaptation de son nouveau pilote, elle doit encore résoudre le casse-tête du refroidissement des freins. Deux problèmes très différents, mais révélateurs d’un même mal : un équilibre encore fragile entre performance, fiabilité et maîtrise technique.
Djaffar KHODJA



