Les ordres d’équipe les plus controversés en F1
De Barrichello-Schumacher à Piastri-Norris

La demande adressée par McLaren à Oscar Piastri lors du dernier Grand Prix d’Italie a ravivé un vieux débat en Formule 1 : jusqu’où une écurie peut-elle interférer dans la lutte entre ses propres pilotes ?
Sollicité par son équipe, l’Australien a rendu sa deuxième place à Lando Norris, ralenti par un arrêt aux stands trop long. Un geste respectueux, mais qui a rappelé de nombreux précédents célèbres, qui avaient à leur époque tout autant fait polémique. Retour sur quelques épisodes marquants.
Australie 1998 – Hakkinen/Coulthard
Dès la première manche de la saison, McLaren s’était retrouvée au cœur d’une polémique. Après une incompréhension radio, Hakkinen rentra aux stands et perdit la tête de la course au profit de Coulthard. La consigne fut claire : l’Écossais dut rendre la victoire à son coéquipier, conformément à un accord passé avant le départ.
Autriche 2002 – Schumacher/Barrichello
Scène restée célèbre : Rubens Barrichello, leader de bout en bout, céda la victoire à Michael Schumacher dans les derniers mètres. Un ordre de Ferrari qui fit scandale, d’autant que l’Allemand dominait déjà le championnat. La polémique fut telle que la Scuderia écopa d’une amende d’un million de dollars.
Allemagne 2010 – Alonso/Massa
Alors que les team orders étaient officiellement interdits, Ferrari contourna la règle. À Hockenheim, Massa reçut ce message codé : « Fernando est plus rapide que toi. » Alonso en profita pour s’imposer. L’équipe fut sanctionnée d’une amende, mais le résultat resta inchangé.
Monaco 2016 – Hamilton/Rosberg
Chez Mercedes, Nico Rosberg dut céder sa deuxième place à Hamilton, son rival direct pour le titre. En difficulté avec ses freins, l’Allemand s’exécuta, mais sombra jusqu’à la septième place, tandis que son coéquipier triomphait.
Russie 2018 – Hamilton/Bottas
Autre épisode marquant pour Mercedes : Bottas, en position de gagner, fut prié de laisser passer Hamilton afin de protéger sa lutte contre Vettel. Le Finlandais obéit, amer, confessant plus tard sa difficulté à accepter cette décision. Du « Fernando is faster than you » aux consignes transparentes, les ordres d’équipes continuent de diviser. L’affaire Piastri-Norris montre que, plus de vingt ans après Barrichello-Schumacher, le sujet reste aussi sensible qu’inévitable en Formule 1.
Amayas LAAZIB



