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Mourad Aït Ouarab : « Cet échec était prévisible »

Il est le dernier sélectionneur à avoir qualifié l’Algérie au Mondial féminin de 2013 en Serbie

L’ex-sélectionneur national, Mourad Aït Ouarab, nous a livré son analyse sur la participation algérienne à cette 26e édition du Championnat d’Afrique qui se déroule en RDC. Pour lui, l’échec d’aller au Mondial était quelque peu prévisible.

«Personnellement, j’ai suivi avec attention cette Coupe d’Afrique des nations qui s’est déroulée en République démocratique du Congo. Je voulais absolument avoir une idée sur notre sélection. Je dirais que, dans l’ensemble, je ne suis pas surpris de cette élimination. C’était quelque peu prévisible vu les conditions dans lesquelles notre équipe s’est préparée avant la CAN. Je connais le niveau de la compétition africaine pour avoir joué de nombreuses rencontres à ce niveau par le passé, à la tête du staff technique de la sélection féminine. J’ai également dirigé la sélection nationale au Championnat du monde. Je peux vous dire que notre niveau est très loin de la réalité du haut niveau actuel. C’est la raison pour laquelle j’estime que cette élimination en quart de finale et l’échec d’aller au prochain Mondial, en Allemagne et aux Pays-Bas en 2025, était prévisible à mes yeux. »

« On ne prépare pas une CAN en un mois »

Interrogé sur la préparation de notre sélection féminine, l’ex-sélectionneur national, Mourad Aït Ouarab, a ajouté : « On connaît tous les exigences du handball moderne et de la préparation de haut niveau. Pour une compétition africaine de cette envergure, avec la présence de sélections de gros calibre, à l’image de l’Angola, de l’Égypte, du Cameroun, du Congo ou encore de la Tunisie, j’estime qu’il fallait se préparer pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour espérer obtenir au final un résultat positif. Je pense que la préparation n’a pas été suffisante, car les joueuses se sont préparées à un mois de l’entame de la compétition officielle. À ce niveau, on ne prépare pas une Coupe d’Afrique des nations en un mois. »

« À l’heure actuelle, on ne peut pas rivaliser avec certaines sélections africaines »

Par la suite, Mourad Aït Ouarab, qui reste le dernier sélectionneur à avoir qualifié l’Algérie au Mondial de 2013, en Serbie, nous a confié que pour le moment, on ne peut en aucun cas rivaliser avec les sélections africaines qui ont pas mal progressé : « Pour revenir à la phase de poules, j’estime qu’on avait peut-être une chance de battre soit l’Égypte soit le Congo Brazzaville. Il fallait absolument éviter cette 4e place, car cela nous a menés à affronter le leader du groupe B, à savoir la meilleure sélection africaine du moment et de ses dernières années, l’Angola. Le fait d’avoir perdu trois rencontres, c’était déjà compliqué pour nous d’espérer aller en demi-finale. D’ailleurs, par le passé, lorsque j’avais pris l’Équipe nationale en main, j’ai toujours dit à mes joueuses qu’il fallait miser sur deux ou trois rencontres pour espérer, au final, aller le plus loin possible et éviter bien évidemment le leader de l’autre groupe, car c’est ce qui compromet nos chances de qualification. »

« La défaite face à l’Angola était très logique »

Mourad Aït Ouarab partage également l’avis de l’ensemble des observateurs, à savoir qu’on n’avait aucune chance de battre l’Angola en quart : « Affronter l’Angola en quart de finale a été fatal pour notre sélection. À l’heure actuelle, aucune autre sélection africaine ne peut rivaliser avec l’Angola. La compétition n’est pas terminée, mais je peux vous assurer que ce sont les Angolaises qui seront, une nouvelle fois, championnes d’Afrique. C’est une équipe qui a un niveau mondial et qui peut même prendre part au Championnat d’Europe, le plus normalement du monde. »

« Tant qu’on ne travaille pas suffisamment au niveau des clubs, on ne peut pas espérer grand-chose »

En dernier lieu, l’ex-sélectionneur national a lancé un appel aux clubs et à la fédération pour mieux prendre en charge les joueuses locales, et espérer améliorer le niveau du handball algérien : « J’estime que le mal est bien plus profond. Ce qui s’est passé lors de cette Coupe d’Afrique des nations et ce nouvel échec reflète la réalité du terrain. Tant qu’on ne travaille pas suffisamment au niveau du club, on ne pourra en aucun cas espérer avoir une sélection nationale de qualité. Le championnat débute également en retard, c’est le cas d’ailleurs pour cette Coupe d’Afrique des nations puisque le Championnat Excellence a démarré le 15 novembre alors que l’excellence B n’a pas encore débuté. Il est impossible de continuer dans cette politique alors qu’il y a énormément de talent au niveau local. Il faut une meilleure considération pour la joueuse locale et une meilleure prise en charge, tout en respectant un calendrier bien approprié. »

Propos recueillis par A. A.

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