De nombreux sujets ont été abordés par le président de la F1 à l’approche du GP d’Italie, dans un championnat plus équilibré et avec un intérêt croissant.
Tout est prêt pour l’attendu GP d’Italie à Monza, un circuit qui pourra confirmer ou non l’impressionnante progression de McLaren lors des dernières courses, suite au grand succès de Norris à Zandvoort. Une progression de l’écurie de Woking qui a interrompu la série de victoires de Red Bull, créant ainsi un plus grand équilibre dans le championnat, comme l’a souligné Stefano Domenicali, président de la F1 : « Je l’avais dit à une époque où personne ne s’y attendait, tout pouvait être chamboulé, et même assez rapidement », a-t-il déclaré dans une interview au quotidien sportif italien Corriere dello Sport. « La croissance de McLaren ne me surprend pas, c’est ce que me disait surtout mon expérience. Dans cette première partie de la saison, Verstappen n’a rien raté, maximisant le potentiel de la voiture. Mais aujourd’hui, le championnat des constructeurs est ouvert, même pour Ferrari, et celui des pilotes restera incertain jusqu’à la fin. Nous sommes dans une belle phase de la saison et je suis convaincu que ce sera le cas dès le début de l’année prochaine. »
Antonelli-Hamilton : les émotions à Monza
Monza, qui verra, quelle que soit l’issue de la course, les débuts d’Andrea Kimi Antonelli lors de la première séance d’essais libres du vendredi matin, avec le jeune Italien au volant de la Mercedes. Antonelli prendra justement la place de Lewis Hamilton, qui sera pour la première fois en contact avec le public ferrariste en attendant son passage à Maranello en 2025 : « Le début d’Antonelli est suivi avec grand intérêt par nous, et je le dis en tant qu’Italien, mais aussi dans le monde entier », a ajouté Domenicali. « Il a 18 ans, un grand talent, et doit profiter de sa jeunesse pour accumuler de l’expérience. Nous espérons que d’autres s’inspireront de lui, mais l’Italie est depuis toujours un point de référence dans le monde du sport automobile. Je pense aux karts, mais aussi aux formules de promotion qui mènent vers la F1. Je ne crois pas que la présence de Ferrari puisse empêcher la croissance des jeunes pilotes italiens. Le duo Hamilton-Ferrari, du point de vue de la communication, a eu et aura un effet retentissant », poursuit-il. « L’image de Lewis en rouge fera le tour du monde. Il sera important qu’il y ait une suite positive, sinon cela deviendrait un boomerang. Le fait est qu’un champion qui choisit de terminer sa carrière avec l’envie de laisser sa marque à Maranello est une situation rare. »
L’avenir de Monza et d’Imola
Domenicali s’est ensuite arrêté sur les travaux réalisés à Monza pour le renouvellement de l’asphalte, ainsi que la construction de nouveaux passages souterrains et d’autres projets destinés à la rénovation du GP d’Italie, pays qui vise à maintenir deux courses sur son territoire avec Imola : « Imaginez un championnat sans le GP d’Italie : c’est impossible. Il est important que Monza ait commencé un parcours qui la projette dans le futur après des années à ne penser qu’à son histoire. Les travaux d’infrastructure sont lancés, et maintenant il faut continuer sur cette voie. Ce sont des sujets dont nous allons discuter : nous savons qu’il y a beaucoup d’entités impliquées, mais en dépassant les divisions historiques et les rivalités internes, nous pouvons apporter des réponses rapides. Je ne pense pas qu’il y ait des problèmes économiques. Il faut voir si le système du pays est capable de soutenir les deux initiatives », a-t-il ajouté en faisant référence à Imola. « Imola a déjà mis sur la table des travaux très importants, il faut voir comment les financer. Soit une décision importante est prise au niveau du PNRR (Plan National de Relance et de Résilience), soit l’un des deux GP doit trouver des financements privés. Difficile, mais pas impossible. Nous aborderons avec Sticchi Damiani (le président de la Fédération italienne de l’automobile – ACI) le sujet des deux GP et nous verrons quelle direction prendre. »
Augmentation des courses sprint ?
Domenicali, qui a également mentionné le Rwanda comme le seul pays qui « fait les bons pas » pour intégrer l’Afrique au championnat, a également souligné la croissance de la F1, ainsi qu’une possible augmentation des courses sprint : « Nous réfléchissons aux sprints, un peu comme la MotoGP qui les a intégrés dans tous les GP. Je ne pense pas que ce soit faisable pour le moment en F1, mais à l’avenir, elles pourraient devenir plus de six car l’intérêt est là. L’intérêt pour la F1 est en augmentation continue, surtout chez les jeunes générations. La preuve en est que nous recevons énormément de demandes de merchandising de la part des très jeunes, un marché qui n’existait pas auparavant. » Et l’avenir de Domenicali ? « Tout est en devenir. Mon contrat se termine en 2025, tout comme Monza.»
Djaffar KHODJA