Judo

Bouchra Bélinda Saâdi : « Mon objectif primordial c’est le Championnat olympique Deaflympics-2025 »

Bouchra Bélinda Saâdi, s’est illustrée de mille feux au dernier Championnat du monde de judo des sourds-muets, qui s’est déroulé au Kazakhstan du 15 au 20 avril 2024. Une sportive à la conviction affichée, a écrit son nom en lettres d’or dans le palmarès sportif international.

Pour mettre de la lumière sur son luisant parcours sportif, le quotidien national « Planète Sport » a pris attache avec la désormais détentrice de la première médaille d’or dans l’histoire du judo (sourds-muets) algérien.

Planète Sport : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Volontiers! Je m’appelle Bouchra Bélinda Saâdi. Native de Bordj El Kiffan, je suis née le 15 novembre 2003. Actuellement, je suis sociétaire du Club Dynamique Sportive de Baba Hassan et je fais partie également de l’équipe nationale algérienne de judo féminin des sourds-muets.

Voudriez-vous nous dire depuis quand avez-vous rejoint le judo? 

Mon histoire avec cette discipline a commencé à l’âge de 13 ans. Au début, je voulais en faire l’expérience, mais après avoir obtenu la première place au championnat national en cadets dans ma toute première participation, mon amour pour le sport a augmenté.

Où avez-vous fait vos premiers pas ?

Ma première école fut l’équipe JC Bordj ElKiffan, où j’ai appris les rudiments du judo. Mais, j’ai quitté malheureusement.

Donc vous avez changé de club, n’est-ce pas ?

Oui, c’est ça. J’ai voulu changer d’air pour des raisons personnelles et j’ai rejoint le club DS Baba Hassen.

Vous êtes-vous sûrement sentie à l’aise ?

Oui, je ne me plains pas. Franchement, j’ai reçu une grande attention de la part des entraîneurs, qui effectuent un travail remarquable et déploient de grands efforts au profit des sportifs.

D’après votre palmarès, vous avez traversé un parcours formidable. Nous aimerions connaître vos multiples réalisations à l’échelle nationale et internationale 

Certainement ! Mon capitale chrono a commencé en 2019 lorsque j’avais remporté le Championnat d’Algérie chez les cadettes, avec à la clé une merveilleuse breloque en or.

Peut-on dire que cette médaille vous a ouvert l’appétit au succès ?

Ah ! ça oui. Cette victoire m’a vraiment boostée pour redoubler d’effort afin d’atteindre mes espérances. Je suis persuadée que le sport représente beaucoup pour mon épanouissement sur le plan moral et physique.

Alors quelles sont vos autres réalisations ?

Bref. En 2022, j’ai obtenu la médaille de bronze en juniors. Ensuite, j’ai glané la première place chez les espoirs, qui est synonyme de médaille d’or ô combien précieuse à mes yeux puisque j’ai enchaîné dans une catégorie supérieure, tandis qu’en séniors, j’ai complété le podium à la troisième place une année après (2024).

Et qu’en est-il de vos participations à l’étranger ?

Durant ma modeste carrière, j’ai décroché 3 médailles de bronze, dont deux à l’occasion de l’Open africain en Algérie (18/02/2024) et une autre au Championnat olympique 2022 au Brésil. Alors que ma dernière participation au Championnat du monde 2024 au Kazakhstan est la meilleure, où la chance m’a vraiment souri, ayant monté sur la plus haute marche du podium dans une compétition d’envergure internationale.

Comment avez-vous trouvé cette compétition ?

J’avoue que la compétition dans ce championnat mondial n’a pas été facile, bien sûr, surtout avec la participation des athlètes disposant d’une grande expérience dans le domaine et dotés d’un niveau élevé comparativement à leurs moyens de préparation.

Votre réussite n’est pas venue du hasard, sûrement, vous avez investi beaucoup d’efforts durant la période de préparation ?

Absolument. J’ai cravaché dur pendant un an au niveau de mon club et même en sélection. Je vous confie que je m’entraînais avec rigueur et fermeté, parfois matin et soir. Et jusqu’à présent, je maintiens mon rythme pour améliorer mes compétences et hisser mon niveau le plus loin possible. C’est la raison qui m’a contrainte à quitter les bancs du lycée pour me consacrer carrément au sport, car je ne pouvais pas concilier les études et le sport.

Quelles sont les difficultés qui entravent votre parcours sportif ?

Les difficultés auxquelles j’ai été confrontée se résument dans le manque d’opportunités en équipe nationale, notamment le manque de compétitions, ajouté au manque d’intérêt et d’importance pour notre catégorie de société.

Est-ce que vous vous attendiez à la medaille d’or ?

A vrai dire oui. J’étais armée d’une volonté de fer, car la réussite dans une échéance aussi importante que le Championnat du monde valait indubitablement le coup. Ainsi, la réussite me tenait vraiment à cœur. Pour cela, j’ai cru en mes compétences tout en faisant confiance à moi-même et pris un défi de ne rentrer au pays qu’avec le sacre final et voir l’emblème algérien flotter plus haut était pour moi un bonheur incommensurable.

Parlez-nous de vos objectifs et des perspectives à l’horizon 

Mon objectif primordial c’est d’atteindre le Championnat olympique « Deaflympics-2025 », qui se tiendra du 15 au 26 novembre à Tokyo au Japon. Je suis animée de beaucoup d’espoir pour faire une bonne sensation.

Nous vous souhaitons bon courage pour la suite de votre carrière sportive et vous laissons le soin pour conclure

Je vous remercie, et à travers le quotidien « Planète Sport » qui est le seul organisme de presse qui accorde de l’intérêt à l’Omnisport en Algérie. Je saisis cette occasion qui m’est ainsi offerte pour lancer un appel aux plus hautes instances dans le pays, à leur tête le chef de l’Etat pour nous assurer des formations à l’étranger afin d’obtenir davantage de médailles et de hisser le drapeau algérien plus haut parmi le forum des nations.

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