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NBA  – Mike Malone, ou l’éloge de la patience

En poste depuis huit saisons à Denver, Mike Malone a grandi et mûri avec son groupe, grâce à la patience de ses dirigeants. Pour lui, c’est la clé de la réussite des Nuggets.

Mike Malone est l’un des quatre coachs à être sur le même banc NBA depuis plus de cinq ans. Arrivé à la tête des Nuggets en juin 2015, il n’est ainsi devancé que par Gregg Popovich (décembre 1996), Erik Spoelstra (avril 2008) et Steve Kerr (mai 2014). Après l’accession de Denver en Finals, il a ainsi salué cette stabilité. « La vie est faite de moments, et il faut en profiter » explique ainsi le coach. « Il est important, comme vous l’avez dit, de se demander comment nous en sommes arrivés là. J’étais en train d’embrasser Josh et Stan Kroenke (les propriétaires) parce que nous savons tous que dans ce métier, la patience n’est pas quelque chose d’évident. » Mike Malone repense ainsi à sa troisième saison sur le banc des Nuggets, en 2017/18, terminée avec 46 victoires pour 36 défaites mais surtout un revers lors du dernier match de la saison régulière face aux Wolves (de Jimmy Butler…), qui avait privé le club des playoffs. « Ils ont fait preuve de patience après cette troisième année, ces 46 victoires et ces playoffs ratés de peu. Ils ont vu quelque chose en Nikola, en Jamal, en moi, et ils ont permis que cela se réalise. C’est très rare dans ce milieu. En poste depuis huit ans dans le Colorado, Mike Malone a ainsi grandi avec ses joueurs et son équipe, encaissant les saisons sans playoffs, les revers et bien sûr les blessures. « On parle de Nikola, j’y pense toujours et je ris parce que lors de la première Summer League à Vegas, il pesait 140 kilos, il était hors de forme… et c’est devenu un assez bon joueur » s’amuse ainsi l’ancien technicien des Kings. « Personne, et si quelqu’un vous dit le contraire, c’est qu’il raconte n’importe quoi, mais personne n’aurait pu imaginer qu’il deviendrait deux fois MVP, qu’il battrait les records de Wilt Chamberlain tous les deux jours. Cela témoigne de son dévouement à son métier, de sa bonne forme physique et du fait qu’il a compris que pour pleinement réaliser son potentiel, il devait travailler plus dur. Et c’est ce qu’il a fait. »

« La patience n’est pas une chose dont on parle en NBA ou dans le sport pro. Nous sommes un parfait exemple des résultats que peut avoir la patience » « Ce que j’aime le plus chez Nikola, en dehors de son jeu et de sa régularité, c’est qu’il n’a jamais changé. Le succès, l’argent, la célébrité n’ont jamais changé ce gars. C’est une rareté dans ce milieu, comme nous le savons tous. » En effet, il est de plus en plus rare en NBA de laisser un groupe et son entraîneur mûrir aussi longtemps. Et pour Mike Malone, c’est bien la clé du succès de son équipe actuelle. « Je me souviens quand Tim (Connelly, l’ancien patron sportif du club, désormais aux Wolves) m’a appelé et m’a dit : ‘Hé, on peut échanger Jamal contre ce gars’. C’était probablement il y a trois ou quatre ans – et c’était un joueur de premier plan » expliquait récemment le coach. « Je lui ai dit ‘Non’. ‘Ne nous précipitons pas. Nous avons un groupe de propriétaires patients. Prenons notre temps et construisons ce projet de la bonne manière. Un nom plus important n’est pas toujours meilleur’. Il y a un nombre incalculable d’exemples différents (comme celui-là). Josh (Kroenke) m’a dit après notre défaite contre Minnesota (lors du dernier match de saison régulière en 2018) : ‘Je suis tellement enthousiaste par rapport à nos deux jeunes joueurs – Jamal et Nikola ont été excellents lors de ce 82e match’. C’était le play-in avant le play-in, et la réaction de Josh a été : ‘Wow, on va être vraiment bons dans quelques années’. La capacité des propriétaires à être patients et à ne pas surréagir a été déterminante ». Et ils en récoltent désormais les fruits.
« La patience n’est pas une chose dont on parle en NBA ou dans le sport pro » conclut Mike Malone. « Nous sommes un parfait exemple des résultats que peut avoir la patience. ‘Continuons à laisser les choses se développer, mariner et mûrir, et nous pourrons alors voir ce que nous avons vraiment’. Nous sommes en train de le voir. »

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