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Il revient sur son limogeage par la Fédération marocaine – Halilhodzic : «C’est un traumatisme difficile à avaler»

L’ancien sélectionneur du Maroc Vahid Halilhodzic est revenu en long et en large sur son éviction du banc des « Lions de l’Atlas », quelques mois avant la Coupe du monde en 2022 au Qatar. Celui qui avait mené l’Algérie au Mondial 2014 au Brésil parle d’un « traumatisme ». « Les sponsors voulaient être les seuls à décider, les politiciens aussi. Ils ne pouvaient pas m’influencer. J’ai toujours été d’avis que c’était à moi de choisir avec mon équipe, parce que c’est nous qui avons fait le succès et que j’étais contre le fait que quelqu’un d’autre prenne la décision. Cependant, ce sont eux qui décident de moi, ce sont les patrons, vous êtes un petit poisson, ils ne font que vous retirer. D’accord, ils vous paient aussi pour cela, mais jouer une Coupe du monde ? Il n’y a pas d’argent qui puisse rembourser cela », a-t-il affirmé dans un entretien accordé à un média bosnien, cité par le site Foot Afrik. Le 11 août 2022, la Fédération royale marocaine de football (FRMF) décide de se séparer de Vahid Halilhodzic pour confier plus tard les rênes de la sélection à l’ancien international marocain Walid Regragui. Après la Côte d’Ivoire en 2010 et le Japon en 2018, c’était la troisième fois que « Coach Vahid » était limogé après avoir qualifié une sélection pour la plus grande compétition de football au monde. Cette fois en raison de sa volonté de s’opposer à l’ingérence des dirigeants, notamment dans le choix des joueurs sélectionnables pour disputer le tournoi planétaire.

Il a échappé une seule fois à cette malédiction lorsqu’il drivait la sélection algérienne (2011-2014), avec laquelle il avait atteint les 8es de finale de la Coupe du monde 2014 pour la première fois de l’histoire des « Verts ». « C’est le genre de travail qui dure des années, et à chaque fois, il arrive que quelqu’un prenne la relève de ce que j’ai créé. Je vais vous dire ce qui s’est passé. Je ne voulais pas accepter que les dirigeants des fédérations de football me disent 15 jours avant la Coupe (du monde, ndlr) quels joueurs joueront et lesquels ne joueront pas », a ajouté Halilhodzic (70 ans), en référence à Hakim Ziyech qu’il avait décidé d’écarter pour motifs disciplinaires, malgré la pression la FRMF. « Pouvez-vous imaginer que je laisse de côté un joueur avec lequel je me suis qualifié pour la Coupe du monde et que je prenne celui qui me crée des problèmes en permanence ? Lorsque j’ai pris la décision, je me suis demandé ce que je ressentirais. (…) Ce n’est pas une question de sport. C’est une question de fierté. Cela me dérangerait. Je sais ce que j’ai ressenti lorsqu’on m’a fait du tort dans l’équipe nationale de mon ancien pays (la Yougoslavie, ndlr), à quel point j’ai eu du mal à l’accepter. Je savais que j’étais meilleur que les autres, mais d’autres jouaient. J’ai eu du mal à l’accepter », s’est-il défendu.

Et d’enchaîner : « Je ne regrette rien de ce que j’ai fait. Ils (au Maroc) n’étaient pas contents, ils étaient bien trop contents des résultats. Je pensais que la crédibilité d’un entraîneur se construisait surtout par les résultats, mais aujourd’hui, il faut aussi faire de la politique. Pour moi, l’aspect sportif reste le plus important. » Libre de tout engagement depuis la rupture de son contrat avec le Maroc, Halihodzic dit avoir vécu un traumatisme. « C’est un cycle qui dure quatre ans, mais quelqu’un vous enlève cela (…) Aucun entraîneur n’a réussi à emmener quatre équipes à la Coupe du monde et à la rater trois fois. C’est un traumatisme difficile à avaler et à accepter. Même en tant que joueur, j’ai vécu la même chose. Je voulais devenir le meilleur buteur de la Coupe du monde, pour avoir une véritable affirmation, mais cela n’est jamais arrivé. J’ai donc des traumatismes qui me font mal, mais la vie continue. Pour l’instant, je suis en bonne santé, mais tout ce qui s’est passé dans ma vie et dans ma carrière a probablement affecté ma santé », a-t-il conclu.

Mohamed. M

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