Abdelkader Abbas, nouvellement élu président de la Fédération algérienne de boxe (FAB), a annoncé la tenue d’un Collège technique national en février pour élaborer un plan de réforme, abordant des volets tels que l’arbitrage et l’organisation d’un Championnat national par équipes. Abdelkader Abbas a également souligné l’importance de la représentation féminine dans son bureau et a prévu de solliciter une augmentation du budget fédéral pour soutenir les athlètes, tout en cherchant d’autres sources de financement. Il reste optimiste quant aux performances futures, notamment pour les jeunes boxeurs lors des prochains évènements internationaux, comme il nous l’explique dans cet entretien.
Après votre élection à la tête de la FAB, tiendrez-vous compte du rapport des ateliers lancé en septembre dernier par des techniciens, qui devaient le remettre au Collège technique national ?
Avant tout, je tiens à remercier tous les membres de l’AG qui m’ont fait confiance. La porte est ouverte à tous ceux qui peuvent apporter un plus à la boxe algérienne, car mon seul objectif est de donner un nouvel élan à la discipline. Pour revenir à votre question, vous mentionnez qu’un travail a été effectué par le passé et qu’il devait être soumis au collège technique. Je pense que chacun a sa propre vision des choses. En ce qui me concerne, avec les membres de mon bureau, nous tiendrons les 7 et 8 février prochains le Collège technique national, où nous nous efforcerons, avec la collaboration de toutes les parties, d’élaborer un plan de travail pour la réforme de la boxe algérienne.
Peut-on connaître les axes du plan de travail qui sera exposé lors du Collège technique national ?
Il y a plusieurs volets à aborder. Par exemple, l’arbitrage est un élément incontournable pour le développement de la discipline. Nous allons également modifier le système de compétition et mettre en place un Championnat national par équipes, avec une nouvelle politique basée sur le découpage géographique et le niveau technique pour assurer un bon niveau de compétition ainsi qu’une équité sportive. D’autres volets seront également évoqués. À l’issue des débats, nous prendrons les décisions nécessaires que nous soumettrons à la validation des membres de l’Assemblée générale, car nous veillons au respect total de la légalité.
En parlant de réglementation, avez-vous assuré la présence d’un membre féminin dans votre bureau ?
Je peux vous assurer que nous avons nommé une conseillère en boxe dans notre Bureau fédéral pour garantir la représentation féminine comme le stipule la réglementation. Nous veillerons également à promouvoir et à développer la boxe féminine.
Concernant les objectifs de performance au niveau international, certains estiment que le budget alloué à la Fédération algérienne de boxe est insuffisant pour organiser des stages de préparation à l’étranger pour les athlètes, comme cela a été le cas pour Imane Khelif. Comment allez-vous procéder pour remédier à ce problème ?
Je vais solliciter le ministre afin que le budget de la fédération soit revu à la hausse. C’est une discipline qui a toujours rapporté des médailles dans les compétitions internationales, honorant ainsi notre pays. Cependant, il ne faut pas se contenter uniquement de l’aide financière des pouvoirs publics ; il est essentiel de trouver d’autres sources de financement via des opérations de sponsoring. Nous envisageons également de demander à notre tutelle un siège digne du standing de la fédération ou d’acquérir un terrain pour construire notre propre siège. Quant aux objectifs relatifs à la performance, je peux vous garantir que nous avons du potentiel, notamment chez les jeunes. Il suffit simplement de leur offrir les bonnes conditions pour qu’ils s’illustrent et gagnent des médailles tant chez les hommes que chez les femmes.
Vous semblez confiant quant aux performances futures de nos athlètes sur le plan international, notamment avec des jeunes comme Mustapha Abdou qui a décroché une médaille de bronze lors des derniers Championnats du monde au Colorado ?
Je reste optimiste quant aux performances de nos jeunes athlètes aux prochains Jeux olympiques de la jeunesse qui se dérouleront au Sénégal en 2026. Nous souhaitons également mettre nos boxeurs seniors dans les meilleures conditions possibles pour préparer efficacement les prochains Championnats du monde prévus en septembre 2025 à Liverpool. Pour nos objectifs à long terme, nous établirons un plan permettant à la boxe algérienne d’hisser le drapeau national aux prochains Jeux olympiques de Los Angeles en 2028.
À travers votre programme, vous envisagez donc plusieurs réformes pour assurer un avenir radieux à la boxe algérienne ?
Sans réformes profondes, il ne faut pas s’attendre à des miracles. Même si les moyens sont disponibles, il est crucial d’assurer un changement à tous les niveaux pour atteindre les objectifs fixés.
Entretien réalisé par K. M.