Le retourné acrobatique époustouflant de Yassine Benzia contre l’Afrique du Sud, réalisé en mars dernier, incarne l’une des plus belles prouesses techniques de l’année dans le football africain.
Pourtant, ce chef-d’œuvre, reconnu et célébré à l’échelle internationale par la FIFA, n’a pas trouvé grâce aux yeux de la Confédération africaine de football (CAF) lors des CAF Awards 2024, suscitant une vive controverse.
Une reconnaissance mondiale
Classé deuxième au prestigieux Prix Puskás de la FIFA, qui récompense le plus beau but de l’année à l’échelle mondiale, le but de Benzia a été unanimement salué. Avec 22 points au total, il s’est hissé juste derrière l’Argentin Alejandro Garnacho, devançant des gestes tout aussi spectaculaires. La FIFA, via son comité de sélection et les votes des supporters, a ainsi rendu hommage à la technicité et à l’esthétisme d’un geste exceptionnel.
L’oubli incompréhensible de la CAF, encore un !
Malgré cet engouement international, la CAF a opté pour une direction inattendue en attribuant le prix du plus beau but africain de l’année à l’Angolais Mabululu. Une décision qui a provoqué incompréhension et indignation, notamment chez les supporters algériens et de nombreux observateurs du football continental. Comment un geste couronné sur la scène mondiale a-t-il pu être ignoré dans son propre continent ?
Benzia : un lauréat moral
La frustration de Yassine Benzia s’est manifestée par une réaction empreinte d’ironie sur les réseaux sociaux, reflétant un sentiment partagé par une majorité de fans. Si la CAF ne l’a pas honoré, Benzia conserve néanmoins une reconnaissance unanime de la part des amateurs de football, faisant de lui un véritable lauréat moral.
Son retour réussi en équipe nationale algérienne et ses excellentes performances en club avec Qarabag FK confirment qu’il reste l’un des meilleurs attaquants.
La CAF face à ses responsabilités
Ce nouvel épisode confirme encore une fois les critiques récurrentes à l’égard de la CAF, déjà pointée du doigt pour son manque de transparence et ses décisions controversées. La mise à l’écart de Benzia rappelle également des antécédents, notamment celui de Riyad Mahrez, snobé pour le Ballon d’Or africain malgré une saison exceptionnelle avec Manchester City en 2023. En choisissant de ne pas reconnaître l’exploit de Benzia, la CAF alimente le débat sur la légitimité de ses distinctions et sur sa capacité à refléter fidèlement l’excellence du football africain.
Djamel ABED