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« Voilà pourquoi on ne gagne plus de titres continentaux »

Fayçal Gharzouli, ancien international

C’est un joueur qui a marqué son époque en volley-ball en Algérie. Il s’agit de Fayçal Gharzouli ancien international et volleyeur au sein de la formation d’Ain El Fouara, l’ES Sétif. En s’appuyant sur son expérience, son vécu et ses connaissances accumulées dans cette discipline durant de longues années, il nous évoque, entre autres, les problèmes et les obstacles que rencontre actuellement la balle au filet nationale.

Par Farès Rouibah

Ex-pensionnaire de l’Entente de Sétif, il a presque tout gagné en soignant un palmarès éloquent aussi bien en club qu’en sélection nationale. Double champion d’Afrique des nations, médaillé d’or aux Jeux africains et Jeux panarabes, il a également pris part aux Jeux olympiques d’été de Barcelone de 1992. En club, il a animé avec l’ESS une demi-finale de la Coupe d’Afrique des clubs champions qui s’est déroulée à Sfax en Tunisie puis une finale contre le MC Alger à la salle Harcha à Alger. C’est la belle épopée du volley-ball algérien qui ne cesse, malheureusement de régresser ces dernières années à telle enseigne qu’on entend plus parler de participation continentale, voire régionale.

« Quand on ne forme plus, c’est logique qu’on régresse »
« Oui, c’est vraiment dommage où on en est arrivé. Le volley-ball algérien est en nette régression. Cette dernière peut se résumer sur plusieurs paramètres qui ont influé négativement sur cette discipline qui a représenté dignement les couleurs nationales sur le plan international, continental et arabe. Je vous cite le cas de la formation. On ne forme plus de joueurs. C’est là que tout commence. Lorsque vous avez un gamin qui fait les cours de soutien et on ne sait pas s’il va venir ou non aux entraînements, est déjà un handicap pour un coach qui voit son programme chambouler à cause de ces aléas. C’est le cas aussi pour d’autres disciplines. Je pense que l’idéal c’est de trouver des solutions pour permettre aux jeunes sportifs d’avoir une formation idoine en leur offrant le cadre idéal pour s’épanouir.

« Prendre en exemple l’Angleterre ou l’Egypte »
« On peut prendre exemple d’autres pays comme en Angleterre ou en Egypte où les études au niveau des établissements scolaires se font aux cours de la matinée c’est-à-dire de 8h00 jusqu’à 13h00. Ceci permettra aux écoliers et aux lycéens d’assister le plus normalement aux cours et les libérer l’après-midi pour s’adonner à leur discipline favorite. En outre, ils auront tout le temps pour s’entraîner. C’est mon avis en tous cas. De toutes les manières, c’est toute une politique qu’on doit revoir si on veut avoir des performances non pas au volley-ball seulement, mais pour tout le sport », a-t-il expliqué. C’est le même constat qu’il fait concernant cette discipline qui a perdu de son aura du côté de la ville d’Aïn El Fouara.

« Jadis, l’Entente était le réservoir des sélections nationales »
Il faut juste rappeler que Sétif avait une grande équipe en volley-ball avec des grands joueurs qui ont marqué cette époque lors des années 1980 et 1990. A un certain moment, il n’y avait pas moins de sept, huit joueurs de l’ESS en équipe nationale senior, tout comme chez les jeunes catégories. « Une fois, le club s’est retrouvé avec seulement deux joueurs aux entraînements, car les autres étaient retenus dans les différentes sélections nationales. Par le passé, l’Entente formait et s’était en pourvoyeuse des sélections nationales », a confié à ce titre son camarade de cette belle époque, Abdallah Kharif.
« Désormais, on ne forme plus à Sétif pour les mêmes raisons. On doit vite trouver des solutions pour permettre à cette discipline de retrouver la place qui est la sienne dans la vie sportive de la ville » a-t-il ajouté.

« Il faut mettre les moyens pour faire face »
Interrogé à propos de la nouvelle tendance qui est en train de s’installer en voyant des clubs issus de petites villes parvenir à se hisser parmi l’élite et gagner les titres tout en participant aux compétitions continentales à l’instar de Ouled Adouane ou d’Aïn Azel, notre interlocuteur n’est pas allé par trente-six chemins pour nous répondre « C’est simple, ces clubs ont les moyens notamment financiers. Ils ont recruté des joueurs internationaux qui ont apporté leur savoir-faire et leur expérience qui ont permis à ces clubs de remporter des titres » a-t-il indiqué. Ce dernier n’a pas manqué d’évoquer le manque flagrant d’infrastructures, particulièrement d’un grand complexe sportif à Sétif comme c’est le cas dans certaines villes du pays comme Alger, Oran ou Tizi Ouzou.
Un avis que partagent avec lui de nombreux sportifs du côté de la ville des Hauts-Plateaux qui estiment qu’il est grand temps que les hautes autorités fassent les efforts nécessaires pour que les choses avancent en ce qui concerne le grand complexe sportif de Sétif, dont le projet est remis depuis une décennie aux calendes grecques. « Effectivement, Sétif manque d’un grand complexe sportif qui aurait implacablement boosté le sport en général et les sports collectifs en particulier » a conclu Fayçal, affecté par la direction de la Jeunesse et des sports de la wilaya où il occupe le poste de conseiller sportif et parallèlement il dirige l’équipe du volley de l’Université « Ferhat-Abbès » de Sétif, depuis quelques mois.

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