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Officiel : Newey quittera Red Bull

L’homme au calepin rouge partira au premier trimestre de 2025

La longue aventure d’Adrian Newey avec Red Bull est terminée. La conclusion du mariage entre le concepteur le plus brillant de la F1 actuelle et l’équipe championne du monde a eu lieu lors d’une réunion marathon, qui a duré plusieurs heures, au siège de l’équipe à Milton Keynes. 
Les parties ont trouvé un accord pour la résiliation anticipée de son contrat, qui expirait à la fin de 2025, grâce à la médiation des avocats, tout comme dans les séparations les plus douloureuses. Bien que prévisible après les rumeurs persistantes de la semaine dernière, le retournement reste spectaculaire. Derrière cette décision, il y aurait le malaise de Newey face à la situation qui règne dans l’équipe après l’affaire impliquant le directeur d’équipe Christian Horner, accusé de comportements inappropriés par une employée de Red Bull. Sans oublier la lutte de pouvoir interne qui dure depuis plus d’un an entre Horner lui-même et son alter ego Helmut Marko, déclenchée après la mort du patron Dietrich Mateschitz. Des tensions qui ont visiblement pesé dans le choix de Newey, qui était très lié à Horner, ayant vécu avec lui plus de vingt ans de courses et de triomphes à partir d’un projet qui semblait utopique.
Par le biais d’un communiqué, Red Bull a défini les modalités du départ d’Adrian Newey de Milton Keynes après une longue et fructueuse collaboration entamée en 2006 : « Oracle Red Bull Racing annonce aujourd’hui que le Chief Technical Officer, Adrian Newey, quittera Red Bull Technology Group au premier trimestre de 2025 ». Le temps de mise à l’écart qu’observera le concepteur avant de rejoindre une autre écurie (Ferrari étant en pole position) est donc réduit au minimum. Le « cadeau d’adieu » de Newey pour ce qu’il reste de 2024 sera la Hypercar RB17, le projet sur lequel Red Bull emploiera Newey en le « détournant », pour des raisons évidentes, des plans concernant la F1 : « Le chef ingénieur se retirera des tâches de conception de la Formule Un pour se concentrer sur le développement final et la livraison de la première hypercar de Red Bull, la très attendue RB17. Il restera impliqué et engagé dans ce projet passionnant jusqu’à son achèvement ».
Feu vert pour Ferrari 
Le départ de Newey affaiblit considérablement Red Bull, pour laquelle il était la référence technique, au-dessus du directeur technique Pierre Wache et des autres fidèles formés à son école. Maintenant, l’homme capable de concevoir les monoplaces qui ont remporté quatre titres mondiaux avec Sebastian Vettel (2010-2013) et trois avec Max Verstappen (2021-2023) est libre de poursuivre un autre défi. Peut-être le plus intrigant et prestigieux de sa carrière incroyable. Il y a en effet Ferrari qui l’attend, ayant remporté le dernier Championnat des pilotes en 2007 avec Kimi Räikkönen, une mission en quelque sorte. Lundi dernier, Fred Vasseur, le directeur de la Scuderia, n’a pas voyagé avec l’équipe vers Miami, où la course aura lieu dimanche. Il est plutôt parti pour Londres. Pourquoi ? Pour rencontrer Newey en soirée, peut-être pour finaliser l’accord, dont on murmure depuis longtemps, qui amènera le génie britannique à Maranello dès la prochaine saison. Il est probable que l’annonce de la signature soit faite après le Grand Prix. Le concepteur pourra commencer à travailler immédiatement sur la voiture de 2026, sans contraintes liées au temps de jardinage, et sera crucial avec ses idées pour interpréter au mieux le nouveau règlement technique qui entrera en vigueur. Un aspect dans lequel il a toujours excellé.
Le puzzle gagnant
Ainsi, Ferrari complétera une autre opération de conte de fées, après avoir engagé Lewis Hamilton, arraché à Mercedes avec un contrat pluriannuel à partir de 2025. Le pilote le plus victorieux de l’histoire de la F1 avec l’ingénieur des merveilles : on ne peut pas demander mieux. En outre, il a toujours été le rêve de Newey de travailler avec le septuple champion du monde. Le président John Elkann, avec cette double manœuvre, a montré qu’il tenait autant au destin sportif de Ferrari qu’aux succès commerciaux obtenus sur le marché avec les supercars du Cheval cabré. On n’a pas regardé à la dépense pour engager Hamilton, une figure idéale pour le marketing qui gagne environ 50 millions d’euros par an, puis Newey. Si Aston Martin du magnat Lawrence Stroll avait offert à ce dernier un contrat de quatre ans pour un total de 100 millions, le Cavallino ne pouvait pas être en reste…
Il est facile d’imaginer la contribution de Newey pour la Scuderia. 
Après avoir remporté avec Williams, McLaren et Red Bull, il ne lui manque plus qu’un titre avec Maranello pour compléter une carrière en F1 sans précédent. Le Léonard de Vinci de l’aérodynamique, capable de concevoir des voitures imbattables en utilisant encore la table à dessin classique, est bien plus qu’un virtuose en solo.
Sous sa direction, avec l’organisation de Vasseur, tout le groupe technique de l’équipe pourra se développer, même si Newey restera pendant de longues périodes de l’année en Angleterre, comme il semble probable. Ce sera un peu comme lorsque Michael Schumacher, Rory Byrne et Ross Brawn sont arrivés chez Ferrari, les artisans des triomphes de l’ère dorée signée Montezemolo et Todt. Une occasion à ne pas manquer pour revenir au sommet de la F1.
Amayas LAAZIB

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