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« Je suis une battante et rien ne pourra me décourager » 

Racha Amina Marhoum, coach et arbitre :

Elle a débuté la pratique sportive par le volley-ball dans le scolaire, puis au sein d’un club à Oran, où elle a beaucoup progressé. Amina Marhoum se distingue fortement en étant minime et cadette. Mais pour des raisons indépendantes de sa volonté, elle a marqué une pause en 1999.

Elle ne reprendra qu’en 2009, mais en qualité d’entraîneur après avoir décroché son diplôme. Elle prend en charge une formation de volley-ball, qu’elle mènera au sommet, mais ne cessera en parallèle de batailler pour la promotion du sport féminin. Malgré des difficultés et entraves, elle se lance un défi, pour pratiquer le Kung Fu, devenir coach et arbitre. A l’occasion de la Journée internationale de la femme, elle nous ouvre son cœur.

Sportive née, pour quelles raisons avez-vous marqué une pause de plusieurs années ?
Mes parents ont déménagé à Sidi Ben Okba, ce qui ne m’a permis de faire des déplacements incessants à Oran. Et ce n’est que suite à un autre déménagement à Es Senia, que j’ai repris du service suite à la proposition d’un de mes voisins, non pas en tant qu’athlète, mais en qualité d’entraîneur d’un club local, après avoir effectué une formation pour l’obtention d’un diplôme. J’ai réussi à hisser ce club suite à de bons résultats, au regard de mon expérience et de ma parfaite connaissance du volley-ball.

En étant coach de volley-ball, votre passion vous pousse à reprendre du service en qualité d’athlète de Kung Fu, une explication ?
Depuis mon jeune âge, j’avais un penchant vers les sports de combat, dont le Kung Fu. Après avoir mis fin à ma carrière de volleyeuse, alors que j’avais toutes mes capacités physiques et techniques pour aller loin, j’ai rencontré un athlète de cette discipline, qui m’a proposé de rejoindre la section féminine de son club. Cela ne m’a pas découragé à rester entraîneur et de pratiquer le Kung Fu en 2016, au sein du club réputé de Khemisti présidé par Saïd Benoudane.

Un grand défi et une nouvelle aventure pour vous, n’est-ce pas ?
Après trois mois de préparation et de connaissance des règlements, je me lance dans la compétition de wilaya, puis en régional avec les seniors, que j’ai abordée en toute confiance. Qualifiée pour le national, personne ne croyait à mes chances. J’ai réussi tous mes combats et finalement, je perds sur une décision douteuse de l’arbitre. Ma satisfaction était grande ce jour-là, d’avoir décroché la médaille d’argent. Ma belle prestation au cours de ce championnat m’a valu une convocation pour la sélection nationale. Mais dommage, en raison de mon âge, je ne pouvais continuer en tant qu’internationale.

Votre amour pour le sport vous incite à décrocher des diplômes supérieurs d’entraîneur et d’arbitrage, qu’en dites-vous ?
En raison de mon poids qui fluctuait à chaque fois, je pouvais poursuivre au haut niveau. J’ai aussi pratiqué le MMA en cage, mais j’ai fini par arrêter, pour me concentrer sur l’arbitrage et le coaching. Je suis diplômée de 1er degré à l’ISTS de Ben Aknoun, en tant qu’entraîneur de Kung Fu et d’arbitre fédéral. Tous mes souhaits ont été exaucés. Aujourd’hui, je dirige la section féminine de Kung Fu du club Khemisti, arbitre fédéral de centre et je continue à entraîner mon premier club de volley-ball.

A l’occasion de la Journée internationale de la femme, que pensez-vous du sport féminin en Algérie ?
Le sport féminin, malgré le bon vouloir des hautes instances sportives nationales pour son déploiement, reste toujours tabou dans quelques régions, et au sein de certaines familles qui refusent toute pratique sportive à leurs filles. Les hautes instances sportives font tout pour le développement du sport féminin, mais des insuffisances subsistent. Cette journée est une bonne chose, qui met la femme au-devant de la scène dans tous les domaines.

Et des sports de combats et le Kung Fu féminin …
Les sports de combats dont le Kung Fu féminin, ont connu des heures de gloires par moments et rencontrent toujours des difficultés. Aujourd’hui, on constate que la pratique de ces sports par des femmes, reprend de plus belle, malgré la culture négative de certaines mentalités qui empêchent leurs filles de pratiquer un sport surtout chez nous à l’ouest du pays. J’ai vécu ce problème dans mon entourage.

Quel message donneriez-vous aux filles pour les inciter à pratiquer un sport …
J’adresse mon message surtout aux filles, qui restent enfermées chez elles, pour qu’elles pratiquent un sport, étant donné que le sport est également la santé. La femme doit être active et sportive. Il existe des disciplines qui conviennent aux femmes, sans pour autant sortir de son contexte féminin et familial.

Propos recueillis par : B. Sadek

 

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