Rabah Saâdane : « Il fallait injecter du sang neuf à l’EN »
Rabah Saâdane fait partie de ces entraîneurs dont l’influence et le dévouement ont transcendé les générations. Durant ses trente-cinq années de carrière en tant qu’entraîneur, le « cheikh » comme on le surnomme a été autant adulé et respecté que détesté, notamment par certains de ses anciens joueurs. Il a dirigé l’équipe nationale algérienne pendant onze ans en cumulé, il a également été l’entraîneur qui a été remercié par la Fédération algérienne à cinq reprises.
Invité sur le plateau d’une chaîne privée pour donner son avis sur la situation de la sélection nationale et ses déboires, l’ancien sélectionneur des Fennecs a affirmé que l’équipe aurait dû être remaniée après l’élimination en barrages pour la Coupe du monde contre le Cameroun. « Je pense que du sang neuf aurait dû être injecté immédiatement après le match contre le Cameroun en faisant appel à d’autres joueurs », a ainsi balancé d’emblée Saâdane, qui souhaitait un changement au niveau de l’équipe tout en conservant la composante du staff technique. Et d’enchaîner en expliquant qu’il est désormais trop tard pour apporter des changements. « Nous sommes trop tard pour espérer apporter des changements concrets. Le groupe est composé de grands joueurs, mais on n’a pas une équipe nationale soudée et solide », a-t-il dit.
« Le nouveau sélectionneur doit connaître le championnat local »
Concernant le successeur de Djamel Belmadi, plusieurs noms circulent depuis plus d’une dizaine de jours mais pour Saâdane, le futur coach doit impérativement connaître le championnat national. « Le nouveau staff technique de la sélection doit être composé de techniciens ayant déjà côtoyé le championnat local ou à défaut, avoir de profondes connaissances », dira l’ex-sélectionneur national, avant d’appeler à conjuguer les efforts pour tenter de bâtir une équipe compétitive : « Le temps ne joue pas en notre faveur, nous sommes obligés de constituer dans les meilleurs délais une équipe pour faire face aux prochaines échéances qui attendent la sélection algérienne ».
« On doit valoriser le joueur local »
Saâdane a déclaré que les joueurs issus de notre championnat n’ont rien à envier à ceux formés dans les centres de formation à l’étranger. « Tous ceux qui jouent en Europe ne sont pas forcément meilleurs que ceux qui évoluent localement », précise-t-il, et de poursuivre : « Le joueur local a besoin d’attention et de travail, il ne doit pas être marginalisé, mais plutôt le valoriser pour tirer le meilleur de lui », a dit le vainqueur de la Ligue des champions de la CAF en 1989 avec le Raja.
« Du pain sur la planche pour le futur entraîneur national »
Pour le coach emblématique, le sélectionneur qui sera en charge de diriger la barre technique des Verts a du pain sur la planche. La mission ne sera pas de tout repos pour remettre l’équipe sur rails. « L’équipe nationale traverse une période difficile et délicate, le prochain entraîneur sera confronté à des problèmes majeurs pour plusieurs raisons ; il y a d’abord la possibilité de voir de nombreux joueurs prendre leur retraite internationale et qui ne seront plus convoqués en raison de leur niveau », explique l’ex-driver national. Et de poursuivre : « L’effectif des Verts est appelé à être remanié à 50%, ce qui rend la tâche du prochain sélectionneur national encore plus compliquée », a-t-il expliqué.
« Un grand travail attend Sadi »
Avant de conclure, Rabah Saâdane a évoqué l’arrivée du nouveau président de la Fédération algérienne de football (FAF), Walid Sadi. Il indique que ce dernier a hérité d’une situation très difficile et un grand travail l’attend pour mener à bien sa mission. « Sadi a pris les commandes de la FAF dans la difficulté », et d’ajouter en confirmant être contacté pour faire partie de la commission ad hoc installée lundi par le président de la FAF Walid Sadi : « J’ai reçu un appel de l’instance faîtière pour me consulter sur le prochain entraîneur ».
Djamel ABED