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Eddie Jones (Australie) avant d’affronter le pays de Galles : « Je n’écoute pas ce qui se dit à l’extérieur »

Coupe du monde 2023

Très bavard en conférence de presse, le sélectionneur de l’Australie Eddie Jones a répondu aux critiques concernant certains de ses choix alors que les Wallabies doivent absolument battre le pays de Galles, dimanche à Lyon (21 heures), pour rester dans la course à la qualification en quarts de finale de la Coupe du monde.

Sur Carter Gordon, sorti du quinze de départ

« J’ai le sentiment qu’il fallait renouveler l’équipe. Carter (Gordon) a eu sa chance, mais il a été un peu en difficulté contre les Fidjiens (défaite 22-15 dimanche). J’ai considéré qu’il valait mieux qu’il fasse partie de ceux qui finiraient le match. Avec les jeunes joueurs, il faut sentir où ils en sont, parfois les soutenir et parfois les mettre un peu en retrait. Là, j’ai senti que c’était le moment pour le mettre légèrement en retrait. Il est déçu, comme tout joueur qui ne démarre pas, mais il sait qu’il a un rôle important dans l’équipe. »

Sur l’approche du match couperet contre le pays de Galles

« C’est un test-match comme un autre, ils sont tous importants. Écoutez, j’ai déçu le rugby australien. Je n’ai pas fait le boulot pour lequel on m’a engagé. Je ressens cette responsabilité. Mais je n’aborde pas ce match différemment des autres. La préparation a été très bonne. J’ai été impressionné par la capacité de cette jeune équipe à rebondir. Le dernier match a été difficile pour nous, mais les joueurs se sont vite relevés. On est en vie, c’est tout ce dont on a besoin. Et si on bat le pays de Galles dimanche, on sera toujours en vie. J’ai confiance. »

« Je peux me mettre à genoux et faire comme les Japonais (Hara-kiri) si vous voulez. Je ne peux pas m’excuser davantage, les gars »

Sur les critiques concernant ses choix de sélection

« Je fais ce métier depuis trente ans, je connais la chanson. Je pense avoir été très clair sur l’importance de faire évoluer le rugby australien. Les résultats n’ont pas été bons, mais j’ai pris beaucoup de jeunes qui peuvent devenir la base de l’équipe pour les années futures. Il fallait renouveler l’équipe. Je n’écoute pas ce qui se dit à l’extérieur.

Après la Coupe du monde, un bilan sera fait. Vu nos résultats, peut-être que Rugby Australia ne voudra pas me conserver. C’est la réalité de mon métier et je l’accepte. Ma seule préoccupation, c’est le match contre le pays de Galles dimanche. »

Sur les turbulences actuelles

« Je n’essaie pas de me faire passer pour un saint mais, parfois, vous devez prendre des décisions difficiles pour obtenir des résultats plus tard. Je n’ai aucun doute sur le fait que nous allons gagner dimanche. Aucun. Mais si ce n’est pas le cas, et bien, parfois, vous devez faire le travail qui vous permettra de réussir plus tard.

Je ne connais aucune équipe dans laquelle tout fonctionne en un claquement de doigts. Il faut passer par un processus, trouver ce qui ne va pas dans l’équipe et essayer de régler ces problèmes. Je sais que les gens sont mécontents et je le serais aussi à leur place parce que les résultats ne sont pas suffisants. Mais il faut parfois du temps avant de réussir. Personne n’aime les phases de reconstruction, tout le monde veut des résultats immédiatement. Pour l’instant, ce n’est pas assez et j’en suis désolé. C’est de ma faute, j’en prends l’entière responsabilité.

Je n’ai aucun regret. Je suis convaincu que je fais ce qu’il faut pour le rugby australien et je m’excuse pour les résultats. Je peux me mettre à genoux et faire comme les Japonais (Hara-kiri) si vous voulez. Je ne peux pas m’excuser davantage, les gars. Je suis vraiment désolé que nos résultats ne soient pas meilleurs. Mais je sais que ce qu’on fait est bon pour le rugby australien. Certains des jeunes qui sont en train de percer vont devenir très importants pour l’Australie. »

« On essaie de bâtir une équipe qui donnera matière à rêver pour le rugby australien. On n’essaie pas d’être une équipe médiocre »

Sur son métier

« En tant qu’entraîneur, tu fais le choix de te mettre dans cette position. Si je ne voulais pas de ça, je pourrais être prof et avoir une vie sympa. Me lever le matin, regarder ma femme ranger mon déjeuner dans mon sac, mettre une chemise et une cravate, donner six heures de cours, rentrer à la maison, laver le chien, nettoyer la voiture, regarder la télé et préparer le déjeuner pour le lendemain. J’aurais pu faire ça, mais j’ai choisi d’être entraîneur parce que j’aime gagner.

J’adore bâtir une équipe que tout le monde imagine perdre. C’est l’adrénaline du coach. Les gens rappliquent quand ils sentent l’odeur du sang. Regardez, il y a dix fois plus de monde que d’habitude en conférence de presse parce que les gens sentent l’odeur du sang. Ça rend tout ça encore plus excitant.

Je préfère viser haut et échouer. On essaie de bâtir une équipe qui donnera matière à rêver pour le rugby australien. On n’essaie pas d’être une équipe médiocre. Auquel cas, on aurait pu faire d’autres choix. On veut devenir une très bonne équipe et, pour ça, il faut passer par des moments douloureux et des échecs. »

Sur Quade Cooper, Michael Hooper et les anciens mis au placard

« Je ne pense pas qu’ils représentent l’avenir du rugby australien. Quand ils étaient là ces derniers temps, les résultats n’ont pas été au niveau attendu. Nos résultats sont encore plus mauvais aujourd’hui, mais il faut parfois passer par là pour avancer. On a besoin de construire un nouveau groupe de joueurs avec une grande exigence à l’entraînement, au niveau du comportement et des objectifs.

Attendre après la Coupe du monde pour changer ? Je ne pense pas qu’attendre soit la solution. Il faut commencer à construire une équipe. Gagner une Coupe du monde, je dirais que ça prend six ans. La plupart des équipes, de ce que j’observe, ont besoin de six ans. Parfois moins, mais c’est très rare. Dans la plupart des équipes, on voit un groupe de jeunes arriver ensemble, être performant en moins de 20 ans, passer par un an ou deux difficiles puis grandir et devenir une bonne équipe. »

Sur sa croyance en un possible titre de champion du monde le 28 octobre

« Oui, à 100 %. On doit battre le pays de Galles dimanche. »

 

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