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« Ce qu’on vit sur le plan financier est vraiment inquiétant »

Zaky Abada, entraîneur du MB Bordj Bou-Arréridj (messieurs) :

A quelques semaines de l’entame du championnat d’Algérie d’excellence messieurs de handball, c’est toujours le statu quo chez le MB Bordj Bou-Arréridj.

Par Farès Rouibah

LVainqueur pourtant d’un doublé historique « Coupe d’Algérie-championnat », c’est toujours le statu quo auprès des autorités locales de Bordj Bou-Arréridj, où les aides tardent toujours à venir. C’est le même cas également auprès des hautes instances de la discipline, face aux appels incessant des dirigeants, entraîneurs et joueurs de cette équipe pour leur venir en aide au moment où d’autres activités sportives bénéficient d’une importance particulière mais sans le moindre résultat signifiant.

« Y a-t-il mieux que de gagner un doublé ? »
« Je me demande si chez nous il y a plus important que de gagner un doublé. Nous avons réalisé une performance historique dont on est fiers car il y a quelques années de cela, tous les titres en jeu étaient presque une propriété privée de certaines équipes telles le MCA. Nous avons réussi à briser cette domination en allant remporter le titre de champion d’Algérie puis la Coupe. Ce n’est pas donné au premier venu. Il faut reconnaître aussi que nous avons été performants alors que nous n’avions aucun joueur international dans notre effectif. Ce n’est que par la suite que quatre de nos meilleurs éléments ont été retenus en Équipe nationale. Cela dit, il faut avouer qu’en dépit de cet acquis, c’est l’indifférence totale. L’équipe n’a pas eu droit aux honneurs qu’elle mérite. On fait comme si on n’a rien gagné. C’est vraiment frustrant et démoralisant notamment pour les jeunes joueurs », nous a déclaré à ce titre l’entraîneur Zaky Abada qui avoue en outre que cette situation perturbe son équipe par rapport aux préparatifs en vue de la prochaine saison. « Je ne vous cache pas que la situation difficile que traverse notre équipe sur le plan financier perturbe énormément les joueurs, notamment les nouveaux. Ce n’est pas normal qu’on recrute des joueurs auxquels on ne peut payer les salaires. Si les anciens connaissent bien notre situation et se montrent compréhensifs, ce n’est pas le cas d’un joueur que vous ramenez d’ailleurs. Vous comprenez où réside le grand problème que nous rencontrons de même que les techniciens », dira-t-il et d’ajouter : « Le président du club, Idriss Benguedoudj, fait des pieds et des mains pour mettre à la disposition de toute l’équipe les meilleures conditions possibles. Il a frappé à toutes les portes mais en vain. Ce n’est pas normal qu’on ignore un club qui vient d’obtenir un doublé dans une discipline qui a ses adeptes et des supporters un peu partout dans le pays. C’était le deuxième ou le troisième sport le plus réputé après le football et qui a assuré des titres à l’Algérie sur le plan continental. Même au niveau des clubs, on a dominé toutes les épreuves africaines et arabes à un certain moment. Alors pourquoi toute cette indifférence ? », s’interroge-t-il.

« On va se focaliser désormais à sur notre préparation pour la nouvelle saison »
Par ailleurs, au sujet de la préparation de présaison, il poursuivra : « On vient de clôturer notre quatrième semaine de préparation. On fait avec les moyens dont on dispose. Disons que tout va pour le mieux. On a axé notre travail durant cette phase à la préparation physique. Les joueurs viennent à peine de commencer à toucher au ballon. Il nous reste encore deux semaines de préparatifs aux cours desquelles on va se consacrer à la préparation technico-tactique et travailler la cohésion car, il faut reconnaître que dans ce registre notre équipe a connu quelques changements avec le départ de quelques éléments comme Mustapha Hadj Sadok parti en Arabie saoudite. C’était la pièce maîtresse de l’équipe. Ça ne va pas être facile de le remplacer. Il y a aussi des changements que nous allons opérer au niveau de certains postes dans l’équipe comme les ailiers. Nous sommes toutefois convaincus de notre capacité à constituer une équipe compétitive qui saura se faire entendre lors du prochain exercice InchAllah. »

Concernant justement les ambitions en vue de la prochaine saison 2024-2025, notre interlocuteur a avoué que si le club avait les moyens financiers nécessaires, il viserait les premiers rôles et pourquoi pas faire mieux comme par exemple aller chercher un titre continental. « On ne va pas déroger à la règle. Techniquement parlant, nous avons un bon groupe. On a réussi à garder l’ossature de l’équipe. Avec une bonne préparation, je suis persuadé que nous pouvons jouer sur tous les fronts. Ce qui m’inquiète le plus c’est surtout la situation financière du club qui laisse à désirer. Le club est endetté. Croyez-moi, c’est zéro dinar dans le compte. Si les choses ne changent pas dans les brefs délais, je vous assure qu’on est en train de tuer le handball à Bordj Bou-Arréridj. La preuve, l’autre club de la wilaya, le CRB Bordj Bou-Arréridj n’a même pas encore entamé les entraînements faute de moyens financiers. C’est pour vous dire que la situation est vraiment critique. Les autorités locales doivent intervenir avant qu’il ne soit trop tard », a conclu l’un des rares entraîneurs au pays à avoir gagné un doublé.

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