Après plus de 100 jours d’attente, le Championnat du monde MotoGP a repris ses droits ce week-end, avec l’ouverture de la saison 2024, sur le circuit de Losail au Qatar.
Maître Bagnaia : une démonstration de force pour lancer la saison
On prend les mêmes et on recommence ! La saison 2024 de MotoGP qui a débuté ce week-end au Qatar, est partie sur les mêmes bases, à quelques détails près, que la précédente. A savoir un duel entre le double champion du monde en titre, Francesco Bagnaia et son dauphin Jorge Martín. Le week-end avait bien commencé pour Martín, qui a dominé la première séance d’essais libres du vendredi, au moment où son rival Pecco se plaignait du train arrière de sa Ducati, et ne pouvait faire mieux que 10e. Mais Bagnaia, en difficulté en début de week-end, est une image qui revient assez souvent, en témoigne son 12e chrono réalisé dans la seconde séance, mais cette fois loin devant son rival 18e à une seconde derrière. Mais la mini surprise de cette séance vient de Marc Márquez, au guidon de sa Gresini Racing, qui réalise le meilleur temps devant Augusto Fernandez, et l’impressionnant rookie Pedro Acosta sur Gasgas Tech3. Ce dernier, champion du monde Moto3 et Moto2 les deux dernières saisons, démontre une aisance déconcertante au guidon de sa moto pour son premier Grand Prix.
La qualification
Dans cet exercice, encore une fois, Martín a prouvé qu’il était exceptionnel. Comme pour confirmer que son élan, sa vitesse et sa qualité pour tenter à nouveau de conquérir le Championnat du monde MotoGP perdu lors du dernier GP 2023 contre Pecco Bagnaia sont intacts. L’Espagnol de Ducati Pramac, en 1:50.789, pulvérise le record de la piste, le réduisant de près de 1″ par rapport au chrono 1:51.762 de Luca Marini de l’année dernière : sensationnel.
Et les favoris ? Pecco Bagnaia est cinquième à 0.139, après une petite erreur (dépassement des limites de la piste) alors qu’il réalisait un excellent chrono, avec son rival Marc Márquez juste derrière, sixième à +0.172 après avoir perdu beaucoup dans le dernier secteur alors qu’il était en chasse de Bastianini avec un temps qui sentait le record. Márquez est là, et fait comprendre à la concurrence qu’il faudra compter sur lui cette saison.
La course sprint
C’est un scénario qui se répète par rapport à l’année dernière. C’est Jorge Martín qui prend l’initiative, remportant la course sprint, affirmant ainsi sa forte aptitude pour la course brève du samedi, une caractéristique qui lui est propre. L’Espagnol impose le rythme depuis la pole position et avec une assurance palpable, il décroche sa dixième victoire en sprint sur les 11 tours prévus à Losail : il est véritablement l’homme du samedi avec 10 succès dans cette discipline. Dans son sillage, nous retrouvons la KTM de Brad Binder, qui a tenté de suivre Martín de près et de lui mettre la pression, mais n’a jamais eu l’opportunité de le dépasser, et Aleix Espargaró, troisième avec une Aprilia qui a su remonter au fil de la course. Pecco Bagnaia se contente de la quatrième place, poussé hors du podium par l’Espagnol de Noale avec un dépassement lors du dernier tour, soulignant ainsi le bon rythme des RS-GP sur la distance, ce qui témoigne de leur efficacité dans la gestion des pneus.
La course longue
A l’extinction des feux, il n’aura fallu que quelques virages pour Bagnaia, parti 5e sur la grille, pour s’emparer de la première place, comme pour montrer à Martín que c’est lui le maître.Il impose son rythme avec une GP24 qui montre, surtout sur la longue ligne droite d’un kilomètre de Losail, à quel point la machine de Borgo Panigale a gagné en vitesse. Il se disait calme après la Sprint, malgré la 4e place à l’arrivée, et en course, il confirme sa force et son talent de champion : une performance impeccable de la part de Pecco. Un vrai leader. Son rythme semble insurmontable, à la fois pour Binder, pourtant dynamique et incisif, sur une KTM nettement améliorée, et pour Martín, moins explosif que le samedi et jamais capable de s’attaquer à la tête de course. Une telle démonstration de force dès la première course en dit long sur le statut de champion de Bagnaia.
Marc Márquez termine 4e, après une course prudente et après avoir également bataillé avec Pedro Acosta, le rookie très prometteur et son successeur désigné, qui lui a même pris la roue : l’octuple champion du monde ne déçoit pas, mais on voit que sa GP23 paye un lourd tribut en ligne droite par rapport à ses rivaux directs. Enea Bastianini est cinquième, suivi d’Alex Márquez (Ducati Gresini) et de Fabio Di Giannantonio (Ducati VR46). L’Aprilia est en retrait : elle avait d’autres ambitions pour une course qui, dans sa seconde moitié, était axée sur la gestion des pneus, son point fort, mais ne dépasse pas la 8e place avec Aleix Espargaró et la 10e avec Maverick Viñales. Entre eux, comme mentionné, se trouve Acosta, l’étoile montante.
Le rookie de GasGas part avec détermination, lutte pour le podium pendant les deux tiers de la course, se permet même de passer Marc Márquez, mais accuse ensuite un net recul dans la dernière partie de la course, certainement trahi par l’usure de ses gommes. Inexpérience, peut-être… Au final, Pecco franchi la ligne d’arrivée avec plus d’une seconde d’avance sur Binder, et quasiment 2 sur Martín. Avec ce succès, Bagnaia repart du Qatar (déjà) en tête du classement du Championnat du monde, avec 31 points, 2 longueurs devant Binder et 3 devant Martín. Márquez pointe à la 4e place, avec 18 points.
Amayas LAAZIB
Classement à l’arrivée de la course
1.Bagnaia (ITA) Ducati 39’34″869
2. Binder (AFS) KTM +1″329
3.Martín (ESP) Ducati Pramac +1″933
4. Marc Márquez (ESP) Ducati Gresini +3″429
5. Bastianini (ITA) Ducati +5″153
6. Alex Márquez (ESP) Ducati Gresini +6″791
7. Di Giannantonio (ITA) Ducati VR46 +9″161
8. Aleix Espargaró (ESP) Aprilia +11″242
9. Acosta (ESP) GasGas +11″595
10. Viñales (ESP) Aprilia +13″197