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Le cas T-Tray  Red Bull confirme l’existence du système et l’accord avec la FIA

Le monde de la Formule 1 est une nouvelle fois secoué par une controverse qui pourrait avoir des répercussions majeures dans la lutte pour le titre. 
Le « cas T-Tray » implique Red Bull, accusée d’avoir utilisé un système pour ajuster l’angle de son fond-plat de la voiture en période de « parc fermé », une pratique interdite par le règlement. Cette manipulation, selon les rumeurs, offrait un avantage significatif en termes d’aérodynamisme entre les qualifications et la course.
Le contexte du système
Plusieurs équipes avaient exprimé leurs préoccupations auprès de la Fédération Internationale de l’automobile (FIA) après avoir découvert qu’une écurie modifiait la « hauteur de la voiture » durant la période de parc fermé. Cette modification était censée se faire sur le « T-Tray », une partie du fond-plat de la voiture située sous l’habitacle et influençant directement l’aérodynamique, notamment le chargement aérodynamique. Un tel ajustement dans cette phase critique donnait évidemment un avantage, permettant à la voiture de générer plus d’appui pendant les qualifications tout en réduisant l’usure des composants pour la course.
Red Bull dans la ligne de mire
La FIA a été informée de l’existence de ce dispositif après les qualifications du Grand Prix de Singapour, le 22 septembre. Dès cette course, le team aurait été invité à maintenir la configuration utilisée lors de la journée de samedi, sous peine de sanctions. L’écurie en question ? Red Bull, comme l’a confirmé un porte-parole de l’équipe aux médias, notamment à la BBC.
« Le système existe, mais il est inaccessible une fois la voiture complètement assemblée et prête à rouler », a déclaré le représentant. Des échanges de courriels entre Red Bull et la FIA ont permis de clarifier la situation, et un accord a été trouvé pour que le système ne soit plus utilisé à l’avenir.
Fonctionnement du système
Le système contesté agissait sur le T-Tray, la portion avant de la plaque centrale du fond-plat de la voiture. Contrairement à ce que certains ont pu imaginer, il ne modifiait pas l’ensemble de la hauteur de caisse de la voiture (qui est réglée par les suspensions), mais uniquement la hauteur locale du fond-plat, en particulier la partie qui touche le sol à l’avant du véhicule. Cela permettait de modifier l’appui aérodynamique en fonction des conditions de course, sans être soumis aux restrictions du parc fermé.
Dans la pratique, les équipes disposent d’un amortisseur sous le T-Tray, destiné à absorber les chocs au sol et à préserver l’intégrité du plancher, une pièce en résine dont l’usure est limitée par le règlement (1 mm maximum sur toute la durée de la course). Red Bull aurait conçu un mécanisme permettant d’ajuster cet amortisseur à l’intérieur de l’habitacle, au lieu de devoir accéder à la zone depuis l’extérieur. Cela donnait à l’équipe la possibilité de modifier l’angle du T-Tray juste avant les qualifications, pour maximiser l’adhérence au sol. Une fois les qualifications terminées, l’amortisseur pouvait être ajusté pour limiter l’usure du fond-plat lors de la course.
Les avantages de la solution
Même si ce système n’agissait que sur une partie du fond de la voiture, les avantages étaient loin d’être négligeables. Dans des voitures à effet de sol comme celles de la Formule 1 moderne, chaque millimètre compte. Un petit ajustement de l’angle du T-Tray permettait de générer un appui supplémentaire durant les qualifications, un facteur décisif lorsque les écarts entre les premières équipes sont très faibles.
En termes de performances, cela permettait à Red Bull de réduire l’usure du plancher pendant les qualifications, en maximisant l’appui sans risquer une dégradation excessive du fond. Pendant la course, la situation était différente : les ajustements permettaient à l’équipe de relever légèrement l’avant de la voiture pour minimiser l’usure du fond sur une distance de 300 km. Ce genre de stratégie permettait non seulement de gagner des places en qualification, mais également de bénéficier d’un net avantage stratégique en course, en limitant l’effet de l’air sale des autres voitures et en préservant les gommes.
Les répercussions du cas
La FIA n’a pas directement sanctionné Red Bull, car il reste difficile de prouver que le système a été utilisé dans les courses précédentes pour violer les règles du parc fermé. Ce manque de preuves a conduit la FIA à privilégier une approche plus modérée, cherchant avant tout à éviter une pénalisation qui pourrait nuire à l’image de la Formule 1 et au bon déroulement du championnat, où la lutte pour le titre est toujours en jeu. Cependant, cette affaire complique la situation de Red Bull. L’équipe, déjà confrontée à des difficultés d’équilibre avec la RB20, devra maintenant trouver des solutions pour compenser l’abandon de cette stratégie. La restriction sur l’utilisation du système T-Tray pourrait être un coup dur, d’autant plus que des circuits comme Austin, réputés pour leur exigence sur l’usure des fonds, risquent de mettre encore plus en évidence les faiblesses de la voiture. Le cas T-Tray est une affaire qui pourrait avoir un impact important sur le championnat. Bien que Red Bull ait trouvé un accord avec la FIA pour éviter toute sanction immédiate, la perte de cette stratégie de réglage de l’aérodynamique pourrait compliquer sa fin de saison. L’équipe devra maintenant se concentrer sur l’adaptation de sa voiture et la gestion de ses performances pour conserver sa position dominante dans la lutte pour le titre.
Djaffar KHODJA

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