Djamel Belmadi balance ses vérités
Au workshop de l’Université Alger-3
Le sélectionneur national, Djamel Belmadi a animé un workshop, jeudi 9 novembre, à l’Institut de l’éducation physique et sportive de l’Université Alger-3. Sous le thème : « Préparation de la Coupe d’Afrique des nations 2019 et facteurs de réussite », Belmadi a longuement parlé de la période de son arrivée en août 2018 et l’état dans lequel il a trouvé l’équipe d’Algérie.
Frontal et incisif, le sélectionneur des Verts a affirmé que lorsqu’il a pris les rênes de la sélection nationale en 2018, il a trouvé un groupe désuni et affaibli mentalement par les échecs successifs enregistrés depuis 2014. Aussi, l’instabilité des entraîneurs à la tête de la barre technique a incontestablement eu raison des résultats de la sélection et aussi du rendement de la composante. La succession à la barre technique de la sélection nationale en un temps très court de Georges Leekens, d’Alcaraz et de Rabah Madjer n’était pas pour arranger les choses.
« Certains joueurs avaient la mainmise sur l’équipe nationale »
Pour remonter le moral des troupes, le coach national s’est immédiatement attaqué à l’aspect psychologique des joueurs en imposant une préparation adéquate. Pour Belmadi, ce n’étaient pas uniquement les résultats négatifs qui avaient influé sur le moral des joueurs, il avait trouvé un groupe disloqué dont certains en avaient fait leur chasse gardée. « Un groupe traumatisé, mais pas seulement. En fait, l’équipe d’Algérie était prise en otage par certains cadres qui se prenaient pour les propriétaires de cette équipe nationale », a balancé Belmadi. Et d’enchaîner en mettant le doigt sur le mal qui rongeait le groupe : « Il faut souligner que les Verts n’avaient connu que des échecs de 2014 à 2018, aucune victoire en déplacement n’a été cependant enregistrée durant cette période. Nous avons alors cherché ce qui n’allait pas pour trouver un remède et repartir de bon pied », a alors ajouté le technicien algérien.
« Une préparation psychologique s’imposait »
Avant d’entamer le grand chantier qui l’attendait, l’ancien joueur de Manchester City a dû user d’un ton imposant en faisant savoir qu’il n’y avait désormais qu’un seul patron technique, certains qui se croyaient intouchables, n’ont pas adhéré au discours du nouveau sélectionneur, et « ils se sont exclus naturellement du groupe, la sélection était prise en otage par quelques cadres qui s’estimaient au-dessus du groupe », a en effet indiqué le sélectionneur national devant des étudiants de l’IEPS. Et pour apporter la sérénité au sein du groupe, et rebooster le moral de ses troupes, il n’avait pas hésité à écarter certains de ces joueurs à l’époque, tout en s’attaquant à la préparation psychologique », a ainsi affirmé le coach.
« Les supporters voulaient revivre l’euphorie du Mondial 2014 »
A son arrivée en 2018, l’Algérie était classée 14e en Afrique, beaucoup de nations la précédaient, cela a réellement traumatisé les joueurs mais aussi les supporters qui attendaient un renouveau et de revivre l’euphorie de la participation algérienne au Mondial brésilien de 2014. Pour cela, Djamel Belmadi a pris sérieusement les choses en main en opérant des changements radicaux, ceux-là même qui lui ont permis de construire une équipe forte et compétitive, qui est allée ramener le deuxième trophée continental en juillet 2019 en Égypte. « Il fallait prendre tout notre temps pour cerner le mal et bien analyser la situation avant de passer à l’action. J’étais joueur de cette équipe et un de ses supporters, mais j’ignorais ses problèmes, même si je suivais attentivement son actualité », a-t-il dit. Avant de poursuivre : « Nous avons subi beaucoup de pression pour relever le défi de remporter la Coupe d’Afrique à l’extérieur de notre pays, et nous avons réussi à imposer une culture de la gagne chez les joueurs. Nous sommes restés concentrés tout au long de la compétition, en la gérant match par match, jusqu’en finale », a expliqué Belmadi.
Djamel Abed