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A quoi ressemblerait cette nouvelle armada ?

Soudal-Quick Step associé à Jumbo-Visma 

Au lendemain de la rumeur propagée par le média néerlandais Wielerflits sur une éventuelle fusion entre la Jumbo-Visma et la Soudal-Quick Step, on est en droit de se demander à quoi pourrait ressembler ce mastodonte aux multiples leaders. Entre vainqueurs de Grands Tours, champions du monde, coéquipiers modèles, sprinters de renom, qui garder, qui faire partir… Les choix seraient rudes.

La rumeur a eu l’effet d’une bombe. Il est temps désormais de prendre du recul et d’imaginer l’avenir. Dimanche, Wielerflits, un média néerlandais spécialisé dans le cyclisme, a lâché une énorme information. La Jumbo-Visma et la Soudal-Quick Step pourraient fusionner dès la saison prochaine. Entre une équipe qui a quasiment tout raflé cette saison et celle de deux des trois derniers champions du monde, à quoi pourrait ressembler ce nouveau mastodonte du cyclisme international ?
Trois vainqueurs de Grand Tour, sept maillots arc-en-ciel, des gagnants de Classiques… Rien que sur le papier, l’association Jumbo-Soudal ou Soudal-Jumbo a les arguments pour effrayer n’importe quelle équipe adverse. Petite revue d’effectif(s).
Pour commencer, Jumbo-Visma peut se targuer d’avoir dans ses rangs des noms au palmarès flamboyant rien que sur la saison 2023 : Primoz Roglic (Le Giro, Tirreno-Adriatico, Tour de Catalogne), Jonas Vingegaard (Tour de France, Tour du pays Basque, Critérium du Dauphiné) et Sepp Kuss (La Vuelta). En seulement trois coureurs, l’intégralité des Grands Tours a été raflée cette année. Pour conclure la période estivale, les trois larrons se sont même permis de signer un triplé sur la Vuelta pour établir encore davantage leur domination sans partage.

Un quart de victoires World Tour cumulées cette saison
Certes, une équipe ne se bâtit pas qu’avec des leaders de Grands Tours… Arrive alors un certain Wout van Aert. Coéquipier modèle, capable d’emmener ses leaders dans les plus grands cols, de remporter des sprints massifs et de s’imposer sur les plus prestigieuses Classiques… un homme à tout faire XXL sur les podiums de Milan-San Remo (3e), l’E3 Saxo Bank Classic (1er), Gand-Wevelgem (2e) et Paris-Roubaix (3e).
Du côté de la Soudal-Quick Step, se côtoient déjà le champion du monde 2022 Remco Evenepoel (Tour des Emirats Arabes Unis, Liège-Bastogne-Liège, Clasica San Sebastian) qui, à lui seul, a collecté plus de victoires que quiconque sur le circuit World Tour cette saison (11), l’ancien double porteur du maillot arc-en-ciel Julian Alaphilippe, ou encore le sprinter Tim Merlier (5 victoires).
Les deux entités se tiraient déjà la couverture tout en haut du classement des succès cette saison, 62 pour la Jumbo-Visma, 53 pour la Soudal – Quick-Step. Cette potentielle future « superteam » trusterait plus d’un quart des victoires (26,2%) décrochées par l’ensemble des formations World Tour en 2023. Ou autant que le cumul de bouquets d’UAE Emirates, Ineos Grenadiers et Alpecin – Deceuninck, ses trois premiers poursuivants dans la hiérarchie cette saison.

Une fusion de la direction également
Et tout cela, sans même évoquer des coureurs tels que le tout nouveau champion d’Europe de chez Jumbo-Visma Christophe Laporte ou le champion des Pays-Bas Dylan van Baarle, également vainqueur du Circuit Het Nieuwsblad. L’armada des Jaune-et-Noir était déjà terrifiante, qu’en sera-t-il en la fusionnant avec une écurie aux talents tels qu’Evenepoel ?
Ce futur mastodonte pourrait bien tuer toute concurrence sur la plupart des courses de premier plan. Surtout que derrière ses stars, l’équipe Soudal-Jumbo devrait être dirigée, selon Wielerflits, par Richard Plugge (manager de Jumbo-Visma) qui deviendrait le directeur général de cette structure, tandis que Merijn Zeeman (directeur sportif de Jumbo-Visma) prendrait le rôle d’entraîneur.
Quant au boss de Soudal-Quick Step, Patrick Lefevere, il intègrerait la nouvelle formation au sein du conseil de surveillance dont il pourrait prendre la tête, toujours d’après le journal néerlandais. Actuellement, la Jumbo-Visma compte dans ses rangs 27 coureurs pour la saison prochaine, tandis que Soudal Quick Step en possède 23. La nouvelle structure va donc contraindre le staff à faire des choix.

La tentation Ineos pour Evenepoel, Roglic un peu plus poussé vers la sortie ?
Tout d’abord, autant de leaders peuvent-ils cohabiter ? Cette future armada engendrerait rapidement une énorme concurrence entre leaders. Et il ne sera alors peut-être pas possible de tous les conserver. En août dernier, l’ancien coureur Alberto Contador, envoyait Remco Evenepoel du côté de la formation INEOS Grenadiers : « C’est un secret de polichinelle », assurait-il. Pas selon le principal intéressé : « Je n’ai aucune raison d’être insatisfait ici (à la Soudal-Quick Step, NDLR).
Quant à Primoz Roglic, le Slovène a parfois montré qu’il ne donnerait pas tout pour jouer collectif. Lors de la dernière Vuelta, il avait même placé une attaque sur les pentes de l’Angliru, alors que le maillot rouge Sepp Kuss était en souffrance. David Moncoutié est, lui, catégorique : « S’il veut gagner le Tour de France, il doit quitter la Jumbo-Visma ». Alors de surcroît, avec une superteam telle que la Soudal-Jumbo…
A ces interrogations, s’en ajoutent d’autres. Comment gérer les égos de tout le monde ? Comment choisir qui participera à quelles courses ? Et par corollaire, quels hommes de devoir garder ? Car si les succès de Roglic, Vingegaard, Kuss ou Evenepoel ont pu être bâtis, c’est également grâce au travail de l’ombre de leurs “domestiques”.
Ils roulent souvent pendant des dizaines de kilomètres, emmènent leurs sprinters sur des arrivées en peloton groupé ou sont les ultimes survivants en montagne. Tiesj Benoot, Wilco Kelderman, Rémi Cavagna, Tim Declercq, Dries Devenyns… La sélection sera non seulement rude mais complexe, même si elle se rapprochera davantage d’un choix du roi que d’une décision contrainte et forcée.
Aux côtés des leaders devront certainement être alignés des grimpeurs, des sprinters, des spécialistes de contre-la-montre, ou encore des équipiers de devoir. La tâche ne s’annonce donc pas simple pour le futur staff. Mais elle le sera bien plus que le casse-tête désormais imposé aux autres formations World Tour qui vont devoir opposer une résistance accrue. Bien sûr INEOS Grenadiers et UAE Emirates, pour ne citer qu’elles, ne sont pas dépourvues de talent, mais le mur qui pourrait se dresser face à elles paraît bien difficilement surmontable.

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