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Kei Nishikori, le Come-back qu’on n’attendait plus

ATP Washington

Après quasiment deux ans sans jouer sur le circuit à cause de multiples blessures, Kei Nishikori a vu sa persévérance payer en retrouvant le chemin du circuit lors de cette tournée estivale américaine.

Un retour aussi inespéré à 33 ans que prometteur sur le plan sportif puisque le Japonais étonne déjà par ses résultats après une si longue absence. De quoi espérer une seconde carrière ?
On le croyait perdu pour le tennis. Un peu à l’instar d’un Milos Raonic, d’ailleurs de la même génération que lui, dont la réapparition lors de la saison sur gazon avait agréablement surpris, Kei Nishikori est redevenu un joueur de tennis depuis le mois de juin dernier. En reprenant la compétition lors du tournoi Challenger de Palmas del Mar à Porto Rico, il mettait fin à plus d’un an et demi d’absence chez les professionnels. Il fallait ainsi remonter à octobre 2021 et une défaite contre Daniel Evans au 2e tour d’Indian Wells pour trouver trace d’un match en compétition du Japonais.

A l’échelle d’une carrière de sportif de haut niveau, c’est une petite éternité. La persévérance de Nishikori a de quoi inspirer le respect, surtout la trentaine passée. « Il n’a jamais perdu de vue la lumière au bout du tunnel. Ça peut être épuisant et dur de rester motivé, mais il n’a jamais douté et a continué à travailler. Il a toujours considéré ce retour possible. Il a été très professionnel pendant cette période et c’est super de le voir à nouveau sur le circuit », a d’ailleurs considéré Max Mirnyi, l’un de ses deux entraîneurs (avec Michael Chang) dans des propos rapportés par l’ATP.

« Une fois ou deux, j’ai presque pensé à la retraite »
La réalité est sans doute plus complexe. D’abord handicapé par sa hanche – il a subi une arthroscopie qui l’a poussé à tirer un trait sur la saison 2022 –, Nishikori se voyait bien reprendre le cours de sa carrière en début d’année. Il avait d’ailleurs réalisé le travail de préparation physique nécessaire à Bradenton en Floride quand il s’est malencontreusement foulé la cheville. Simple contretemps pensait-il, avant de déchanter.
« Ça s’est révélé une blessure compliquée et bien pire qu’à première vue, ça m’a encore éloigné des courts pour 4 ou 5 mois de plus. Une fois ou deux, j’ai presque pensé à prendre ma retraite. C’était choquant mentalement d’être si près d’un retour et de contracter une nouvelle blessure. Je n’étais pas sûr de pouvoir y arriver, c’était le moment le plus dur », a-t-il confié à Atlanta la semaine dernière pour son premier tournoi sur le circuit ATP depuis presque deux ans.

Si le découragement a donc affleuré, sa détermination, renforcée par le soutien de son équipe, a pris le dessus. Tant et si bien que dès ce fameux Challenger de reprise de Palmas del Mar en juin, l’ex-membre du Top 10 est allé au bout pour soulever le trophée, et cela en ne lâchant qu’un set en route. Certes, le pedigree de ses cinq adversaires n’était pas des plus prestigieux avec un classement moyen autour de la 477e place mondiale. Mais de classement, Nishikori, lui, n’en avait alors plus depuis huit mois.

Des résultats plus qu’encourageants après 20 mois d’absence
« L’un de mes plus gros doutes était de savoir si j’allais être capable de me déplacer comme avant. Et puis vous perdez aussi la sensation de la balle dans la raquette, vous n’avez plus de confiance. Il faut tout recommencer à zéro, donc c’est un défi compliqué sur le plan mental. Je m’attendais à ne jouer qu’un match, peut-être deux. Mais à chaque sortie, je jouais de mieux en mieux et j’ai commencé à me sentir mieux. J’ai retrouvé les sensations qui accompagnent les matches en compétition, la tension nerveuse. J’étais très heureux de gagner un titre dès ce tournoi de reprise, puis j’ai perdu contre de bons joueurs après ça (lors de deux Challengers en juillet à Bloomfield Hills et Chicago, NDLR). Mais je n’étais pas trop triste, juste enthousiaste de jouer. »
Ce retour si rapide à un niveau plus que respectable après un tel éloignement est assurément un petit exploit. Et il l’a plus que confirmé la semaine dernière à Atlanta pour son tournoi ATP de reprise en atteignant son premier quart de finale depuis août… 2021 à Washington. Il y a battu au passage son premier Top 100 depuis son retour, le solide Jordan Thompson (63e) après un beau combat (7-6, 7-6) de 2h25. « Je n’ai aucune pression et je peux jouer librement. Je m’amuse tout simplement », a-t-il lâché dans la foulée.

Se mesurer aux jeunes loups, une sacrée motivation
Déjà revenu à la 353e place mondiale et wild-card à Washington, Kei Nishikori a gardé une bonne partie de ses qualités : sa prise de balle précoce et sa vitesse de déplacement. S’il n’est évidemment pas encore à son meilleur niveau – et il a pu le mesurer en quart à Atlanta contre Taylor Fritz (6-4, 6-2) –, rien n’empêche le Japonais de 33 ans de penser qu’il le retrouvera, à condition évidemment que son corps le laisse un peu tranquille. Or sa hanche va mieux, l’arthroscopie ayant évité au Japonais un sort comparable à celui d’Andy Murray si les choses s’étaient encore dégradées.

A 100 % de ses moyens, où se situerait alors Nishikori dans la hiérarchie actuelle ? Sans lui, le circuit a avancé, mais à quel point ? C’est une des curiosités qui le poussent à continuer l’aventure. « J’espère avoir la chance de jouer contre ces supers jeunes joueurs que sont Alcaraz, Rune et Sinner. C’est ce qui me motive à essayer de poursuivre quelques années de plus, a-t-il estimé. Je ne pense pas qu’on n’ait vu quelqu’un comme Alcaraz avant. Il ressemble à Rafa mais il est plus rapide encore. » Voilà un sacré défi à relever, mais Nishikori n’a rien à perdre. Il rejoue au tennis et c’est déjà sa plus belle victoire.

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