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Les Verts sans tapage, sans promesses, mais avec conviction

48 heures avant l’entrée en lice

L’équipe nationale aborde la 35ᵉ édition de la Coupe d’Afrique des nations dans un contexte singulier. Loin des attentes excessives des dernières éditions, les Verts avancent cette fois sans tapage, mais avec un bagage autrement plus intéressant. Une équipe en forme, aguerrie et animée par une volonté de réparation. L’Algérie ne débarque pas au Maroc avec l’étiquette de favori absolu.

Envoyé spécial à Rabat Omar Adli

Et c’est sans doute là que réside l’un de ses principaux avantages. Les expériences passées l’ont démontré puisque lorsque l’équipe nationale est désignée trop tôt comme la référence, elle se fragilise. À l’inverse, lorsqu’elle progresse à l’ombre des projecteurs, elle sait se montrer redoutable. Cette CAN s’inscrit clairement dans la seconde configuration. Les éliminations successives et douloureuses au Cameroun puis en Côte d’Ivoire ont, paradoxalement, allégé le fardeau psychologique qui pesait sur les épaules des joueurs. La pression maximale sera assumée par d’autres puissances continentales, à commencer par le Maroc et l’Égypte.

L’Algérie, elle, observe, prépare et avance sans bruit. Pourtant, un examen attentif de son effectif révèle un potentiel bien réel. Rarement la sélection nationale n’a abordé une phase finale avec autant de joueurs clés en pleine possession de leurs moyens. Le retour en forme de Youcef Atal, aperçu vif et libéré lors de la Coupe arabe à Doha, illustre cette dynamique positive. La profondeur de banc constitue l’un des grands points forts de cette EN. Sur les côtés, les options se multiplient avec Samir Chergui, Mehdi Dorval et Rafik Belghali à droite, Rayan Aït-Nouri et Jaouen Hadjam à gauche. Une richesse rarement observée ces derniers mois, qui offre à Vladimir Petkovic une flexibilité tactique précieuse. Dans l’axe, la solidité de Bensebaïni, l’expérience de Mandi et la montée en puissance de Belaïd complètent un édifice défensif rassurant. Devant, le constat est tout aussi prometteur.

Entre la régularité de Himad Abdelli, l’explosivité de Mohamed Amine Amoura et la créativité d’Anis Hadj-Moussa, l’Algérie dispose de profils capables de faire basculer un match à tout moment. Cette sélection se distingue également par un mélange subtil entre jeunesse ambitieuse et cadres marqués par l’histoire. Certains ont soulevé le trophée au Caire, d’autres ont connu l’échec le plus cruel au cœur de l’Afrique subsaharienne. Cette double mémoire forge un groupe conscient de ses forces, mais aussi de ses limites. Cette CAN apparaît ainsi comme une forme de thérapie collective. Une quête de réhabilitation par le jeu et par le résultat. Sans tapage, sans promesses irréalistes, mais avec la conviction tranquille d’une équipe qui, malgré les cicatrices, possède encore l’ADN des grandes nations africaines. Sous la houlette de Petkovic, l’Algérie cherche moins à séduire qu’à se stabiliser, moins à impressionner qu’à gagner. L’équipe compte bien être l’une des dernières à faire du bruit à l’arrivée.

 

 

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