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Aoudjane : « C’est tout simplement historique ! »
Le président de la FASACK revient sur la belle moisson algérienne au Championnat d’Afrique

Le premier responsable de la Fédération algérienne des sociétés d’aviron et de canoë-kayak, Kheireddine Aoudjane, s’est exprimé, sur les ondes d’Alger Chaîne III, sur les derniers résultats obtenus en Angola, à l’issue des 3 journées du Championnat d’Afrique de canoë-kayak. Il a fait savoir que cette performance est historique, puisque jamais l’Algérie n’a gagné autant de médailles avec seulement 10 rameurs.
Comment évaluez-vous la participation algérienne au dernier Championnat d’Afrique en Angola ?
La participation est tout simplement historique. Jamais l’Algérie n’avait réalisé un tel résultat dans un championnat d’Afrique. Nous revenons avec 7 médailles d’or, 6 d’argent et 3 de bronze, ce qui nous place deuxièmes, juste derrière l’Égypte. Ce classement prend encore plus de valeur lorsqu’on sait que nous avons participé avec seulement 10 athlètes, alors que d’autres nations, notamment l’Égypte, ont aligné une délégation beaucoup plus étoffée. Malgré cela, nous finissons avec le même nombre de médailles d’or, ce qui témoigne du niveau remarquable de nos athlètes.
Justement, pourquoi la sélection s’est-elle présentée avec un nombre réduit de rameurs ?
Nous avons dû composer avec les moyens que nous avions. Pour rallier Luanda à partir d’Alger, on était dans l’obligation de passer par Paris, ce qui a augmenté les coûts du déplacement. Avec un budget restreint, il nous était impossible d’emmener davantage de compétiteurs. L’Égypte, elle, a bénéficié d’un vol direct, ce qui lui a permis d’avoir une délégation plus large. Mais malgré cela, nos athlètes ont répondu présent.
Le canoë-kayak est encore récent en Algérie. Est-ce que cela rend les performances encore plus impressionnantes ?
Absolument. La discipline n’a qu’une quinzaine d’années d’existence dans notre pays. En Afrique, certains pays ont une tradition ancienne du kayak, avec des rivières et des lacs en abondance, ce qui favorise l’entraînement dès le plus jeune âge. Chez nous, nous nous appuyons surtout sur les barrages, et nous ne disposons pas encore de fabricants de kayaks ni de matériel en quantité suffisante. Chaque bateau est difficile à obtenir. En tenant compte de tout cela, nos résultats prennent une dimension supplémentaire.
Comment parvenez-vous à maintenir la motivation ?
Le secret est d’avoir créé une vraie famille. Depuis mon arrivée à la tête de la Fédération, nous avons travaillé à souder le groupe, à instaurer une solidarité et un esprit de sacrifice. Cette cohésion est notre plus grande force. Les moyens ne sont pas immenses, mais l’envie et la détermination compensent largement.
Quel regard portez-vous sur le comportement des athlètes en Angola ?
Ils ont été admirables. Beaucoup sont très jeunes, certains n’ont que 17 ou 18 ans, d’autres sont dans la catégorie des U23, et quelques-uns seulement sont des seniors confirmés. Mentalement, ce n’est pas simple pour eux. Ils doivent concilier études et sport de haut niveau, gérer les déplacements, la fatigue et la pression. Malgré cela, ils ont fourni des efforts considérables. Leur progression montre qu’ils ont un potentiel énorme. Le plus important, c’est qu’ils ont rendu fiers leurs familles et tout le pays.
Vous allez certainement célébrer cette performance au retour de la délégation…
Oui, bien sûr. Ils sont attendus ce mercredi à 12h30 à Alger. Nous serons sur place pour les accueillir, les féliciter et leur témoigner toute notre reconnaissance. Ils le méritent largement. C’est une page importante qui s’écrit dans l’histoire du canoë-kayak algérien.
Quelles seront les priorités dans les mois à venir ?
Nous devons impérativement rester dans la dynamique actuelle. L’objectif est de continuer à progresser, d’améliorer le matériel, la préparation et l’encadrement. Il faudra aussi élargir la base des athlètes, travailler sur la formation et permettre à nos jeunes talents de franchir de nouveaux paliers.
L’Algérie accueillera la prochaine édition du Championnat d’Afrique. Qu’est-ce que cela représente ?
C’est un moment historique. La 13ᵉ édition, prévue en octobre 2026 en Algérie, sera organisée pour la première fois chez nous. Cela nous motive énormément. Nous voulons être encore plus performants, montrer l’évolution de notre discipline et offrir aux athlètes les meilleures conditions possibles. Accueillir ce championnat est une responsabilité, mais aussi une formidable opportunité pour faire grandir le canoë-kayak algérien.
L’aviron semble également en plein essor…
Effectivement. Il ne faut pas oublier l’aviron, qui a aussi réalisé de très bons résultats lors du Championnat d’Afrique, également en Angola. Là encore, plusieurs médailles dont de l’or, et surtout l’émergence d’une nouvelle génération U23, très talentueuse, qui laisse présager un avenir prometteur. Que ce soit en aviron ou en canoë-kayak, nous avons désormais une base solide de jeunes pépites qui peuvent porter la discipline très haut dans les prochaines années.
Propos recueillis par A. A.



